Méli-Mélo

6: MÉLO

LE papa des jumelles est un homme exceptionnel aux yeux de ses filles. Il est la figure inébranlable qu'elles ont toujours connu et depuis quelques semaines, Mélodie se demande comment il parvient à garder le cap alors que sa femme vient de le quitter. Il est toujours souriant et la jeune fille constate qu'il fait des barbecues avec toujours autant d'entrain: quand elle est arrivée à la maison, il était sur la terrasse en train de faire griller de la viande en sifflotant un air entraînant, une bière à la main. 

- Papa, tu sais ce qu'il y a de mieux qu'un verre d'eau? demande Mélissandre avachie sur une chaise en plastique du jardin. 

A côté d'elle, Mélodie ramasse les bouts de gras de sa grillade et les tend à Platon et Saucisse qui font le tour de la table depuis le début du repas.

- Une pinte bière? répond le père des filles au hasard.

- Une pinte pleine de bière, corrige la blonde en lui tendant la bouteille de bière vide qui trône sur la table devant elle.

- Méli on avait dit une seule bière, je ne veux pas faire de toi une alcoolique.

La jeune fille se renfrogne et sa sœur éclate de rire face à la remarque de son père. Elle cesse rapidement lorsque Platon lui griffe la main.

- Aïe!

- Karma is a bitch Mel t'avais pas qu'à te foutre de ma gueule, lance Mélissandre en sirotant le fond de son verre d'eau.

Mélo roule des yeux en se frottant la main striée de rouge. Elle donne un coup de pied au chat resté là, à la regarder avec un air mesquin, et il part en dandinant son arrière-train vers la cuisine. En vérité, de tous les chats qui vivent dans cette maison, Platon est celui qu'elle aime le moins. Le fait qu'il s'appelle Platon alors que les cours de philosophie ont été un véritable calvaire pour elle n'est absolument pas la raison de sa haine envers ce chat: elle le trouve juste hyper malpoli et dédaigneux. Tout ce qu'elle déteste chez les humains, et ça s'applique à Platon parce qu'il ne vient jamais lui réclamer de caresses s'il ne veut pas à manger en retour.

***

Mélodie a dormi tout l'après-midi. Ce n'est pas dans ses habitudes mais avec la soirée qu'elle a passé, elle était exténuée et la chaleur n'a pas aidé. Lorsqu'elle se lève, elle constate qu'il n'y a que son père dans la maison, en train de regarder la rediffusion d'un match de rugby. 

- Elle est pas là Mel? demande-t-elle en arrivant dans le salon.

- Elle dort.

Mélo n'en revient pas: même si c'est totalement le genre de Mélissandre de passer son après-midi à dormir, elle ne pensait pas que sa sœur commencerait réellement ses vacances ainsi. Elle qui a tant à faire en ce début du mois de juillet n'arrive pas à comprendre que Méli ait opté pour une sieste dès le début des vacances d'été alors que ses amis partent potentiellement bientôt en vacances.

- Elle sort jamais? demande Mélo en s'asseyant sur le canapé à côté de son père.

- Elle est dehors souvent, répond-il. Mais tu connais ta sœur, c'est un ours. Elle ne sort pas souvent de sa tanière, la traîner hors de son lit est une sacré épreuve alors quand ses amis y arrivent, ça relève du miracle.

- Quand même pas?! s'étonne la blonde.

- Non je plaisante, rit le père des filles. Méli est très fatiguée en ce moment avec ses oraux du bac d'hier, elle a beaucoup travaillé pour le bac, elle était très stressée.

Mélo hoche la tête et quitte le canapé pour remonter à l'étage. Elle ignorait que sa sœur avait été aussi préoccupée dernièrement. Les jumelles ont beau être très proches, elles respectent l'espace personnel l'une de l'autre, si bien qu'il leur arrive parfois ce genre de situations dans lesquelles Mélodie n'a qu'une seule envie: être avec sa sœur et la protéger envers et contre tous.

La porte de la chambre de Méli est entrouverte alors Mélo n'hésite pas une seconde et entre dans la pièce plongée dans le noir. Sa sœur est couchée sur le flanc, dos à Mélo, au milieu du lit. La blonde s'approche et s'allonge à côté de Mélissandre. Elle ne sait pas si elle doit la réveiller ou pas mais cela fait si longtemps que les deux sœurs n'ont pas passé un moment ensemble pour de vrai qu'elle a juste envie de rester là et de prolonger sa sieste un petit peu avec sa jumelle. 

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ça faisait une éternité que je n'avais rien écrit ici et ça fait vraiment du bien d'être de retour. 

love,

a

ps: si vous avez une minute ça me ferait grave plaisir que vous alliez lire la partie "vous et moi" de l'incroyable merdier