Le soleil brulait ses paupières et le força à se réveiller. Il avait l'odeur de l'alcool et de la sueur et sa peau collait à ses vêtements. Il se sentait presque aussi mal que lors de sa première cuite à l'âge de 16 ans alors qu'il n'avait but qu'un verre la veille.
Marcus s'était endormie après son semi-rêve érotique. Abby avait teinté son sommeil et la réalité lui piquait le cœur.
Il lâcha un gémissement rauque en se redressant et sa tête tourna, ses membres étaient encore étourdis par son orgasme d'hier et tout son corps semblait être endolori par la douleur.
C'était douloureux de se faire jeter par la femme que l'on aime...
Ça lui été égale lorsqu'une femme couchait avec lui et repartait le lendemain précipitamment. La plupart du temps, c'était même lui qui leur faisait comprendre que ce ne serait jamais rien de plus que du sexe.
Mais Abby était différente. C'était une évidence dans son esprit à présent et il se maudissait d'avoir laissé sa curiosité et son désire pour elle détruire la carapace qu'il avait mit toute une vie à ériger.
C'est donc avec des jambes incertaines et un mal de crâne insupportable que Kane se prépara ce matin là.
Lorsqu'il sortit de la douche, son cerveau se remit à tourner lentement, lui rappelant qu'il devait vérifier ses mails et préparer la réunion du conseil de vendredi. Il sortit de la salle de bain, une serviette autour de la taille et écarquilla les yeux d'horreur en comprenant le bordel qu'il avait mit dans son appartement.
La bouteille de whisky était posée sur le comptoir, une énorme tache de liquide brun en dessous, ses draps étaient tachés de quelque chose qu'il regrettait amèrement, une chaise était couchée par terre et une petite culotte noire en dentelle dépassait du tiroir où elle était sensée être cachée.
C'était un bordel inadmissible pour Kane.
Il remit de l'ordre en plaçant les draps dans la bac à linge sale. Encore quelque chose à faire aujourd'hui... Il ramassa la chaise et nettoya le comptoir avant de ranger la bouteille dans le placard adéquat.
Ses yeux passèrent sur la petite culotte noire et il savait que plusieurs options se présentaient à lui.
Option une, il rendait cette relique à sa propriétaire. Résultat, douleur.
Option deux, il la jetait, la brulait, peu importe, il la détruisait. Résultat, douleur et explication envers Abby pour avoir déchiqueté sa lingerie.
Option trois, il la rangeait et ne la sortait plus jamais. Résultat, il gardait un souvenir de sa petite aventure périlleuse avec une femme mariée, comme un trophée.Alors qu'il réfléchissait encore comment concilier ce qu'il devait faire du bout de tissu et ce qu'il voulait en faire, la sonnerie de son réveil le ramena à l'instant présent.
Il abandonna son dilemme et essaya de deviner d'où provenait le son. Lorsqu'il le trouva, il éteignit le réveil de son téléphone et la multitude de notifications l'assaillit, le mal de crâne tapant à nouveau fort contre ses tempes alors qu'il se demandait par où commencer.
Jaha avait tenté de le joindre tellement de fois qu'il capitula au bout du deuxième message vocal.
Pourquoi cet homme persistait-il a vouloir le joindre avant sept heures du matin ?
Il supprima tout les nouveaux messages vocaux, passant peut-être à côté des plus importants...
Mais il ne savait pas...