- Anne a raison. Elle ne peut pas rester ici, ce serait intolérable pour elle !
- Que vous importent ses sentiments ? Pourquoi prétendre que cela puisse vous toucher alors qu'elle a rendu toute votre enfance misérable ? Mon frère désire se marier et avoir des enfants. J'ai arrangé ce mariage avec sa pleine et entière approbation. Malgré son apparente incapacité à devenir adulte, votre cousine est belle et possède tout ce qu'il faut pour rendre un homme heureux. Dans 1 an ou 2 elle sera habituée à sa nouvelle vie. Elle sera une femme et une mère. Ce n'est pas par hasard que je l'ai choisie pour perpétuer l'illustre lignée des Adashev.
- Choisie avec autant d'émotion que vous l'auriez fait pour une jument !
- Il n'y a que des pur-sangs dans mes écuries, répliqua t'il sur un ton sec.
- Si vous êtes tellement préoccupé pour perpétuer votre race, pourquoi donc ne vous mariez vous pas vous même ?
- J'en ai l'intention, mais il n'y a que fort peu de temps que j'ai choisi celle qui sera mon épouse. La cérémonie aura lieu l'année prochaine.
- Et vous aurez des enfants sans amour ! Je vous plains Anne n acceptera jamais une union aussi dénuée de sentiments. Si elle veut s'enfuir d'ici, je l'y aiderai par tout les moyens.
Et sur ces mots, Emma s'enfuit en courant, ne s apercevant qu'au milieu de l'escalier de ce qu'elle, une simple domestiques, avait osé dire au chef de la maison princière des Adashev. Elle dont la mère avait tout sacrifié pour l'amour d'un homme qui était mort sans lui laisser un sou...
En arrivant sur le palier, elle se rendit compte qu'elle avait été suivie. Elle se retourna en tressaillant et ses poignets furent aussitôt emprisonnés par deux mains aussi dures que l'acier.
- Maintenant que nous sommes hors de portée des oreilles de mon frère et de celles de mes serviteurs nous pouvons continuer notre petite discussion, mais je dois vous prévenir que j'ai fait fouetter des domestiques pour beaucoup moins que ce que vous avez osé me jeter au visage.
- Nous n'avons plus rien à nous dire, monsieur !
Elle essaya de libérer ses poignets, mais il la tenait en serrant si fort qu'elle se mordit les lèvres pour ne pas crier de douleur.
- Avant que vous décidiez de me châtier, je dois vous rappeler que je ne suis pas votre servante et que je suis responsable de la sécurité et du bien-être de ma cousine devant Lord et Lady Tarrant. Je ferai ce que je pense de bonne foi être dans mon intérêt.
- Et vous croyez peut-être que la ramener en Angleterre serait dans son intérêt ? C'est parents sont presque ruiné et ne pourront jamais réunir une dot suffisante pour qu'elle puisse épouser un homme selon son cœur. Vous n'êtes qu'une petite idiote ! Jamais ils n'ont osé lui avouer la vérité et pourtant c'est elle qui a précipité leur perte peu à peu avec ses dépenses extravagantes, mais vous, vous la connaissez cette vérité n'est-ce pas ?
- Je savais qu'ils avaient moins d'argent qu'ils ne voulaient le laisser croire, murmura-t-elle faiblement en cessant de lutter pour se dégager.
Il avait trop de force et c'est paroles l'avaient abasourdi.
- Anne sait elle ... ?
- Non, et j'ai promis à Lord et les Lady Tarrant qu'elle n'en saurait rien. En échange de leur fille, je leur ai donné une très importante somme, assez pour leur permettre d'avoir une vieillesse tranquille sans devoir changer leurs habitudes.
En n ayant plus à payer ses folies, ils pourront vivre confortablement et garder leur cercle d'amis sans que personne ne s'aperçoive de ce qu'il a failli leur arriver.
Je leur ai juré est également que lorsqu'elle serait marié et installée, j'ai les autoriserai à lui rendre visite.Emma resta silencieuse. Elle ne savait plus quoi faire. Qui était-elle après tout pour juger des faiblesses de Nicolas Adashev ou des actes de l'homme qui se tenait devant elle ?
- Je... je parlerai à Anne, mais je ne peux rien promettre. Je ne suis qu'une parente pauvre et mon influence sur elle est bien faible, ajouta-t-elle avec un sourire amer.
- Tâcher d'être convaincante. Je serai curieux également de savoir pourquoi vous acceptez de vous laisser traiter par votre cousine comme si vous n'étiez qu'une vulgaire souillon.
- C'est très simple. Ma mère a sali l'honneur de la famille en n épousant qu'un simple soldat sans fortune et mon grand-père la reniée. C'est Lord Tarrant, le père d'Anne qui a hérité de tout à sa mort. Ma mère a été forcée de leur demander asile quand mon père a été tué en combattant pour la cause de Charles Stuart et à sa mort, je suis resté chez eux.
- Sans faire partie de leur famille ?
- Lord Tarrant n'avait jamais admis le mariage de ma mère. Il estimait qu'elle avait déshonoré le nom des Tarrant en suivant par amour un soldat écossais qu'il ne pouvait rien lui donner en dehors de sa misère.
- Un amour bien puissant pour la faire renoncer à sa famille, à ses amis, à ses bien...
- Et qu'en a t-elle retiré ? Questionna Emma avec amertume mon père a été tué sur le champ de bataille de Culloden par les sbires de Cumberland. J'avais 4 ans alors et je me souviens pas de lui...
- Et votre mère et alors retourner vers les siens ?
- Son père était mort l'année précédent le débarquement de Charles Stuart en Écosse. Elle n'avait ni argent, ni foyer et il lui a fallu demander l'hospitalité de son frère. Il lui a pris la seule chose qui lui restait..... sa fierté. Pour que je ne meurt pas de faim, que j'ai un toit, elle a dû accepter la vie terrible que lui et sa femme lui ont imposé.
J'avais 9 ans quand elle est morte de souffrance et de chagrin.- Et vous les haïssez ?
- Les haïr ? murmura Emma en secouant la tête. Même plus. Il fut un temps où j'ai souhaité leur mort, mais plus maintenant. Ils m'ont appris que toute émotion est une perte de temps et d'énergie. Je travaillais pour payer ma nourriture et mes vêtements, en faisant la vaisselle ou de la couture, puis comme demoiselle de compagnie et domestique de leur fille. C'était moins cher que d'engager quelqu'un. Ma cousine commençait à leur coûter une fortune. Que voulez-vous ? Ils ont toujours tout donné et elle n'a jamais appris la valeur de l'argent. À présent, je vais aller lui parler et essayé de la raisonner mais....
Il lui lâcha les poignets et l'interrompit d'une voix menaçante :
- Vous avez tout intérêt à ce qu'elle suivent vos conseillers. Si l'une de vous deux s avise de quitter cette maison, je la ramènerai de force si cela est nécessaire. C'est suffisamment clair, n'est-ce pas ?
- Parfaitement, répondit Emma le visage blême.
Elle n'avait pas le moindre doute sur le fait qu'il mettrait sa menaces à exécution sans la moindre hésitation.
- Je suis heureux que nous ayons enfin réussi à nous entendre, mademoiselle. J'admire votre caractère, mais désapprouve votre malencontreux sens de l'amitié, en cette circonstance du mois. Votre loyauté doit être dorénavant à l'égard de la maison des Adashev. J'espère que je n'aurai pas à me rappeler à l'avenir.
Sur ces mots, il fit demi-tour et redescendit les escaliers sans attendre sa réponse.
Un véritable tyran ! Et elle qui avait espéré avoir trouvé en lui un ami....Elle s'attendait à trouver sa cousine en pleine crise d'hystérie, mais quand elle entra dans le salon, elle était tranquillement allongée sur un sofa et examinait une statuette de Jade qu'elle tenait dans sa main. La scène qui s'était passé en bas quelques minutes plus tôt seulement semblait complètement oubliée.
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jusqu'à mon dernier Jour
Romancequand son oncle et sa tante ordonnent à Emma d'accompagner en Russie leurs fille Anne , promise au riche prince , quelle surprise l attend a st Pétersbourg celui qu'elle a pris pour l intendant du prince n'est autre que Dimitri , l héritier des Adas...