Chapitre 9:

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Je tirais mollement la chaise face à moi et me laissa tomber contre la table dans un grognement y déposant mon plateau à moitié vide. Je pestais en observant la pomme bien trop mûre et la viande d'origine inconnue avant de me rabattre sur le pain rassis de la veille comme unique repas. A côté de moi Zayn se régalait d'une tarte fluorescente rose qu'il décrivait comme à la framboise et qui nous attendait chaque midi du côté des desserts qui ne variaient jamais. Perrie à ses côtés se plaignait d'un cheveux dans son plat tandis que Léo s'amusait à remplir de sel le verre de Ben alors qu'il était allé chercher des serviettes. Je souriais face à la scène et plus particulièrement à la tête de mon meilleur ami, déjà les larmes aux yeux à la simple idée de la tête qu'allait faire Ben lorsqu'il découvrira la supercherie. Puis, sans vraiment m'en rendre compte, mes yeux vagabondèrent à travers la pièce d'un geste habituel, comme une manie que j'avais récemment développé et se posait sur cette même table que tous les jours avant que je ne me surprenne à soupirer. Encore une fois, elle était vide.

Nous étions mercredi et depuis le début de la semaine ni Louis ni aucun de ses 'amis' n'avaient posés le moindre pied au lycée, ce qui me dérangeais sans même que je ne puisse comprendre pourquoi. Je ne supportais plus de ne pas savoir me déchiffrer moi même, comment pourrais-je résoudre un mystère aussi fort que cette histoire de cicatrice si même mes pensées étaient un véritable casse-tête pour moi même? J'étais énervé d'être arrivé le lundi matin espérant une réponse à mes questions comme il me l'avait promis, j'étais énervé d'être arrivé le mardi matin en pensant le voir revenir l'air de rien, et j'étais d'autant plus énervé de ne pas avoir compris la leçon ce matin, et de m'être surpris une nouvelle fois à guetter son arrivée vers la porte de classe qui ne se fit jamais. Le plus handicapant était la curiosité de découvrir pourquoi tout leur groupe manquait à l'appel qui s'était niché au fond de moi titillant mon esprit comme l'énigme d'un mauvais roman policier.

Je fus sortit de mes réflexions par des cris et une averse sur la table. Perrie se tenait debout le tee-shirt trempé face à Ben, un verre en main, s'essuyant le menton dégoulinant d'un revers de manche. Il affichait un air mi étonné mi dégoutté alors qu'à côté Niall riait à en pleurer tapant quelques fois son poing sur la table comme si rire ne suffisait pas à extérioriser ses émotions. Je ne pu m'empêcher de sourire à mon tour face à Ben qui se jetait sur le pichet afin de se débarrasser du goût salé en bouche tandis que Perrie tentait vainement d'essorer son tee-shirt désormais trempé.

Ce fut après avoir attiré l'attention des surveillants que tout mon petit groupe se retrouva obligé de sortir, alors que même une fois installé sur notre habituel espace vert Niall ne pouvait s'arrêter de rire. Perrie était désormais avachie sur Simon, l'arbre que Niall avait baptisé quelques semaines plus tôt, faisant sécher son tee-shirt au soleil tandis que je m'étais confortablement allongé à sa gauche laissant les rayons du soleil chatouiller mon visage. Cet endroit était réellement parfait selon moi, on avait le soleil et l'herbe fraîche sous nos corps régulant notre température, et malgré le temps qu'on y passait je ne m'en lassais jamais. Je m'y sentais bien, il s'agissait d'un des rares endroits où je pouvais simplement me poser sans même réfléchir, à seulement écouter le bruit du vent contre mon oreille et les cercles que Niall traçait distraitement sur ma jambe du bout de sa brindille.

-Alors, vous allez toujours au musée cet aprèm?

En effet, les professeurs nous avaient parlés d'une visite de musée entre tous les terminales, on devait soit disant, par groupe de deux choisir un tableau et travailler dessus sur le plan historique, artistique et même philosophique pour un exposé qui regrouperait une bonne partie de nos matières. Ils avaient présentés ça comme un travail qui comptait pour une bonne partie de notre moyenne au trimestre, autant dire que leur projet sonnait plutôt sérieux. Les autres avaient décidés quelques jours plus tôt de passer au musée et choisir leurs œuvres pour ne pas avoir à passer un après-midi en visite ennuyant pour quelque chose qui ne devait prendre que quelques minutes seulement. Seul Niall, Ben et moi avions décidé d'y aller tout de même par simple peur des représailles auprès de nos parents. Travaillant dans la police ma mère avait horreur de me voir ne pas suivre les règles, autant dire que sécher les cours résonnait comme une catastrophe pour elle, même pour une bonne raison.

Saphir - Larry (En pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant