chapitre 24

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  - Tu es magnifique quand tu te mets en colère, je lui murmure à L'oreille.
Elys sourit et m'enfonce un doigt dans le ventre, puis s'accroche à mes épaules pour que je la porte. Riant trop pour siffler, nous poussons la porte en réussissant à ne pas déclencher le système de sécurité.
Je la porte dans les escaliers tout en la dévorant des yeux, j'y lis ce même curieux sentiment, et je réponds à cette question en l'embrassant.
Nous nous asseyons sur le lit et reprenons notre souffle, et elle profite de ce moment pour enlever mon t-shirt. Je fais de même avec sa robe et peux désormais faire une constatation: elle est bien plus agréable à la vue sans.
Je l'embrasse dans le cou et sans réfléchir à ce que je fais, je l'allonge sur l'oreiller. Je n'entends que son souffle haletant dans le silence de la pièce. Son regard se teinte de braise, pointé d'autant d'inquiétude que le mien face à cette première expérience. 
Sa main saisit avec force le tissu du baldaquin, et m'offre son corps comme j'en ai rêvé. la sueur perle sur sa peau et m'encourage à continuer, à aller jusqu'au bout.
Enfin, elle pose une dernière fois le regard sur moi avant de fermer les yeux, le sourire aux lèvres. Nous sombrons dans le sommeil en même temps, plus heureux que jamais.

Quand j'ouvre les yeux, la soirée d'hier me revient en mémoire, et je ne peux m'empêcher de sourire en regardant Elys dormir. Je l'aime, j'en suis aussi sur que e=mc2.
Elle ouvre les yeux et me toise d'un regard ensommeillé.
  - Qu'est-ce que tu regardes comme ça? Demande t-elle en se couvrant avec la couverture.
  - Rien, je soupire en lui caressant la joue.

Elle se colle contre moi quelques minutes, avant d'enfiler mon t-shirt qui traine par terre et se diriger vers la salle de bain. En l'attendant, je m'habille et me prépare pour une autre fantastique journée.
Chaque fois que je ferme les yeux,  je revois pendants quelques instants des flashs de ce que nous avons vécu hier.
Peut-être que ce ne serait pas arrivé si Benjamin n'était pas venu... Je le remercierais presque.
Cette pensée me fait inexorablement sourire, aussitôt contredite par le danger qui pèse sur Elys: j'espère que je n'aurai pas l'occasion de revoir Benjamin devant le manoir.
Je m'étire, un grand sourire aux lèvres, puis me dirige vers les établis ou le schéma a bien avancé.
Nous connaissons désormais le mobile du monstre, qui n'en n'es pas un: la mort brusque de sa femme sans qu'il ait pu lui dire au revoir, à cause de sa maladie. La vengeance est très dangereuse, je songe.
Mais qui est-il vraiment et comment connait-il les Baxter?
Elys ne l'a rencontré qu'une fois, et ce fut pour elle un jour bien funeste.
Le seul moyen de trouver des indices supplémentaires est de fouiller un peu plus parmi les affaires de ses parents.
Le grincement de la porte de la salle de bain me tire de ma réflexion. Elys porte une autre des robes de sa mère, qui lui sied toujours aussi bien. Elle souligne la courbure de ses jambes, et...

Le regard interrogateur d'Elys m'interromp. Je reprends une contenance et tente de lancer une conversation.
  - Je pense qu'on devrait explorer un peu plus, aujourd'hui. La question principale maintenant est: Où habite Phineas?!
  - Peut-être qu'il y a des indices dans les lettres, mais on peut aussi regarder dans les affaires de mes parents, me répond t-elle d'un ton amer. Il est temps de les dépoussiérer.
  - Après, on parera Festus pour qu'il nous serve de monture, pour nous conduire jusqu'à ce monstre...
  - ...Et le tuer! Achève Elys d'un ton froid.

Sa voix rude me fait frémir, je nous concentre sur les recherches, pour ne pas penser à un hypothétique homicide volontaire.
Elle me conduit dans la remise, où la porte du laboratoire ouverte dégage les effluves de la solution en train de décanter.
Je soulève un carton délicatement, en toisant le bécher du coin de l'oeil.
  - Ça va prendre encore longtemps, à ton avis? J'interroge.
  - Je n'ai pas trouvé de meilleur solvant, me répond t-elle en désignant la bouteille d'Éther. Ça n'est pas l'idéal, mais c'est le seul truc qu'on aie.

Elle s'approche de la solution et y jete un oeil, avant de soupirer.
  - Comme il n'y a pas de gants, je préfère éviter de secouer la solution pour accélérer le processus.

Au fond d'un carton, je trouve une très ancienne carte du monde vue du pôle nord. Dessous, se trouvent d'autres cartes à différentes échelles: La ville, la France ou encore l'Europe. L'une d'elles attire mon attention.

  - Viens voir ce que j'ai trouvé, je lance, abasourdi. C'est une carte du monde avec des points notés dessus.
  - Ça peut certainement contenir des indices, dit-elle en examinant le planisphère. Accroche-le sous le schéma, qu'on y voie plus clair.

Je monte à l'étage et m'éxécute, suivi d'Elys. Nous observons chacun des points, sans trouver de correspondance avec ce que nous avons pu lire dans les lettres.
Mon entre se met à gargouiller et je songe au peu de nourriture fraiche que j'ai ramené, conservée dans le frigo.
  - Dans peu de temps, il faudra qu'on aille acheter à manger. Mais en attendant, dévorons ce qu'il reste dans ce frigo! Je m'exclame en dévalant les escaliers, suivi D'Elys.

Je prends à la main les deux sandwichs au poisson restants et une carafe d'eau, avant de remonter.
Nous mangeons en silence, jusqu'à ce que je lui fasse peur alors qu'elle boit son verre d'eau. Elle l'échappe et il se renverse sur le sol, la tachant au passage.
  - Regarde ce tu as fait! S'écrie t-elle.
  - Oups, je réponds en ne me départant de mon sourire narquois.
  - Tu vas me le payer!

Le secret du manoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant