L'odeur du café noir, le matin, l'avait toujours aidé à la mettre de bonne humeur, même après des soirées compliquées.
Et dieu sait si ça avait été une soirée compliquée.
En plein milieu de la nuit, Abby s'était réveillée et avait été incapable de refermer l'œil ensuite. Elle avait donc finit sur le canapé du salon, devant un documentaire animalier. C'était son remède infaillible contre les insomnies et pourtant cette fois, même les requins bleus ne l'avaient pas aidé.
En y repensant, une anecdote plutôt amusante lui traversa l'esprit.
« Les requins bleus se mordent entre eux dans un but romantique. » C'était l'une des rares choses qu'Abby avait retenue de ses heures de sommeil perdues et ce petit commentaire l'avait touché au fond d'elle, ignorant la raison.
Les bâillements de Jake la firent redescendre de son nuage et elle lui tourna le dos. Elle ne savait pas quoi dire, ni quoi faire. Ce qu'elle avait fait la veille était clairement une trahison et elle ne savait pas si elle devait tout lui avouer ou garder le secret.
- Tu es là ?! Jake passa ses mains sur ses hanches et au lieu de trouver ça sexy et chaud, le dégoût s'empara de la jeune femme. Il chuchota à son oreille en collant son corps contre le sien :
- Salut... Il l'embrassa dans le cou et éloigna ses cheveux pour pouvoir mordiller son épaule.
- Jake...
- Je sais... je suis désolé pour hier. Il remonta sa bouche sur son lobe d'oreille et lui suça doucement. D'ordinaire c'était si bon, mais pas ce matin là.
- Jake s'il te plaît.
- On est pas obligés d'aller à ce gala de printemps. Il passa ses mains sous sa jupe et les remonta doucement le long de ses fesses.
Ce câlin était beaucoup trop dur à supporter pour Abby. C'était trop de culpabilité, de questions et de stress à la fois. Alors elle prit doucement ses poignets et l'arrêta avant qu'il n'aille trop loin.
- Qu'est-ce qu'il y'a ?
Jake s'écarta d'elle et s'inquiéta, comprenant que sa femme habituellement si envieuse le matin, le repoussait. La femme en question se tourna et évita son regard le plus possible.
- Rien. Je dois partir bosser, c'est tout.
Il fronça les sourcils et lui souleva le menton pour que ses yeux rencontre enfin les siens. Elle craignait qu'il comprenne avec un simple regard.
- Abby... Tu m'en veux toujours pour cette soirée, c'est ça ?
- Je... Abby se mordit la lèvre et entra dans le cercle vicieux du mensonge :
- Oui.
- Combien de fois je vais devoir m'excuser ?
- Jake, j'ai pas le temps.
S'étant levée de bonne heure, elle était déjà prête à partir. Alors qu'elle enfilait sa petite veste et qu'elle passait son sac à main sur son épaule, elle parla à toute vitesse, se dirigeant vers l'entrée.
- Dit à Clarke que j'ai signé son papier. Elle comprendra. Embrasse la pour moi. Jake la rattrapa devant la porte et la stoppa dans son élan :
- J'ai vu que ton linge était taché. Tu veux que je passe au pressing ?
Des flashs de la soirée l'envahirent et elle se souvint qu'elle avait oublié de faire trempé son débardeur blanc taché de vin rouge et de péchés.
- Non. Non j'irais. Ne te tracasse pas pour ça.
- Comme tu veux mais...
- J'ai dit non, Jake ! Son mari ouvrit de grands yeux surprit face au ton que sa femme venait d'employer. Elle soupira et reprit plus doucement :
- Dépose Clarke chez ma mère avant son entraînement, ce soir.
- Je croyais que tu devais passer du temps avec elle.
- Pas ce soir. J'ai... j'ai une situation délicate à régler.
