Deux semaines se sont écoulées depuis notre premier rendez vous, et Vincenzo est toujours aussi romantique, un vrai cœur d'artichaut.
Je lui ai dit qu'il ne fallait pas trop qu'il s'attache à moi, car je n'allait pas rester ici éternellement, mais il s'est contenté de me dire qu'on devait profiter du moment présent, et qu'on avisera par la suite.
Côté boulot tout roule aussi. J'ai de plus en plus de contenus à envoyer à mon patron, et le documentaire commence tout doucement à prendre forme. J'en viens même à apprécier la compagnie des membres du cartel. Certes ils ne sont pas très bavard, mais ils coopèrent vraiment à 100% sur le projet, toujours heureux de me montrer un nouveau tatouage, ou une nouvelle manière de faire passer de la drogue à la douane.
Clyde leur chef est toujours aussi avenant et amical avec moi, même un peu trop. J'ai toujours droit à des câlins, des ballades rien que nous dans les jardins de la villa. Et je trouve souvent des cadeaux et d'autres trucs sur mon bureau. J'avoue que ça me perturbe beaucoup. De un parce que c'est quand même le chef d'un putain de cartel, réputé pour être violent. Et de deux, je ne suis pas certain que Vincenzo aimerait savoir qu'un mec masqué me fait du rentre dedans.
Alors que je réglait quelques détails professionnels, il y a eu soudainement eu énormément de bruit, les hommes de Clyde étaient agités, et je les entendaient courir partout en claquant les portes.
Étant extrêmement curieux j'ai passé la tête hors de mon bureau, et j'ai gelé sur place. Il y avait du sang partout ! Sur les murs, les portes, et les escaliers. J'ai vu Carlos descendre de l'étage, couvert de sang qui ne semblait pas être le sien, et qui tentait tant bien que mal de s'essuyer les mains avec un chiffon.
- Carlos ? Que se passe t-il !?
Au son de ma voix, il a levé la tête et m'a lancé un regard noir, avant de soupirer et de répondre.
- Le chef s'est fait tirer dessus. Il est actuellement en train de se faire rafistoler.
- Mais il faut l'emmener à l'hôpital voyons !
- C'est le chef des "Calaveras Negras" ! Si il met un pied dehors, soit il meurt, soit il va en prison ! Vous ne réfléchissez donc jamais !?
-...
Alors que Carlos élevait la voix sur moi, il a reçu un message sur son talkie-walkie. À l' écoute de celui-ci, il a froncé les sourcils, et a relevé la tête vers moi.
- Il veut vous voir. Maintenant !
- Moi ? Pourquoi ?
- Stoppez vos questions idiotes, et venez avec moi !
Carlos m'a alors amené à l'étage, dans la chambre principale. La pièce était silencieuse, et plongée dans l'obscurité, à l'exception de la faible lumière de la lampe de chevet. C'était une chambre spacieuse, remplie de mobilier de valeur, au milieu de celle-ci se trouvait un énorme lit, fermé par un baldaquin. Une tenue de combat noire, tachée de sang, et un masque de paintball, avaient négligemment été jetés sur le sol.
- Je vais ouvrir les tentures. C'est une mauvaise idée, il ne devait pas faire ça, mais il est têtu. Vous risquez d'avoir un choc, mais honnêtement c'est le cadet de mes soucis.
Me dit Carlos d'un sérieux imperturbable.
- Euh OK...
Quand Carlos ouvra le rideau, j'ai pas vraiment su comment réagir face à ce que je voyais. Je ne savais pas si je devais hurler, pleurer, ou l'étouffer avec un oreiller, pour m'avoir pris pour un jambon pendant autant de temps !!
- C'est une blague !?!
- Je vous avait prévenu...
- Ciao amore...
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Calaveras Negras
RomanceEbony Clements fraîchement diplômé de l'école de journalisme, obtient un emploi sur la chaîne Discovery. Lors d'une réunion interne, on lui apprend qu'il doit quitter sa petite vie pépère dans le Maryland, pour aller interviewer pendant 2 mois, les...