Il me souriait à pleines dents, avec son petit regard de fouine sadique.
- Carlos. S'il vous plaît, ne me faîtes pas retourner là-bas. Tuez-moi ici si vous voulez, mais pitié, ne me ramenez pas !
-Oh j'aimerais vous tuer, croyez-moi. Mais le boss me ferait brûler vif, si j'osais toucher à l'amour de sa vie. Alors à la place, vous allez gentiment entrer dans la voiture, et retourner à la maison avec moi.
- Non !
- Ebony, ne testez pas ma patience. Montez dans cette voiture!
- Non. C'est hors de question Carlos, il va me tuer pour être parti !
- Non il ne le fera pas. Il est actuellement en plein crise de panique dans sa chambre, depuis qu'on lui a annoncé que vous aviez disparu. Je sais que c'est difficile à croire, mais il vous aime beaucoup.
-Il m'aime ?! Il me séquestre !!
- Certes ses méthodes ne sont pas très ... conventionnelles, mais il a peur, si vous partez il sera de nouveau seul, et ça lui brise le cœur.
-Pauvre chou ... Je vais pleurer.
- Ebony, savez-vous ce que c'est de grandir comme il l'a fait ? De ne plus avoir vu ses parents depuis des années car ils sont recherché par toutes les polices du Monde, de n'être entouré que par des gens qui le craigne ? Il ne veut pas vous laisser partir, car vous êtes la première personne à l'avoir aimé, à lui avoir montré de la compassion, et à l'avoir fait rire depuis des années ...
- J'aimais Vincenzo, pas Clyde ! Si j'avais su depuis le début qui il était, je me serais barré bien plus tôt !
Carlos a voulu me répondre, mais il fût coupé par la sonnerie de son téléphone portable. Il regarda l'écran, et pris une grande inspiration avant de se décider à décrocher.
- Oui Monsieur. Oui je l'ai retrouv-, oui il va bi-, lui parler ? Je ne pense pas que- mais Monsieu- d'accord, je lui passe le téléphone.
Evidemment, j'ai refusé de prendre l'appel, et je suis allé m'asseoir à l'arrière de la berline, en insultant à peu près la terre entière. Carlos a soupiré, avant de s'entretenir une dernière fois avec son boss, et de raccrocher.
Le trajet du retour fût silencieux et extrêmement tendu. Plus on s'approchait du manoir, et plus ma poitrine s'alourdissait. Quand la voiture s'est garée, Carlos a presque dû me faire sortir de force, il m'a également dit qu'il était désolé, ce qui m'a énormément choqué, qu'il aurait voulu me laisser partir, mais qu'il était trop jeune pour mourir d'une balle dans la tête.
Une fois dans le hall, j'ai voulu m'éclipser dans ma chambre, mais évidemment, mon tortionnaire en avait décidé autrement, il s'est planté devant moi, avant de me serrer de toutes ses forces dans ses bras.
- Mio amore ! ¡Solde mi corazon ! Dieu merci tu vas bien, j'étais tellement inquiet ! Tu as froid ? Tu as faim ? Tu veux que je demande à Agostino de te faire à manger !?
- Je veux que tu me laisse tranquille, et que tu succombes à tes blessures, espèce de psychopathe !!
Clyde m'a regardé comme si je venais d'écraser son bébé chien avec mon 4x4, avant de reprendre contenance, et de me dire sur un ton glacial.
- Tu as l'air fatigué, tu devrais aller dormir.
Il a ensuite fait un signe de tête à deux de ses sbires, qui m'ont escorté jusqu'à sa chambre. Car oui, maintenant, je devais rester avec lui jusqu'à la fin de sa convalescence. Ce qui me fait d'ailleurs pensé, que vu la gravité de sa blessure, il n'aurait pas dû être en bas tout à l'heure, le fait qu'il se déplace pourrait rouvrir ses points de sutures. Ce n'est pas que je m'en soucie ou quoi que ce soit, mais bon ...
J'ai retiré mes chaussures, et je me suis affalé dans le lit, sans prendre la peine de retirer mes vêtements, j'étais beaucoup trop énervé pour ça. Clyde est arrivé une bonne grosse demie-heure plus tard, la porte s'est ouverte, et je l'ai entendu gémir quand il marchait, preuve que sa blessure était encore très douloureuse. Il s'est assis sur le bord du lit, et a joué avec mes cheveux, il devait probablement croire que je dormais, c'était un geste très doux et délicat, c'était Vincenzo, pas Clyde, et honnêtement ça me faisait extrêmement mal au cœur.
Il a finalement cessé de caresser mes cheveux, et s'est allongé à côté de moi. Il a éteins la lumière, et a entrelacé nos doigts avant de s'endormir.

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Calaveras Negras
RomanceEbony Clements fraîchement diplômé de l'école de journalisme, obtient un emploi sur la chaîne Discovery. Lors d'une réunion interne, on lui apprend qu'il doit quitter sa petite vie pépère dans le Maryland, pour aller interviewer pendant 2 mois, les...