Chapitre 9

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Traitement, part 2.

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Je ne dirais rien sur ce qu'il s'est passé tout à l'heure. Après avoir entendu tous ces bruits, j'eu droit au silence, un silence lourd et pesant. Il m'annonça la pause du midi. Je restais enfermée malgré mes agitations à l'intérieur du casier. Puis la sonnerie retentit jusqu'à mes oreilles et les cours reprirent. On avait cours jusqu'à 17h30.

À cette heure-là, le casier s'ouvrit sur les cinq lycéens. L'orangé me tira sur le bras et me fit tomber par terre. Ma tête s'écrasa sur le sol. Cela me rappelait étrangement la semaine passée, seul l'endroit avait changé. Je vous l'avais dit : les noms changent, pas les circonstances. Ils me frappèrent une bonne demie heure puis le brun me releva, passant une main sous mon épaule et me soutenant sur la sienne. Ils me firent sortir de l'établissement sous l'oeil interrogatif du surveillant qui n'avait pas bougé pour autant. Qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire une jeune fille battue par cinq jeunes hommes se faisant emmener je ne sais où ?

Ils m'emmenèrent dans une maison. Et là.. Je vous laisse deviner. Je ne peux pas le dire clairement. C'est trop dur. Un indice : une bande m'avait déjà fait ça un soir, vers 10h, et j'avais été d'après eux leur « goûter ».

Je suis à présent chez moi, dans ma chambre. Je n'ai pas mangé ayant trop mal au ventre pour cela et me dégoûtant. J'ai envie de vomir. Vomir pour enlever cette crasse dont je fais l'objet, cette crasse qui provient d'eux. Bien que je ne puisse m'en débarrasser.

Je file sous la douche après avoir rassemblé quelques forces pour notamment me lever de mon lit sur lequel je m'étais affalée. Je me lave en me frottant fort. Je veux ôter toute trace d'eux, de leur présence non désirée sur mon corps.


Plus je fais face à ce genre de choses, plus je suis sur mes gardes.

Plus je subis et plus je sombre vers la folie.

Plus ce monde me garde, plus j'ai envie d'en sortir.


Je prends dans mes mains un rasoir qu'utilise mon père. Je détache les lames et plante l'une d'entre elles dans mon poignet droit – il prend toujours l'initiative, il est le déclencheur de mes tentatives –, puis les autres l'y rejoignent. Je retire vivement les lames de mon bras et laisse une goutte de sang sur le sol. Nue encore, je baisse une lame sur mes cuisses et les entaille de tout leur long. Les gouttes deviennent rivière. Ce liquide part enfin.

Emmène-moi loin avec toi !

Je le supplie de partir et d'emporter avec lui, en plus de mon physique, mon âme. Je veux en finir.


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Mais encore une fois, ce n'est pas la bonne.

Après avoir attendu désespérément une trentaine de minutes, je suis toujours en vie. Je décide donc de me rhabiller et de regagner ma chambre. Je croise mon père dans le couloir et il baisse ses yeux l'espace d'une milliseconde sur mon poignet et sur mes cuisses rougies. Il soupire puis continue normalement son chemin, comme si je n'avais pas essayé de me tuer une seconde fois en moins de deux semaines. Il n'en a plus rien à faire, je l'ai compris.


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Seulement, à cause du regard des autres, il doit prendre sur lui et faire quelque chose pour me venir en aide. Il en est obligé. Alors il a pris rendez-vous, j'irai dans une bonne heure chez un psy pour lui raconter des mensonges. Bah oui, je ne veux pas en parler ! Je vais lui dire quoi ?

« Bonjour monsieur le psychologue, je me nomme Clara, j'ai 15 ans dans deux mois et j'ai voulu me donner la mort au minimum une centaine de fois. Après, comme vous pouvez le constater, je n'ai pas réussi. D'ailleurs, si vous avez un conseil sur la manière de m'y prendre parce que la mienne ne semble pas très productive... Pourquoi je fais ça ? Et bah... Mon père a commencé à me frapper quand j'avais 5 ans et s'est arrêté il y aura deux ans dans deux mois. Après, je côtoie de force une bande de mecs de ma nouvelle classe qui m'ont tabassée encore lundi. J'ai été violée il y a trois ou quatre mois par des étudiants et lundi après la classe chez l'un des mecs de la bande. ..Quoi d'autre ? Je me fais maltraiter (coup de poings, pieds, couteau) par des hommes dans la rue assez régulièrement et ai visité l'hôpital au moins autant de temps que ma mère avant son décès... Pourquoi ne pas riposter ou bien fuir ? Écoutez, ma mère est morte suite à une maladie osseuse héréditaire, j'en suis atteinte. Je ne peux de ce fait ni courir ni porter de lourdes choses ni respirer convenablement car certains os mal formés m'ont provoqué de l'asthme. [...] Sinon, à part ça, tout va bien. Tellement que je ne vois pas trop pourquoi on me force à venir ici. Si ce n'est, comme je l'ai dit précédemment, pour savoir comment réussir à mettre fin à cette vie ressemblant de trop près à un enfer. »

Non, je ne vois pas quoi dire.





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Enfin elle se présente ! 😂 Désolée pour ceux qui attendaient ce moment depuis le début..


Dans le prochain chapitre, elle aura rendez-vous avec le psychologue ou psychiatre.. Vous pensez que ça va se passer comment ? 😅 Le psy sera-t-il gentil ou comme elle voit le monde ? 🤔


Je préviens encore pour ceux qui restent malgré tout, les mots peuvent devenirs plus secs, les actions plus cruelles.. N'hésitez pas à vous arrêter si vous pouvez être choqués.. De même si vous avez connus des situations similaires.. Je ne prône pas la violence mais l'utilise pour faire passer un message.. Enfin bref, merci de lire ;).


Au prochain..😙

DormirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant