Chapitre 17.2

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Jeux 2.

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PDV Clara.

« Clara ? Ouvre-moi ! Qu'est-ce qu'il se passe !!? Ça fait une heure que tu es enfermée dans la salle de bain ! Réponds-moi au moins ! »

Le psychiatre crie depuis l'autre côté de la porte à laquelle je suis adossée. Je ne réponds pas, plus occupée à réfréner mes cris de douleur. Ma poitrine me brûle, ma respiration se coupe à intervalle régulier.. j'ai mal horriblement.. j'ai peur infiniment.. mais pourtant les contractions thoraciques demeurent. Je voudrais lui demander de l'aide.. mais je suis trop faible pour me lever ou même ouvrir la porte ou légèrement déplacer mon corps de celle-ci. Alors je reste silencieuse, pour atténuer la peur qui l'habite.. Mais cela ne semble pas fonctionner.

« Clara, je t'en prie, montre-moi que tu es vivante.. Je vais vraiment défoncer la porte ! Peu m'importe si tu es nue ! Ne t'avises pas de t'être ouvert les veines ! Ni d'avoir avalé tes médicaments en surdose ! Et si tu vas parfaitement bien et fais juste une crise d'adolescence, je te tue dès que je parviens à entrer !! »

Il ne pense pas sa dernière phrase, cela ne fait aucun doute. J'ai entendu sa voix tremblante, ses pas s'éloignant puis se rapprochant, son dos cogner fortement au chêne. Mais surtout, je le connais.. et j'ai confiance en lui.

Je retire une main de l'ouverture de ma bouche et toque doucement sur la porte boisée. Il s'arrête et expire bruyamment.

« Merci.. » Un court silence puis il reprend. « Tu ne veux pas ouvrir la porte ? Tu me ferais tant plaisir.. »

Je remonte ma main sur la surface plane mais ne parviens pas à attraper la poignée. Mon bras me fait souffrir pour une raison que j'ignore.. Je retoque alors, signe que j'ai entendu.


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Deux heures. Deux heures et l'écrasement de ma cage thoracique a enfin cessé. Trente minutes que la douleur s'est évaporée mais la peur est là. Lui aussi l'est, juste autour de mon corps, juste là près de moi, me caressant avec délicatesse, de peur que les jumelles des larmes qui jonchent le sol s'y retrouvent à leur tour. Je lui ai ouvert il y a peu, quelques instants après la stabilisation de mon état, et il s'est directement engouffré par la fine ouverture pour me serrer dans ses bras. De temps à autres, il me répète que ça va aller, que je n'ai pas besoin d'avoir peur, que je suis en sécurité avec lui. Je le sais, tout ça je le crois aussi.. mais le danger se perpétue d'une autre manière : je le suis devenue.

J'aurais dû suivre les prescriptions, sans appréhender le fait d'être égoïste, la société l'est, vous l'êtes d'après les livres et mes expériences.. alors pourquoi je n'y arrive pas ? Je dois vivre à vos côtés mais n'arrive pas à me plier à vos mœurs, comment donc faire ?


Et si changiez pour m'accueillir ?

Il l'a bien fait, passer de froid et de blessant, à un homme gentil et attentionné. ..mais il faudrait pour cela que vous ayez bon fond, et ça, j'en doute..

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 22, 2019 ⏰

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