○ CHAPITRE 2 ○

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Montez le son et faites péter Eye of the Tiger

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Montez le son et faites péter Eye of the Tiger. C'était dans cette ambiance que les Spectres noirs et blancs entraient, pour la première fois, dans l'arène. On était nerveux. On transpirait et nos coeurs battaient la chamade à tout rompre. Nos regards étaient lancés droit devant, défiant nos adversaires de rompre la ligne de démarcation.

Nous n'étions pas côte à côte. Nous étions divisés en deux camps. Les spectres noirs et les spectres blancs. Une haine que je ne pouvais décrire s'était installé entre nous.

- Euh Bon...Bonjour... les enfants... Monsieur Perus était notre professeur à l'arène.

Malgré sa petite taille, son nez aussi gros qu'une patate et son tempérament peureux, il était, jadis, le plus grand champion de l'arène.

- Enfin, un peu de sang ! C'est sans doute les meilleurs moments de ma carrière. Monsieur Strange se tenait au côté de Monsieur Perus. Bon, les spartiates ! Je sais que c'est dommage, mais vous entre-tuez n'est pas encore autorisé. Alors, écoutez Gros nez vous parler des règles...

- Monsieur voyons ! Je me nomme Gracorida Perus ! Ancien grand champion de l'arène ! Entraîneur officiel du Championnat ! Diplomate des sports de l'arène !

- Ouai, ça va on a compris. Monsieur Strange, comme à son habitude, nous faisait part de son m'enfoutisme légendaire. De toute façon personne ne vous écoute.

L'arène en question n'était pas seulement une plateforme quelconque. Bien qu'elle ne soit qu'une petite réplique de l'arène officielle, elle faisait la taille de deux musées du Louvre !

Elle était implantée à l'arrière de l'école, à l'abri des regards indiscrets. Une barrière transparente constituait les murs qui entouraient l'arène. Pourtant, au toucher, elle était aussi froide et aussi dur que l'acier. Rien ne pouvait la casser. Elle servait de dôme.

Les murs étant transparents, laisser paraître l'intérieur a nos yeux curieux. C'était dans une forêt tropicale qu'on avait mis les pieds ! Rien n'était laissé au hasard ! La chaleur y était, le décor et même les animaux y avaient leur place. Bien que, seul, quelques oiseaux tournaient autour de nous.

La plateforme sur laquelle on était, était faite de pierre. Elle était lisse, laissant paraître quelques fissures où reposait une lumière bleue.

Le cri aigu de Monsieur Perus attira notre attention. C'était un homme drôle à regarder !

- Maintenant que j'ai votre attention, je vous demanderais de descendre de la plateforme ! Hurla Perus.

Thomas et Derne fut les derniers à descendre. C'est alors que pour la première fois, on remarqua que des ruines, sûrement d'une ancienne citée, se cachaient parmi la faune et la flore.

- C'est magnifique ! Cria Grayce en me prenant l'épaule pour aller toucher une ruine.

- C'est vrai que c'est magnifique. Je restais bouche-bée devant le vestige.

- Oui, c'est magnifique. Un gros caillou complètement démoli et abîmé par le temps... Max était plutôt réticent à l'idée.

- Enfin quelqu'un qui me comprend ! Grayce regarda Monsieur Strange d'un air outré.

Monsieur Perus nous ordonna de nous mettre par deux et de prendre chacun un bâton. Il était en bois. Il n'avait rien de spécial. Mais franchement ! Il était en vrai bois ! Et on allait devoir se frapper avec ce truc ! Je commençais à avoir les mains moites juste d'y penser...

Monsieur Perus tenait à ce qu'on apprenne parfaitement les techniques de défenses avant d'engager un quelconque combat. Pour une fois, toutes les filles (y compris les Spectres noirs) étaient en accord avec son jugement. Seul les garçons souhaitaient passé à l'action.

- Vous avez vu Thomas et Derne ? Ils sont cousins, mais à les regarder, ils ressemblent à deux vieux ennemis chinois !

- Ils ressemblent à deux chiens enragés. J'étais comme eux à leurs âges... la bonne vieille époque... Monsieur Strange tapota l'épaule de Max.

- Vous voulez dire, l'époque qui vous a coûté votre punition ? Lança Grayce dans les dents de Strange.

*****

Par deux, avec l'adversaire de son choix, on se lançait dans des mouvements à vitesse lent, en espérant ne pas se prendre un petit coup de fouet de la part de Perus.

- On fait une pause ? Me demanda essoufflée Grayce.

- Oui, si tu veux.

Je ne me sentais pas épuisée... Pourtant, la plupart de mes camarades l'étaient. Thomas respirait rapidement, mais il restait debout. Son adversaire était déjà couché !

Mes yeux se baladaient dans l'assemblée et malencontreusement, ils tombèrent sur Derne qui, lui aussi, était toujours debout.

Il ne semblait pas épuisé et sa respiration restait normale. Il tenait son bâton de la main gauche où il contractait ses muscles prêts à une éventuelle attaque. Sa posture de défense était parfaite. Ce qui me laissait croire qu'en tant qu'attaquant, il était redoutable. Il ferait un digne champion de l'arène !

Je ne pus m'empêcher de sourire ( légèrement ). Cette image lui allait tellement bien ! Derne, aussi vif qu'un chasseur, tourna la tête vers moi. Je fis disparaître mon sourire, laissant mes joues rosirent de timidité. Est-ce qu'il avait vu que je souriais ? Rho misère...

N'empêche que ses yeux verts allaient parfaitement avec le décor ! Mais à quoi je pense là ?...

Comme une flèche, je le vis foncer sur moi à toute vitesse, le bâton levé prêt à frapper ! Il arriva sur moi et me mis à terre. De son bras gauche il m'empêcha de me lever. Sa main droite était partie déjouer une branche géante qui nous aurait écrasé s'il n'était pas intervenu.

Mon coeur battait à toute allure. J'étais choquée, perdu et peut-être même terrifié. Pourquoi ? Comment une branche aussi grande et épaisse a pu se détacher de l'arbre ?! Et la vache ! Derne était collé à moi ! Je savais plus comment respirer...

- Calme toi. Derne me regardait dans les yeux. Je ne voyais aucune émotion dans son regard. Ça va ? Il me chuchota cette question. Pourquoi le chuchoter franchement...

- Oui.

C'était faux. Mais je ne pouvais pas réfléchir et me remettre sur pied avec lui sur moi ! Il sourit et se leva. Est-ce qu'il m'aida ? Non. Max et Grayce arrivèrent à mon secours entouré du professeur Perus.

- Le lapin sauvé par le loup ! Quel rebondissement ! Monsieur Strange n'en loupait pas une.

AAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !

C'était ma deuxième fois cette année que j'entendais crier Marie. Hélène. Un Spectre blanc. Gisait sur le sol avec un bras coupé. Une deuxième branche était tombée. Ses yeux étaient fermés. Impossible de savoir si elle était encore vivante ou...

- Que tout le monde retourne au vestiaire ! Je veux vous voir retourner à l'école dans cinq minutes ! Ordonna Monsieur Perus.

Dans le calme et la tourmente, on l'écouta.

Ainsi commença le deuxième trimestre.

Le Pensionnat {LIVRE TERMINÉ}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant