chapitre 47

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Lorsque Phineas et May partent, la clepsydre indique 22h. Nous faisons rapidement la vaisselle pour aller nous coucher.
Je suis réveillé en sursaut au milieu de la nuit, alors qu'Elys me secoue en chuchotant:
  - Tommy... Il y a quelqu'un dehors.
  - Hmmh... je vais voir, je réponds.

Je me frotte les yeux pour m'adapter au peu de lumière et me dirige vivement vers la fenêtre. Mes sens se mettent en alerte, et je tente de voir à travers les vitres poussiéreuses.
  - Je ne vois personne, je souffle.
  - Là...

La voix d'Elys devient chevrotante quand elle pointe du doigt un endroit du jardin. Je plisse les yeux et distingue une silhouette humaine, debout sur le gazon.
  - Que... C'est qui? Je m'exclame à voix basse, interloqué.
  - Je ne sais pas. Fais le partir, j'ai peur.

Je la rassure en essayant de trouver une explication logique. Nous n'avons pas mis d'épouvantail ni tout autre objet ayant une forme humaine dans le jardin, je crois.
  - Peut-etre que c'est un idiot qui se demande ce qu'il peut bien y avoir à l'intérieur?
  - Je n'espère pas, murmure t-elle. Tu imagines, un deuxième Tommy?!

Nous éclatons de rire et je détourne le regard du jardin; quand je me reconcentre sur la mystérieuse silhouette, je constate qu'elle a disparu.
  - Il est parti? Demande Elys.
  - Je crois que oui, je réponds en soupirant. Oublies ça, retourne dormir.

Le lendemain, je m'étire en baillant et me demande ce que pourra bien nous réserver la journée.
Le grand soleil me rappelle que le printemps arrive, donc la fin de cette sempiternelle neige.
Elys est réveillée par mon bâillement sonore et sourit en me voyant.
Nous nous habillons avant de descendre prendre le petit déjeuner.
  - C'est tellement calme, murmure t-elle, le nez dans son bol.
  - Ça fait du bien, je soupire.
  - Non, c'est *trop* calme. Où est Festus?
  - Il dort, comme d'habitude, je réponds en haussant les épaules.
  - Mais ça fait deux jours qu'il dort! Il est rouillé ou quoi?

Je m'apprête à lui rappeler qu'il est en acier inoxydable quand elle s'élance dans les escaliers.
Quelques secondes plus tard, j'entends un cri étouffé en haut.
  - Festus est malade! S'écrie t-elle.
  - Comment ça? Je demande en montant.

Dans un coin, l'animal est replié en position habituelle, mais semble sans vie. Lorsque je passe le doigt sur la commande dans son cou, un écran s'affiche brièvement avant de disparaitre.
  - Il n'a plus de batterie, je soupire.
  - On peut le recharger avec l'électricité, mais ça va prendre longtemps.

Dessiner les plans d'une borne de recharge nous prend toute la journée, et il fait déjà nuit quand nous parvenons à un résultat correct.
Le mettre au point nous occupe encore toute une semaine, jusqu'à ce qu'un petit pilier muni d'un câble soigneusement tressé et relié à des capteurs se dresse à côté du panier géant de Festus.
En quelques heures, le tableau de commandes fonctionne petit à petit, mais la batterie a été endommagée en se vidant complètement. La jauge d'énergie augmente lentement, très lentement.
Le petit bruit de ronflement que fait la batterie en charge me fait penser à un chien qui dort.
En quelques jours, l'animal est complètement chargé et recommence à gambader partout dans la maison.
  - Revoilà le manoir, Fait Elys en riant.

Le secret du manoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant