La musique résonnait dans ma tête et bourdonnait dans mes oreilles comme un marteau tombant lourdement sur le sol à répétition. Les gens se collaient, s'embrassaient, se touchaient, la chaleur augmentait a une vitesse folle tandis que les lumières bleutés illuminaient la pièce.
Mes lèvres et ma gorge me brûlaient pendant que ma tête tournait, un mal de crâne me prit et je massai mes tempes en gémissant.
Mon tee shirt, lui, était trempé de ma sueur et collait sur mon torse et mon ventre, je décidai de me lever, les jambes flageolantes et de m'asseoir au comptoir, mes avant bras collaient dû à l'alcool renversé sur ce dernier.— Un whisky s'il vous plaît. murmurais je presque.
Du bout des dactyles je touchai mon portefeuille enfoui dans ma poche sale et le saisit. Je fouillai dedans espérant trouver ne serait ce que quelques sous en vain, mes doigts glissaient entre les feuilles déchirées, les pièces de quelques centimes et les bonbons périmés.
— J'ai plus d'argent...
— Ça sera gratuit pour votre jolie petit minois.
— Mer... Merci..Ma main plongea dans mes cheveux et mes joues prirent un ton écarlate. Je saisis le verre d'alcool et le bu cul sec, je le reposai alors sur le comptoir et me dirigeai vers la sortie en vacillant.
J'ouvris la porte et le vent froid fouetta mes joues, un soupir d'aise transperçait la barrière de mes lèvres et je continuais de m'avancer. Au bout d'une demi heure je m'accoudai contre une barrière me rote tant d'une chute mortelle, j'étais épuisé.
Quel vie de merde. pensais-je en essayant d'allumer ma cigarette systématiquement éteinte par le vent.
Mes yeux s'humidifièrent et j'enfoui ma tête dans mes bras.
— Putain ! criais je à Dieu.
Mes larmes redoublèrent et je sanglotai bruyamment, je voulais arrêter mais je n'y arrivais pas, je n'y arrivais plus.
« J'aimerais m'endormir et ne jamais me réveiller.. »
Combien de gens ont dit ça exactement ? Combien l'ont pensé, murmuré, intensément souhaité. Et après avoir trouvé ça affreusement triste, je me suis peu à peu rendu compte à quel point cela pouvait être magistralement beau. Parce qu'on continue de se lever, on continue de se battre malgré tout. On continue de sourire, d'affronter nos peines, la solitude, le vide.
Mais voilà j'étais beaucoup trop faible ou impatient. J'avais cessé d'attendre le jour où je me sentirais enfin vivant, où je rirais sincèrement.
Je regardais le vide intensément, je montai alors sur la barrière et re-fixai ce vide, j'imaginais ma tête se fracasser contre l'une des pierres en bas, j'imaginais les larmes dévaler sur mes joues pendant que je chuterais, j'imaginais ma dernière phrase, mon dernier mot.
Enfin.
Je basculai légèrement essayant de tenir en équilibre sur la rambarde. Je relevai ensuite la tête, mes boucles vertes étaient devant mes yeux et je les dégageai d'un geste maladroit, mon regard tomba alors dans le sien.
Cet homme que je ne connaissais pas qui pourtant m'observait être sur le point de me suicider.
Cet homme étrangement beau et attirant qui me fixait avec indifférence et paradoxalement avec peine. Ses cheveux blonds cendrés en bataille retombaient légèrement sur son front, je m'attardai sur ses yeux, rouges, rouges sang, ses yeux...Je les voulait.
— Quoi ? lui hurlait à l'autre bout du fossé.
Il détournait le regard semblant réfléchir, puis il me regarda une nouvelle fois, ses yeux semblaient pouvoir lire en moi, j'avais la triste impression qu'il pouvait m'aider à aller mieux, me comprendre. Mais c'était stupide, comme toujours je l'étais.
— Tu vas vraiment le faire hein ?
Il l'avait presque murmurer, chuchoté. Mais j'avais réussi à l'entendre, j'avais vu ses lèvres rosées remuées avec une telle lenteur, m'intimant à déchiffrer les mots qui les transperçaient.
Mais qu'est ce que ça pouvait lui foutre ? Que je veuille me suicider ou pas ? Que je veuille vivre ou pas ? Que je veuille me battre encore ou non ?
— Je sais pas.
Il observa attentivement sa montre et les aiguilles bouger beaucoup trop rapidement à son goût , pressé. Il me regarda un dernière fois avant de dire avec calme.
— Dommage, tu es vraiment mon style de mec.
Puis il partit.
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Lacrymal
Hayran KurguD'un côté Katsuki, un Chef d'entreprise millionaire, prétentieux, qui à l'habitude de tout avoir et de l'autre Izuku un garçon pauvre, vivant seul avec sa mère, un garçon froid, intelligent, qui ne croit plus en rien.