Hier, j'ai eu théâtre. Rien de transcendant, à vrai dire c'est même très ordinaire. Enfin, aujourd'hui une femme est intervenue. Et elle m'a fait réfléchir, plus que d'habitude à vrai dire.C'était une chanteuse, elle était là pour nous apprendre à porter la voix. Au lieu de cela, elle a préféré nous faire un cours un peu philosophique après que nous n'ayons pas réussi à répondre à cette simple question : quel est notre genre artistique préféré.
J'avoue que je n'ai pas compris la question, dès le début; c'est vrai quoi ! qu'est ce que c'est déjà ce truc puis même, je n'ai pas de goût particulier ! Et il semblerait que cela ait été le cas de tout le groupe.Personne n'a su dire ce qu'il aimait beaucoup, quel choix faire, quelles émotions il ou elle voulait faire ressentir. Chacun répondait "un peu de tout".Elle était hébétée, forcément. Des comédiens sans appartenance particulière ? Impensable ! Alors elle nous a expliqué qu'elle savait où se trouvait la difficulté. Le fait de porter des milliers de casquettes différentes nous perturbe, nous, les adolescents. Parce qu'en cours il faut celle du respect, avec ses amis celle de la joie et de la farce, avec les parents on ne sait jamais trop.
Et nous dans tout ça ? Qu'est ce qu'on est réellement lorsqu'il faut retirer toutes les casquettes ? Comment sait-on que nous n'en n'avons plus ?
C'est si complexe, cette recherche de l'identité. C'est à cette période de ma vie que je suis censée me redécouvrir et savoir qui je suis. Mais je ne sais pas et ça me fait peur. Parce que j'ai l'impression de rater quelque chose et de voir la vie continuer sans moi.
Je plaisante souvent avec le fait de vouloir mettre ma vie en pause le temps de m'adapter, avec cette réforme scolaire compliquée, mais en réalité c'est ma peur la plus profonde. Je ne veux pas être spectatrice des multiples facteurs m'entourant, je veux vivre mais je ne sais pas comment.
Écrire m'aide à me rendre compte que je ne suis probablement pas la seule, je ne suis pas la seule qui ait peur de grandir et de ne plus vivre. C'est dur, évidemment.
Il y a des moments où je sens réellement bien, comme pendant cette partie de UNO. C'est comme si il n'y avait plus aucune pression, rien que des rires et des amis. Pas de tension, juste de la joie.
Puis il y a ces moments de très soudaine et profonde mélancolie.
Sur la falaise haut perchée, souffle le vent.
L'océan, à son pied, frappe les pentes escarpées.
La tempête s'acharne mais je dois avancer.
J'aimerais mieux céder mais le temps va m'entraînant.
Le soleil est parti depuis longtemps déjà,
Les nuages le recouvrent et il a disparu.
Je ne me reconnais plus, je me suis perdue.
Je voudrais me sauver mais je ne devrais pas.
Je suis éreintée, je souhaiterais une fin,
Mais je dois résister, penser au lendemain.
Je devrais rêver peut-être, à une vie meilleure.
La tempête n'est pas ailleurs mais dans ma tête.
Je n'ai plus qu'une chose à faire : attendre mon heure.
Soudainement je m'écroule et tombe la crête.
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Merci infiniment @Emmabird333pour son magnifique poème.
Je vous incite de ce fait à aller lire son recueil, il est très apaisant.