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-Je l'espère.

-Êtes vous heureuse ici, Emma ? Questionna-t-il brusquement en l'appelant par son prénom de manière inattendue.

-Oui, pourquoi ?

-Anne m'a suggéré que vous ne l'étiez pas. Vous seriez jalouse qu'Irène prenne votre place auprès d'elle et vous désireriez trouver du travail ailleurs. Si tel est le cas, mon frère et moi-même nous vous aideront du mieux que nous le pourrions....

Il eut un bruit de voix caractéristique dans le hall et devant les yeux stupéfait d'Emma, le prince Nicolas ferma brusquement les yeux et se renversa en arrière dans son fauteuil comme si l'alcool d'un seul coup avait fait son effet.

La porte du salon s'ouvrit et le prince Dimitri fit son entrée en compagnie d'Anne qui contempla tour à tour avec stupéfaction son futur époux apparemment assoupi et sa cousine.

-Que faites-vous ici à cette heure de la nuit, interrogea le prince Dimitri en enlevant son manteau et ses gants avec lenteur.

-Son Altesse, votre frère, s'est blessée en brisant malencontreusement un verre et j'ai soigner sa blessure.

-Il était ivre, une fois de plus s'exclama Anne d'une voix aigre.

-Il....il était déçu que vous n'ayez pas voulu rester avec lui ce soir.

-Il à oser parler de moi avec vous, l'une de mes domestiques ! c'est vraiment un comble ! On dirait que vous avez un don pour attirer les confidences des hommes seuls. Vous avez même peut-être dîner ensemble ! Il va vraiment falloir vous renvoyer en Angleterre. Là-bas au moins on saura vous faire rester à votre place !

Emma blêmit et chancela  sous la violence de l'attaque, mais ne répondit rien, tandis que sa cousine, dans une crise de rage faisait demi-tour et passer comme une furie devant son futur beau-frère pour sortir du salon en claquant la porte derrière elle.

Sans un mot, le visage impassible, le prince Dimitri s'approcha d'une console chargé de bouteilles et se servir un verre de vin, puis avec une hésitation à peine perceptible il a rempli un deuxième et le tendit vers le fauteuil où son frère semblait profondément endormi.

-Tu peux ouvrir les yeux, elle est partie déclare-t-il en souriant.

Nicolas se redressa et pris le verre en grommelant.

-Le diable l'emporte ! Ce ne sera pas la même chanson à Malayevka .

Puis, il se tourna vers Emma et ajouta :

-Merci pour vos soins, petite cousine, et n'ayez aucune crainte pour ce qu'elle vient de vous dire. Un instant je me suis presque demandé si elle n'était pas jalouse de vous et pourtant je suis bien placé pour.....

-Je n'aurait pas dû être ici.... il faut que j'aille la voir.

-Comme vous voulez, soupira le prince Dimitri en haussant les épaules. Mais si j'étais à votre place, je la laisserai se reposer.

-En en tout cas, moi je vais me coucher, déclara le prince Nicolas en bâillant et en se levant.

-Avez vous fini le trousseau de votre cousine ? L'arrêta le prince Dimitri alors qu'Emma s'apprêtait elle aussi à sortir de la pièce.

-Oui.....

Maintenant, elle n'avait plus besoin de ses services. Bien sûr, elle pouvait toujours aller la voir et s'excuser mais à quoi bon cela servirait-il ?

-Je suis impatient d'admirer vos chef-d'œuvre et Sa Majesté également, depuis que je lui ai parlé de vos ravissants travaux d'aiguille.

Il avait abordé son sujet avec l'impératrice ! Quelle chance ce serait si la tsarine voulez bien s'intéresser à elle !

-Je vous remercie, Votre Altesse. Lorsque ma cousine sera mariés, je n'aurai plus guère de raison d'être à son service. Il faudra peut-être alors que je cherche un autre emploi.

Le prince fronça les sourcils, mais ne parut pas autrement surpris de sa remarques.

-Je sais qu'Anne et vous-même ne vous entendez guère en ce moment et que la petite facétie de l'auberge n'est pas totalement étrangère à cet état de choses.
Si cela ne s'arrangait pas à Malayevka, il se peut que je vous offre alors une autre place.

-De quelle nature, Votre Altesse ?

-Une activité qui prendra beaucoup de votre temps, mais qui du moins je l'espère ne sera pas déplaisante.
Nous reparlerons de cela après la cérémonie. En tout cas, vous ne serez pas renvoyée en Angleterre, vous n'avez aucune inquiétude à vous faire à ce sujet.

-Je n'ai jamais eu l'intention de rentrer là-bas pour être à nouveau traité comme une souillon. Où que j'aille j'accepterai toujours de travailler très dur, mais en échange d'un salaire équitable.

-Ah, vous avez donc un certain goût pour la liberté. D'après ce que j'ai entendu dire, vous avez déjà accepté la Russie comme votre nouvelle patrie. Anne ferait mieux de suivre votre exemple, cela lui éviterait bien des déboires à l'avenir.

-Lorsque j'ai vu s'éloigner les côtes anglaises, j'avoue que j'avais une certaine appréhension, mais aujourd'hui, je serai plus reconnaissante à Lord Tarrant de m'avoir donné cette chance de m'expatrier . Chez moi, je n'aurais jamais été autre chose qu'une domestique et encore une domestique mal acceptée.

jusqu'à mon dernier Jour Où les histoires vivent. Découvrez maintenant