VI

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Le problème avec la solitude et le manque, c'est qu'ils surviennent tard dans la nuit et dans le noir, alors que je suis parfaitement seule et, malheureusement, éveillée. C'est mon cas, actuellement il est 02:02 du matin, dans quelques heures je dois aller en cours et je suis là à réfléchir a propos de toi.
Parce qu'on se fout en l'air et qu'on s'en rend compte, parce qu'on se perd et qu'on se fait du mal. On s'aime mais on se fait du mal et c'est bien le problème. Je sais plus quoi faire putain, je suis seule, roulée en boule dans mon lit avec pour seule compagnie mon téléphone, je ne sais pas quoi faire et ça me bouffe. Parce que je sais avoir le contrôle de la situation habituellement et que là, je suis tout sauf maîtresse des actions de ma vie.
J'ai mal physiquement et psychologiquement, mais je ne te le dirais pas.
Parce que tu t'inquiètes trop et tu finiras par me materner et ça me bouffe.

Écrire est une délivrance, surtout en anonyme.
Il est évident que j'ai besoin d'aide, mais je préfère croire que je peux m'aider toute seule. Je n'accepterai d'aide de personne parce que j'ai trop d'orgueil pour me laisser aller.

J'ai des problèmes, ces problèmes de santé qui me rappellent tout le temps que je ne peux pas faire tout ce dont j'ai envie.
Ces problèmes qui m'empêchent de récupérer mon niveau de championne en natation.
Ces problèmes qui me coupent la respiration quand je ris.
Ces problèmes qui font que ma peau est pâle et abîmée.
Ces problèmes qui font que je ne supporte plus rien.
Ces problèmes qui m'obligent à prendre chaque journée des médicaments à n'en plus finir.

Oui j'ai des problèmes, mais tu en as aussi comme dit la chanson.
Et je me sens si égoïste de paraître si apitoyée sur mon sort alors que tu tentes d'être le meilleur pour moi, alors même qu'il y a des choses tellement plus importante.

Je me sens si seule que s'en est risible. Je ris amèrement, je pense à toutes ces personnes qui m'entourent et qui ne se doutent pas à quel point je suis seule malgré leur présence.
Je ne sais pas ce qui ne va pas chez moi c'est horrible.

Il y a tellement de monde autour de moi. Je suis agréable au possible avec tout le monde, je m'entends bien avec tout le monde, je ris avec tout le monde et pourtant je ne me sens complète que lorsque je suis avec lui. Tout le reste n'a l'air que d'être du vide, j'ai l'impression d'importuner les gens avec ma présence. Ils sont tous là, ils rient tous avec moi, ils ont tous l'air de m'apprécier. Alors pourquoi je n'arrive pas à me sentir bien avec eux ?
Non rien ne va dans cette vie et c'est ironique parce que j'ai l'air d'être la plus heureuse jeune adolescente du monde.

J'ai l'air comme les autres, je me comporte tout à fait normalement alors qu'en réalité la niaiserie avec laquelle je m'affiche en permanence, cet air gamin insupportable et cette joyeuse insouciance ne sont que façade.
Je me déteste. Et je déteste agir comme si tout aller bien, comme si j'étais réellement cette fille sympathique et heureuse dans sa vie alors que je ne le suis pas. Je me mets mal à l'aise, je ne me reconnais pas, je n'y arrive pas.

MAIS QU'EST CE QUI NE VA PAS CHEZ MOI ?

J'ai beau être parfaitement honnête dans mes mots, dans ce recueil, j'ai beau vouloir faire celle qui ne veut plus se cacher derrière des masques, je sais pertinemment que si un jour Il tombe dessus je ne l'assumerai pas.
Pas que j'ai honte,non. Mais je me sens mal d'être si nue à travers mes mots pour des inconnus, plus que pour lui qui sait tout de moi.

Bref.
Il est 02:26.
Tu me manques.
Je suis seule.
Je me déteste.
Tu n'es pas là.
Je réfléchis trop.

Je m'en veux d'écrire ces mots si tard. L'écriture est une arme à double tranchant et je sais que demain matin si je retombe sur ce texte je m'en voudrais.
Pour le moment je m'en fous pas mal.

-thinking about you only-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant