Chapitre 4:

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Cela faisait désormais une dizaine de minutes que Niall et moi airions à travers la petite ville sombre uniquement éclairée de la lumière blanchâtre de la lune. Aucun de nous ne parlions, Niall, lui, avait laissé la fatigue emporter son esprit qui n'était alors définitivement plus avec moi laissant ses jambes le guider à travers la pénombre, tandis que je profitais du moment. Il était rare que je sois dehors en plein milieu de la nuit, j'aimais cet atmosphère, les rues désertes et muettes, les bruits de pas chancelant de mon meilleur ami et nos respirations entremêlées furent les seules nuisances sonores de cette nuit extrêmement calme. Étant une petite ville, Berg avait la chance de ne pas être polluée par le bourdonnement des voitures la nuit. Le bruit de circulation lointain que l'on pouvait entendre dans les autres villes n'avait jamais existé ici, ce qui donnait cette impression que tous les soirs la vie se mettait en pause attendant patiemment le lever du soleil pour reprendre son cours.

-Et voilà Princesse, t'es arrivé, me moquais-je de mon meilleur ami à bout de force une fois arrivé devant chez lui.

-Super, souria t-il sûrement entrain de penser à son lit l'attendant à l'étage, tu m'envois un message dès que tu es arrivé, je me sens déjà bien assez mal de te laisser rentrer seul avec toutes ces histoires, commença t-il alors qu'une pointe de frayeur poignarda mon estomac l'espace d'une seconde. Je n'avais pas pensé aux risques qui traînaient désormais au dessus de nos têtes dans cette ville pourtant si calme, tout à coup moins rassuré de rentrer seule en pleine nuit.

-Ne t'en fais pas, je n'oublierais pas, souriais-je après une longue respiration qui me fit retrouver mon sang froid, tandis que mon ami se rapprochait de moi pour déposer une bise sur ma joue.

Je n'aurais su dire si la couleur blanchâtre de son visage n'était lié qu'au seul éclairage de la lune où si celui-ci était représentatif de son état. J'observais ce dernier faire demi tour pour rejoindre sa porte d'entrée d'un pas peu assuré et tenter de l'ouvrir le plus discrètement possible, bien que celui-ci ne pu empêcher un léger grincement. Il me fit face, me souriant une dernière fois, les yeux déjà à moitié fermés, puis referma la grande porte noir tandis que j'entamais mon chemin pour rentrer. Je n'habitais plus qu'à deux petite rues d'ici et serait rapidement chez moi, ce qui, me rassura légèrement tant qu'à la conversation que je venais d'avoir avec mon meilleur ami, si quoi que ce soit se passait, j'atteindrais bien assez vite ma maison en courant. Je ne perdis malgré tout pas de temps et entama une marche rapide désireux d'abréger mon retour, traversant rapidement l'intersection au coin de la rue me rapprochant encore de chez moi. C'est à ce moment que mon cerveau décida de perdre son sang froid à son tour me faisant entendre des bruits de pas derrière moi, tandis que la pointe de frayeur refit son apparition dans mon coeur. Je pris de grandes respirations tâchant de me calmer en oxygénant mon cerveau puis adopta une allure plus lente, plus discrète, n'émettant désormais plus le moindre bruit et il fut alors évident que les pas que j'entendais ne venaient pas de moi. Mon sang se glaça dans mes veines provoquant un frisson de mal être qui remontait du bas de mon dos jusqu'à la pointe de ma nuque, alors que j'adoptais désormais une allure de foulée se rapprochant plus de la course à pied que de la petite balade de détente.

"Harry Styles ?"

Cette voix totalement inconnue teinté d'une lueure rauque cassée et étonnamment très douce à la fois venant de m'interpeller me parut bien plus proche que ce que m'avaient inspirés les bruits de pas, la personne avait-elle elle aussi amplifié son rythme de croisière pour me rattraper? Je ferma les yeux concentrant comme je pu mon ouïe sur les sonoritées qu'engendrait cet inconnu et prit peur en réalisant rapidement qu'il ne devait être qu'à quelques pas de moi. Je sentis tout à coup une grande main envelopper fermement mon bras me faisant l'effet d'un coup de jus puissant sous la peur et la surprise. L'affolement qui irradiait dans mon cerveau me donna alors l'impression d'une brûlure insupportable à l'endroit même où cette personne me tenait, comme si le contact de nos deux peaux les avaient enflammées entre elles. Je sentis rapidement la pression autour de mon bras s'intensifier légèrement, mes sens avaient tous étés décuplés sous la surprise, laissant cette main me foudroyer par un puissant coup de tonnerre à chaque léger mouvements qu'elle entreprenait. Celle-ci me fit faire demi tour, elle n'eut pas besoin de forcer, la simple pression du bout de ses doigts sur mon bras m'avait informé de son intention et j'avais exécuté l'ordre seul désireux de voir qui se trouvait derrière moi. Mon ouïe, plus en état de marche, m'avais abandonnée, paralysée par les battements de mon cœur effrayé camouflant toutes sonorités extérieures.

Saphir - Larry (En pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant