Huit heure

281 35 47
                                    

Un nouveau POV Yoongi parce qu'il faut bien laisser un peu de sommeil à ce brave Hoseok ^^''

Mais pas d'inquiétude, il aura le droit lui aussi à son double POV de suite plus tard dans la fiction.

D'ailleurs, vous préférez les chapitres sous le POV de Yoongi ou celui d'Hoseok ? Je suis curieuse :)

~~~

J'essuie le reste de larmes qu'il me restait sous les yeux. Il a réussi à m'émouvoir cet idiot... Il me fait ressentir tellement de choses alors que j'étais devenu insensible, comme une protection envers le monde extérieur, plusieurs couches recouvraient mon cœur meurtri. Mais lui passe à travers comme si elles étaient faites de beurre. Et j'aime ça, je crois. Lui ouvrir mon cœur. Je me sens tomber un peu plus sous son charme au fil de nos échanges, et le vertige qui me prend aux tripes me fait autant de bien que de mal. Est-ce que c'est ça de guérir ? Comme un vaccin, on m'injecte l'élément qui me fait le plus peur au monde, mais amoindri pour que mon corps s'en défende ? Cette métaphore me plaît bien, c'est en quelque sorte comme si j'avais Hoseok dans la peau, ce qui se rapproche bien de la réalité.

Je souris doucement à cette pensée. C'est arrivé si vite, et pourtant je n'en suis ni chamboulé ni étonné. C'est comme ça, une fatalité. Ça colle entre nous, il n'y a rien à ajouter. J'ai tenté au départ de m'y opposer, de réfréner mon instinct qui m'attirait irrésistiblement vers lui, et d'écarter sa présence qui m'embrouillait les sens. Mais je crois que j'ai déposé les armes désormais. Ça me demande trop d'énergie, et je suis un flemmard dans l'âme. Je n'ai même plus tellement envie de le rejeter, je veux juste voir où tout ça nous mène. Je ressens même une certaine hâte, tout au fond de moi, juste à côté de l'eau qui dort, une impatience envers la suite, de ce qu'il pourra bien me faire découvrir. Il est temps de passer à autre chose. Je ne me sens pas remis sur pied, ni complètement prêt à redémarrer une relation, mais je vais le faire. Avec lui. Parce qu'il est différent, je le crois.

Je chasse mes pensées un peu mièvres d'un mouvement de tête qui fait voleter mes cheveux, mais elles y restent fermement accrochées. Elles ne partent pas, comme un chewing-gum trop vieux collé à mon cerveau. Et je dois dire ne pas mettre tant de volonté que cela à les chasser, elles sont si agréables. Si je pouvais me le permettre, je les ressasserais en boucle dans ma caboche jusqu'à ce qu'elles en soient lessivées, jusqu'à ce qu'elles en perdent toute couleur et toute saveur. Mais je ne peux pas me le permettre, j'ai du boulot qui m'attend, lui aussi. Peut-être que m'y pencher les fera fuir d'ailleurs ? Les remplacera durant un court laps de temps tout du moins ? Ça ne coûte rien d'essayer. C'est ainsi que j'ouvre mon agenda, regardant les tâches qu'il me reste à accomplir. J'aime ce fonctionnement, ça me permet de mieux visualiser. À l'ancienne, noter chaque track de chaque album à réaliser, chaque comeback à suivre des quelques groupes que l'agence possède. Pas bien nombreux, trois pour être exact, plus des carrières solo. Ce n'est pas une grosse agence, ce qui en fait son charme, ce qui m'a attiré. Après vérification, il me reste bien à écrire les paroles pour une track d'un album qui sortira, si tout se passe bien, dans deux mois. J'ai déjà composé toutes les mélodies, avec l'aide de Namjoon et un des membres du groupe concerné, le leader en l'occurrence, et il faut maintenant s'atteler aux paroles. Le PDG m'a mis au défi de les rédiger seul, au moins le premier jet, puis de les arranger avec Namjoon. On forme une bonne équipe tous les deux, lui qui est si à l'aise avec les lettres et moi plus sensibles aux sons. Le problème c'est que je n'ai plus de mots, et que le PDG l'a remarqué. Il n'est pas aveugle, à mon grand regret, et a fini par remarquer que Nam se tapait tout le boulot alors que je ramais à ses côtés, tournant et retournant un stylo du bout des doigts alors que mon crâne se vidait peu à peu. Ce n'est pas une marque de mauvaise volonté de ma part, juste que je n'arrive plus à m'exprimer. Je préfère largement composer ou mixer, pas besoin de dialogue. Mais voilà où j'en suis : il m'a forcé à écrire cette chanson. Seul. Certainement qu'il attend un déclic de ma part. Mais c'est une chanson d'amour. Il est là le vrai problème.

24h pour se plaire [Sope]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant