jusqu'à mon dernier Jour

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Dans sa vie privée, la tsarine aimait choisir ses amants parmi les valets, les cochers où ses simples gardes du corps et elle en changeait  très souvent.

Pourtant, malgré cette inconduite notoire, elle était très pieuse, observait scrupuleusement les jeûnes prescrits par l'Église et assistait à toutes les cérémonies religieuses.

À la longue, bien sûr, son corps avait fini par accuser tous ces dérèglements. Elle était devenue obèse et à la veille de ce Noël 1761, elle a eut une attaque qui la laissa paralysée au milieu de son dîner.

Le lendemain après-midi, son agonie se termina et son neveu, le petit-fils de Pierre Le Grand fut proclamé Tsar  de toutes les Russies sous le nom de Pierre III.

Certains prétendaient qu'il était complètement fou - un homme de 33 ans avec la mentalité d'un enfant de 10 ans. D'autres, au contraire, qu'ils étaient rusé et surtout un homme de guerre inné comme son père, le duc de Holstein .

Une chose, en tout cas, n'était contestée par personne : sa haine de tout ce qui était russe. Il avait 14 ans quand sa tante était allée le chercher en Allemagne et l'avait arraché à sa famille et à ses amis pour lui faire prendre le nom de pierre, au lieu de celui pas trop germanique de Karl Ulrich , et l'obliger à se convertir au rite orthodoxe afin de pouvoir lui succéder sur le trône des Romanov.

Il montrait ouvertement son dégoût de tout ce qui n'était pas allemand en passant le plus clair de son temps dans son palais d'Oranienbaum où étaient casernés les soldat de son régiment du Holstein dont il payait les soldes sur sa cassette personnelle .

Il leur faisait faire lui-même l'exercice et quand il était fatigué de jouer à la vraie guerre, il se réfugier dans ses appartements avec sa collection de soldat en plomb.

Sa haine de son pays d'adoption incluait également la femme qu'il avait été contraint d'épouser, la princesse Sofia Augusta d'Anhalt-Zerbst dont le nom avait été russifié et était devenue la grande-duchesse Catherine alexeièvna.

Dès le début, cette union avait été un désastre. Au bout de 7 ans, on murmurait que le mariage n'avait même pas été consommé, ce qui n'avait pas empêché Catherine de donner le jour à un fils.

Quant à pierre, il aimait toutes les femmes sauf la sienne et s'entourait délibérément de domestiques qui ne l'aimaient pas non plus.

Après la naissance de son fils, Paul, que Pierre avait fini par reconnaître, Catherine s'était mise à mener une vie totalement indépendante en s'entourant de sa propre suite d'amis et d'amants qu'elle choisissait de préférence parmi les officiers supérieurs ou les grands propriétaires terriens.

Et mener grand train, mais en même temps, elle s'efforçait de gagner l'amitié de tous les hommes qui comptaient à Moscou et à Saint-Pétersbourg.

Dès que Pierre a été couronné tsar de toutes les Russies, Catherine sut immédiatement que la haine qui nourrissait à son égard pouvait à chaque instant lui être fatale.

Avant même la mort de l'impératrice Élisabeth, il n'avait pas hésité à installer à sa cour sa maîtresse favorite, la comtesse  Vorontsovas et parlait ouvertement de répudier sa femme à la première opportunité.

Emma fut autorisé à accompagner sa cousine et le prince Nicolas pour participer à la veillée funèbre de l'impératrice défunte. Toute sa vie elle se souviendrait du caractère grandiose de cette cérémonie.

Élisabeth Petrovna gisait sur un catafalque dans le chœur de la cathédrale . Son corps avait été revêtu de fil d'or et d'argent, son visage maquillé avec son soin et ses mains ornée de diamants et d'émeraude une valeur inestimable .

Toute la hiérarchie du clergé orthodoxe était présente et les gens du peuple qui passait devant la dépouille mortelle, environnée de grandes cierge allumés, de cette femme qui les avait gouvernés pendant 20 ans, ne pouvaient s'empêcher de pleurer et de sangloter.

Quand au tsar pierre, on disait qu'il avait refusé de venir à cette veillée et qu'il s'était enfermé dans ses appartements du Palais d'Hiver où il faisait orgie sur orgie avec ses amis auxquels il avait interdit formellement de porter le deuil.

- Est-ce la nouvelle impératrice ? Avait demandé Emma au prince Nicolas en observant l'humble silhouette noire agenouillé devant la dépouille impériale.

- Oui, avait-il répondit à voix basse, hochant la tête.

- Mais pourtant, ou mieux que l'impératrice lui avait rendu la vie intolérable ?

-Elle est morte maintenant elle n'a plus que son mari à craindre....

- C'est affreux.

-Elle elle a beaucoup d'amis et des amis qui sont prêt à mourir pour sa cause.

Au même moment, un homme sortit de la foule et se dirigea silencieusement vers la forme prostrée de la nouvelle tsarine. Il échangea un bref signe de tête avec le prince Nicolas et Emma reconnut avec stupéfaction le prince Dimitri qui, depuis plusieurs jours, avait été mystérieusement absent du palais Adashev.
Il fit le signe de la croix et s'agenouilla sur le prie_dieu  voisin de celui de l'impératrice et se mit à prier pendant quelques minutes avant de murmurer quelques bref paroles à l'oreille de la souveraine. Celle-ci ne répondit rien et reste à quelques instants encore en prière puis elle se leva et accepter le bras qui lui tendait pour se diriger vers la porte.

Était-il un de ses nombreux amis prêt à risquer la vie pour elle ? Où l'un de ses amants... ?

Emma n'insista pas aux funérailles proprement dit, mais elle  apprit par les domestiques que le tsar s'était conduit de manière déshonorante est sacrilège tout au long de la cérémonie, plaisantant à haute voix avec ses amis et se moquant ouvertement des prêtres et des usages orthodoxe.

Décidément, il était vraiment fou et malgré elle elle ne put s'empêcher de ressentir une immense tristesse pour ce peuple de Russie dont chaque jour elle se sentait un peu plus proche.

Sur ces entrefaites, elle réussit enfin à terminer le trousseau de sa cousine et se chargea elle-même de l'emballer pour l'envoyer à malayevka, le grand domaine ancestral des Adashev, où il avait été décidé que le mariage serait est célébré car il n'était pas possible de le faire à Saint-Pétersbourg en raison du deuil que toute la cour se devait d'observer.