Qui était-ce ?Qui pouvait envoyer une telle lettre ?
Abby avait beau retourner encore et encore le problème dans tous les sens imaginable, aucune personne, assez proche d'elle pour comprendre ce qu'il se tramait, n'était capable d'une atrocité pareil.
- Abby ?
Elle sursauta et fit tomber sa fourchette dans son assiette. Les deux têtes blondes assises à la table de la salle à manger tournèrent leurs attentions vers elle, l'air aussi surpris que perplexe.
Après avoir lu la lettre, Abby était entrée et l'avait immédiatement rangé dans un de ses dossiers medical, là où ni Jake ni Clarke ne la trouverait par inadvertance. Puis sa fille était rentrée ainsi que Jake et ils étaient à présent à table, dégustant un plat du traiteur puisqu'Abby ne cuisinait pas.La jeune femme les regarda avec de grands yeux et toussa un peu avant de récupérer sa fourchette. Clarke soupira et regarda son père avec insistance. Il finit par se racler la gorge pour attirer l'attention de sa femme et prit une voix douce.
- Chérie, tu es avec nous ?
- Oui... oui pardon. Je pensais... je pensais à un de mes patients.
- Abby, on en a déjà parlé.Clarke poussa sa serviette sur la table et ricana amèrement.
- Clarke, s'il te plaît.
- À quoi bon, papa ? Elle n'écoute même pas quand je lui parle. Ça ne l'intéresse pas de toutes façons.
- Clarke!Abby fusilla sa fille du regard et Clarke, fidèle à elle-même, lui rendit sans sourciller. Jake soupira et posa sa main sur celle d'Abby, faisant des cercles avec son pouce pour la détendre.
- Les filles, s'il vous plaît.
- Je n'ai plus faim. Déclara Clarke.
- Moi non plus.Les deux femmes se levèrent et partirent dans leurs chambres sans un mot de plus, laissant Jake seul face à son risotto aux truffes.
Abby s'allongea sur le dos en soupirant sur le grand lit king size qu'elle partageait avec Jake. Toutes les émotions de la journée remontèrent d'un seul coup et les larmes lui picotèrent les yeux. Elles traduisaient l'ascenseur émotionnel qu'elle avait subit ces dernières 24 heures. La déception, d'abord, lorsqu'elle n'avait pas eut de nouvelles de Kane, puis la colère lorsqu'elle avait crut qu'il fréquentait quelqu'un d'autre. La joie et la le soulagement qu'elle avait ressentie en embrassant Kane dans le sous-bois puis l'angoisse suite à la lettre. C'était trop pour une seule femme même pour Abby Griffin.
Elle prit son téléphone et appela Callie car dans tous les mauvais moments de sa vie, sa meilleure amie était le pilier qui l'aidait à rester positive et pleine d'espoir. La jeune femme ne la fit pas attendre longtemps avant de décrocher:
- Hey, ma belle. Comment ça va ?
- Salut..
- Oula. Qu'est-ce qui se passe ? Je connais ce ton amer et fatigué.
- Oh Callie...Les sanglots secouèrent Abby et elle se redressa pour attraper un mouchoir et essuyer ses larmes. Elle devait tenir un minimum si elle voulait que Callie comprenne ce qu'elle disait. Après quelques reniflements et grandes inspirations, la jeune médecin se lança dans une explication longue et fastidieuse de toute sa journée sans omettre un seul détail. Lorsque ce fût enfin au tour de la lettre, Abby se tût et avala difficilement.
Callie ne pouvait pas être l'auteur de ce torchon. C'était pourtant un doute, même infime soit-il, qu'Abby devait balayer sereinement.
- Callie...
- Je sens que tu retiens un truc. Ma belle, tu sais que tu peux tout me dire alors continue.
- C'est délicat.
- Tu te fous de moi j'espère ?! Tu m'as raconté comment tu avais couché avec Kane mais tu ne peux pas me dire ça ? Allez, Abby.