Les Infréquentables

Vrai racli n'quitte pas l'navire quand il s'met à tanguer

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PDV Ambre :

- Bonjour, enchantée Madame Bendjedid, j'ai pu dire en faisant la bise à celle qui doit être ma belle-mère.
- Je t'en prie, retires ta veste, rentres !
- Merci, ai-je dis en déposant ma veste et mes chaussures dans l'entrée.

Je suis rentrée dans l'appartement et j'ai observé autour de moi.

C'est marrant on ne dirait pas que c'est la maison de Samir, lui qui est tellement bordélique et désorganisé.

Le salon est bien décoré, il y a une bonne odeur de parfum d'ambiance mélangée avec une odeur de cuisine.

J'ai rarement eu l'occasion de venir chez Samir parce que comme j'ai un appartement seule, ça parait beaucoup plus logique de venir chez moi.

- Installes toi ma chérie, m'a dit sa mère en me montrant la table de la salle à manger/salon.

Je me suis assise, Samir en face de moi et sa mère en bout de table, au milieu de nous deux.

Elle a mis différents plats sur la table, et elle m'a servi.

- Alors dis moi, tu fais quoi dans la vie ?
- Eh bien j'étais en première année de droit, mais j'ai pas pu valider donc euh... Je recommence cette année.
- Le principal c'est que tu ailles bien maintenant ! Samir m'a beaucoup parlé de toi... a-t-elle précisé en regardant Samir qui était silencieux depuis le début du repas.
- Merci, Samir m'a dit que vous m'aviez visité quelques fois.
- C'est normal... Je travailles à l'hôpital, je pouvais venir te voir de temps en temps ! Et puis, mon fils passe le plus clair de son temps à tes côtés alors...

C'est vrai que ça doit être plus rassurant de le savoir avec moi qu'avec les gars du quartier.

Sans vouloir les offenser.

On a terminé de dîner dans cette même dynamique puis sa mère a servi le café.

Je n'en boit pas d'habitude mais question de politesse je ne me voyais pas refuser.

- Et donc tes parents sont niçois.
- Ma mère est née à Paris et mon père a Nice donc on peut dire que j'ai du sang parisien dans les veines.
- Et pourquoi tu es venue à Paris ? L'école j'imagine ?
- Maman lâche là tu fais que lui poser des questions depuis 2 heures, à dit Samir en la coupant.
- Roooh ça va ! J'ai le droit de vouloir en apprendre plus sur ma belle-fille.

Je crois que j'ai du rougir et Samir n'étais pas fier non plus, il était tout gêné c'était adorable.

Le repas s'est terminé dans le calme et j'ai beaucoup discuté avec Céline.

C'est vraiment une femme très douce, je ne peux que comprendre l'admiration de Samir pour elle.

[...]

Je suis allongée sur le canapé, mon code civil posé sur le ventre et j'essayes de m'y remettre tranquillement.

J'ai oublié mon écharpe hier soir chez Samir et j'imagines qu'il va venir me la rapporter après ses cours ce soir.

Je n'attends que ça, c'est terrible comme je m'ennuie.

Tout le monde est à l'école ou au travail et moi je n'ai le droit que de me reposer.

J'ai été surprise quand j'ai entendu la sonnette retentir.

Je me suis levée en trombe juste pour voir qui allait pouvoir me sortir de mon ennui et j'ai saisi le téléphone.

La voix de l'interphone m'a directement interpellé.

- Ambre, c'est Céline, je viens te rapporter ton foulard.
- Je vous ouvre.

Étrange que la mère de Samir vienne me rapporter mes affaires mais bon.

J'ai ouvert la porte du hall et j'ai attendu qu'elle arrive sur mon palier.

- Bonjour ma belle, elle a dit en me faisant une bise. Tiens, tu avais oublié ça !
- Merci mais il ne fallait pas vous déplacer pour si peu, j'aurais demandé à Samir de venir, j'ai précisé en saisissant l'écharpe.
- J'étais sur le retour des courses alors je me suis dit, tant qu'à faire.
- Vous voulez rentrer ?

Elle a hésité un instant.

- Pourquoi pas, oui, m'a-t-elle dit en me gratifiant d'un magnifique sourire.

Elle est rentrée et je lui ai servi un thé aux fruits rouges, comme le mien.

- Tu sais, tu es la première fille que Samir me présente.
- Oui il m'en a parlé.
- C'est vrai qu'il n'a pas eu une enfance facile... Je me suis même demandé si il me ramènerais pas un garçon à force...

J'ai ris aux éclats, si Samir entendait ça il deviendrait fou.

- Non il n'y a pas de risques.
- Avec la mort de son père, ça a été difficile...
- Pardon ?

Samir ne m'a jamais parlé de son père, mais j'imaginais juste que comme beaucoup de garçons il avait une relation conflictuelle avec lui.

Quand j'ai vu qu'il n'était pas au dîner hier soir, j'me suis dit que ses parents devaient avoir divorcé et que peut-être il n'était plus trop en contact avec lui.

Mais à aucun moment j'ai imaginé la possibilité d'un décès.

Céline s'est mordu les lèvres et elle s'est tue.

- Samir ne t'en a pas parlé ?
- Pas du tout.
- Merde ! Il va m'en vouloir. Je suis désolée je pensais qu'il t'en avait parlé.
- Nan...
- Ne lui en veut pas, m'a-t-elle dit en me tenant la main. C'est pas un sujet facile à aborder.
- Je ne lui en veut pas, j'suis juste un peu choquée enfin, je suis désolée pour vous.

Les larmes commençaient à me monter aux yeux.

Mon pauvre bébé.

- Qu'est ce qu'il s'est passé ? Vous n'êtes pas obligée de répondre hein...
- Amine était maçon. C'était un homme vraiment adorable. En fait il me rappelle beaucoup Samir. Il faisait beaucoup le grand homme, très fier mais au fond il était très doux. On s'est rencontrés comme vous, on avait 18 ans, on est tombés fou amoureux, on s'est mariés, on a très vite eu Samir. Puis un jour, il est parti au travail et sa camionnette s'est écrasé contre un poteau électrique, mauvaise manipulation du véhicule, fatigue peut-être... Il est décédé sur le coup.

Les larmes ont perlé sur mes joues sans que je ne puisse contrôler.

- Samir avait 6 ans.
- C'est horrible je suis désolée.

Elle a essuyé mes larmes et a passé sa main sur mes joues.

- On s'habitue, il faut vivre avec. N'en veut pas à Samir si parfois il est un peu brute de décoffrage, il a vite dû être l'homme de la maison.
- Je suis sûre que vous lui avez donné tout l'amour que vous pouviez. Il vous aime à la folie.

Elle a sourit et a terminé sa tasse de thé avant de remettre son manteau et de partir en m'enlaçant.

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• Vrai - Dosseh