Jour 28

273 15 1
                                    

Mon emploi du temps est de plus en plus chargé. Je suis passé de l'état de celui qui ne pratique aucun sport, à celui qui va à la piscine, au tennis, qui fait de la musculation et maintenant de la boxe. Aujourd'hui, j'ai retrouvé Cyril à la salle. J'avoue que je ne pense pas pouvoir apprendre grand-chose de plus en boxe, mon père m'a tout enseigné. J'y vais surtout pour me faire un nouveau pote. Il semble que de pratiquer un sport à deux ou plusieurs accélère la formation des liens d'amitié.

— Bon, pas besoin de trop d'échauffement. Un petit combat, ça te dit ?

C'est incroyable. Avec Cyril nous avons exactement la même force, les mêmes attaques, les mêmes défenses. Je crois que nous pourrions nous battre pendant des heures sans qu'aucun n'arrive à prendre le dessus sur l'autre.

— Cool mec, ça fait un moment que je cherche à m'entraîner avec un adversaire comme toi.

— Ouais, c'est vraiment sympa et ça défoule bien.


Nous nous sommes retrouvés sous la douche. Cyril a un corps magnifique. Peut-être déjà trop musclé, mais tout de même bien dessiné, j'adore. Il a regardé sans pudeur entre mes jambes.

— Waouh, ta réputation n'est pas usurpée, tu nous surpasses tous.

Tout le monde sait donc que j'en ai une énorme ? J'ai maté la sienne.

— Tu te défends bien aussi.

J'ai dû me retenir de dire : « Ça doit faire mal quand ça passe », parce qu'elle est très épaisse. Évidemment, je ne me risquerais pas à une telle remarque avec quelqu'un que je ne connais pas bien.


Nous sommes restés un peu dans le vestiaire, assis, avec juste une serviette autour des hanches.

— Comment ça s'est terminé avec Jérémy ?

— Je dois aller chercher ma clé USB. Il est parti en courant sans prendre le temps de me la rendre.

— Je peux m'en charger.

— Ah bon ?

— Ouais, je connais son frère.

Il y avait quelque chose de faux dans son explication, je n'ai pas vraiment fait attention. J'aurais dû. En même temps, on ne peut pas devenir suspicieux de tout et de tout le monde, ça devient vite fatigant.

— Bah ce serait sympa, je n'ai pas vraiment envie de le revoir.

— Je comprends. Je te ramène ça la prochaine fois.

— Cool, mec.


Voilà, c'est finalement assez simple de se faire des amis. Je ne comprends même plus pourquoi, jusque-là, je n'avais pas réussi. Les autres ne me posent jamais de questions sur mon passé. Ils me prennent comme je suis aujourd'hui. Ils doivent penser que j'avais déjà plein d'amis dans mon ancien collège et je ne veux pas briser leurs illusions. J'ai quand même l'impression de jouer un rôle en permanence. À part Steven, personne ne connaît ma vraie nature. Il faudra sans doute que j'en discute, au moins avec Sébastien, parce que plus je vais attendre, plus il le prendra mal. On ne doit pas se cacher devant ses amis. Enfin, c'est plus facile à dire qu'à faire...


Le journal de Mathieu (4)Where stories live. Discover now