8: MÉLO

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LA journée n'aurait pas pu mieux se passer. D'abord, Mélodie a eu les résultats du bac et même si elle ne doutait pas de l'avoir, elle est très heureuse d'avoir réussi à décrocher la mention très bien. Brice l'a eue aussi. Ensuite sa mère les a emmenés manger en ville, dans un petit restaurant tout mignon en centre-ville, puis ils sont descendus chez elle dans la voiture de Brice.

Ce soir, Mélo a retrouvé sa sœur et même si elle ne passe pas la soirée avec elle, elle a l'impression d'être apaisée par sa présence. C'est comme si maintenant qu'elles sont réunies pour l'été, tout va être plus simple. En plus, la première rencontre officielle de Brice avec Méli et leur père s'est déroulée à merveille, Mélodie n'aurait pas pu espérer mieux.

À la fin du repas – qui s'est tout aussi bien déroulé – le père de Mélo s'éclipse après avoir débarrassé la table. La blonde reste donc seule avec son petit-ami.

— On fait quoi maintenant ? demande le jeune homme en caressant la cuisse de sa copine.

Mélodie hausse les épaules :

— Aucune idée. On pourrait déjà monter tes affaires dans ma chambre non ?

Brice acquiesce et les deux adolescents se lèvent et quittent la terrasse. Ils montent les escaliers et Mélo ouvre la porte de sa chambre :

— Bienvenue chez moi !

Le blond jette un coup d'oeil aux murs bleus ciel pas décorés et au mobilier tout blanc. La chambre de Mélo est très spartiate : un lit, une commode, un bureau et une chaise.

— C'est... commence-t-il avant que Mélodie ne l'interrompe.

— Vide. Je sais mais je suis jamais là aussi alors quand je viens je passe pas mon temps à coller des trucs partout sur les murs comme Mel.

Brice sourit et laisse tomber son sac à côté de la commode avant d'aller s'asseoir sur le lit. Mélo le rejoint rapidement en s'asseyant sur ses cuisses, face à lui.

— Je suis contente que tu sois là, murmure-t-elle avant de l'embrasser doucement.

— Moi aussi je suis content d'être là, répond le jeune homme entre deux baisers.

Il tombe dos contre le matelas, continuant d'embrasser Mélo avec plus de ferveur. Mélodie s'est rarement sentie autant aimée qu'à cet instant-là. Et peut-être que le fait que Brice soit avec elle, sur son lit à elle y a quelque chose à voir, mais elle ne s'est jamais sentie aussi complète et sereine.


*


La fenêtre a beau être grande ouverte, Mélo a chaud. Trop chaud. Pourtant, elle s'est décollée du corps endormi de son petit-ami bien plus tôt dans la nuit. Brice, lui, dort paisiblement sur le dos, enroulé dans les draps de Mélodie.

Elle n'y tient plus et se lève du lit, enfile un short en coton et une brassière avant de descendre au rez-de-chaussée se servir un verre d'eau fraîche. La pendule du four indique trois heures trente-huit. Derrière la baie vitrée, le ciel est dégagé et la lune éclaire tout le jardin. Mélo fait le tour du rez-de-chaussée, son verre à la main, pour sentir la fraîcheur du carrelage sur ses pieds nus.

Alors qu'elle passe devant la fenêtre de la salle à manger, son regard est attiré par deux silhouettes qui marchent en direction de la maison. À mesure qu'elles s'approchent, Mélodie parvient à distinguer les cheveux blonds de la plus petite des deux. Ça ne fait plus aucun doute, Méli rentre seulement de sa soirée, et elle est accompagnée. Mélo ouvre la porte de la maison et s'appuie contre le chambranle, attendant l'arrivée de sa sœur pour avoir quelques explications. Le garçon qui accompagne Méli la serre contre lui avant de la laisser avancer seule vers le perron. Mélo se demande s'il l'a vue et si c'est la raison pour laquelle il ne raccompagne pas Méli jusque sur le pas de la porte. Elle le regarde disparaître au bout de la rue avant de lancer à l'attention de sa sœur :

— C'est à cette heure-ci que tu rentres ?

Mélissandre croise enfin son regard et fronce les sourcils :

— Qu'est-ce que tu fous toi ? Tu vas courir à quatre heures du mat' ?

Mélo baisse les yeux sur sa tenue avant de répondre :

— Nan, il faisait trop chaud là-haut je suis juste descendue boire. Et toi qu'est-ce que tu foutais encore dehors ? Papa va te tuer si il apprend que t'es rentrée à quatre heures.

Méli entre dans la maison et s'affale dans le canapé, talonnée par Mélo.

— De un, j'étais pas sur la plage dehors mais chez Ninon, et de deux il le saura pas parce que tu lui diras pas.

Mélo hoche la tête : ça se tient. Et c'est vrai, elle ne dirait jamais rien à son père si sa sœur ne veut pas qu'il le sache. C'est leur pacte de jumelles.

— Je vais me coucher moi, finit par dire Méli en se levant du canapé.

— Attends, l'appelle Mélo qui n'oublie pas ce dont elle veut parler avec sa sœur. Je viens avec toi.

— Pourquoi ? demande Méli depuis l'escalier.

Mélo ne répond rien et les deux sœurs montent dans la chambre de Méli. Assise sur le lit de sa sœur, Mélodie attend que sa sœur échange son short et son tee-shirt noir moulant contre quelque chose de plus confortable.

— C'est qui le mec qui t'as raccompagné ? demande-t-elle alors que Méli se débarrasse de son short en jean et se couche sur le matelas.

Méli grommelle quelque chose d'incompréhensible, la tête plongée dans l'oreiller, si bien que Mélo finit par lui donner un coup de pieds dans les fesses pour avoir sa réponse.

— Aïe !

— C'était qui alors ? Insiste-t-elle.

— Tu connais pas.

— Dis quand même.

— Victor.



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ça faisait quelque jours qu'écrire pour méli-mélo me démangeait alors tant pis pour les révisions de mes concours, je l'ai fait quand même.

a,

Méli-MéloOù les histoires vivent. Découvrez maintenant