Saphir - Larry (En pause)

Chapitre 17:

Le vent était frais dans mes cheveux fraîchement défaits, les envoyant voler autour de mon visage comme un halo brun épais qui me protégeait des intempéries. Une douce odeur d'un mélange sucré salé s'échappait du petit panier que tenait Louis contenant le plat que nous venions de préparer ainsi que les pots de confitures qu'il déposa dans le coffre sans perdre de temps une fois de retour à la voiture, notre cours tout juste terminé.

Le paysage était doux, simple, léger. Le port de Milestro n'était qu'à quelques mètres du parking alors que l'étendue bleutée se devinait sur de longs kilomètres sans fins, se mélangeant au ciel d'une couleur identique, la même, à quelques sous tons près d'ailleurs que celle qui tapissait l'iris délicate de Louis. Ses yeux joueurs me fixaient des pieds à la tête, me tendant sa main dans une moue adorable après avoir refermé le coffre, ne gardant sous le bras que notre repas bien caché au fond du panier. Je ne perdis pas une seconde pour refermer mes doigts autour des siens, frémissant presque de sentir tout mon corps se réchauffer oubliant sans mal l'air frais qui m'entourait quelques secondes plus tôt dans l'ambiance iodée de la ville touristique, le replaçant directement par une douce chaleur significative et sans arrêt causée uniquement par Louis. Doux sentiment qui se perdait toujours dans mon ventre, me faisant fondre comme une glace au soleil.

Le chant des mouettes était devenu habituel sur Milestro, comme une musique de fond douce et apaisante alors que le bruit de nos pas chantant sur le pavé semblaient s'adapter à la vitesse des battements de mon cœur lorsque Louis était près de moi. Ses doigts étaient brûlant entre les miens, me faisant presque souffler de bonheur que la sensation ne soit que dans mon esprit, m'évitant de finir avec la peau brûlée et des cicatrices jusqu'à la fin de ma vie. Quoi que, un souvenir de Louis aussi cru et incisif ne m'aurait sûrement pas dérangé tant que ça finalement.

-C'est loin ? Chuchotais-je presque de peur de faire voler en éclat la douce ambiance légère qui nous entourait.

-Un petit peu oui, disons qu'on y sera d'ici dix bonnes minutes, j'espère que ce ne te dérange pas, grimaça t-il, on peut reprendre la voiture sinon, je pensais seulement que ça serait bien de marcher, tu sais, histoire de s'ouvrir l'appétit.

-Non c'est parfait Louis, vraiment, soufflais-je sans pouvoir retenir une moue enjouée de recouvrir mon visage à l'idée d'avoir le droit de garder la main de Louis dans la mienne aussi longtemps.

Il pourrait me faire courir pendant des heures que ça ne me poserais aucun problème si je pouvais seulement tenir sa main en attendant, ou simplement sentir sa présence près de la mienne, sa chaleur réchauffer mon corps et l'odeur masculine s'élevant de son corps pour taquiner tous mes sens. Je voulais le sentir me serrer contre lui, passer mes mains dans ses cheveux ou goûter sa peau pour y découvrir son goût sûrement salé, âcre, viril. C'était ce que Louis m'inspirait toujours avec sa confiance en soi inégalable et son regard dur, du pouvoir et de la rigidité, un cocktail qui me faisait frémir et me rendait fou. Avait-il même conscience de combien la simple vision de sa clavicule apparente sous ce tee-shirt léger que le vent faisant voler me rendait fou? Sa peau était brunie par le soleil et incroyablement attirante comparée à la mienne fade et aussi blanche que les nuages qui virevolaitent au dessus de nos têtes nous narguant de faire couler un voile clair et froid sur notre journée parfaite peu importe l'absence du soleil. Quoi que, je pense que si je devais nous définir, je dirais que Louis était le soleil et que j'étais les nuages, il me faisait fondre de ses rayons, sa carrure, sa présence, alors que moi à ses côtés, insipide et fade je me contentais de suivre d'un air apaisé Louis, laissant sa chaleur réchauffer ma peau frêle. En réalité le soleil était bien présent ce midi mais non dans le ciel à nous observer tous de là haut, plutôt à mes côtés inconscient de son scintillement.