J'serais ton paradis si l'enfer est l'autre

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PDV Omniscient :


UN MOIS PLUS TARD...


Ambre observait attentivement l'écran sur lequel le petit être semblait dormir.

- Le bébé se porte très bien Amandine, il faudra revenir tous les mois pour qu'on s'assure que tout est ok d'accord ? demande Céline en essuyant le gel sur le ventre de la jeune femme.
- Oui.
- Ne t'en fait pas, il y a beaucoup de femmes qui élèvent leurs enfants seules.

Elle savait bien sûr de quoi elle parlait, inutile de préciser que Samir n'avait pas été un cas facile.

Amandine se rhabilla avec l'aide de son amie et elles quittèrent l'hôpital pour se rendre à la voiture.

Après la révélation de la grossesse, Eymen n'avait pas donné beaucoup de signes de vie durant quelques jours.

Quand il été revenu à lui, il avait directement affirmé à Amandine qu'il ne faudrait pas compter sur lui pour élever l'enfant.

D'ailleurs, qu'il n'y aurait pas d'enfant du tout.

Amandine avait prit ça comme un affront, et contre toute attente, elle avait pris la décision de garder ce bébé.

Elle avait le plein soutien de sa meilleure amie, qui l'aidait pour toutes les démarches, les courses pré-natale et l'arrangement de la chambre du nouveau-né.

- Merci de m'avoir accompagné, dit Amandine en poussant la porte de chez elle.
- C'est normal, t'inquiètes. Au fait, j'ai reçu un message de Aubert, on doit aller chercher la poussette demain.
- Merci...
- Arrête de t'inquiéter, je serais là pour t'aider, tes parents aussi. Regarde, ils t'ont même pas engueulé, ils sont super contents de devenir grands-parents.
- Je sais, mais j'aurais préféré qu'Eymen soit aussi content.

Ambre passa sa main dans le dos de son amie.

- Je sais... Mais on fera sans lui. Puis tu verras, il pourra pas résister à sa fille.

[...]

- Samir par pitié arrête de crier dans ce casque !

Samir posa la manette et se retourna vers sa bien-aimée.

- J'ai besoin de crier, sinon ils comprennent rien ces gros bouffons, on allait perdre encore.
- Oui ça j'ai bien compris mais j'essaye d'apprendre quelques lois là.
- Tu reprends les cours qu'en février, qu'est-ce que ça peut foutre ?
- C'est dans 4 mois, j'ai envie d'être parfaite pour valider directement mon deuxième semestre figures toi. C'est pas quelque chose que tu risques de comprendre toi, vu qu'à part ta play, y'a rien qui compte !
- Eh déjà j'me déplace, j'y vais en cours nan ? Alors me fais pas chier.
- Tu fais même pas tes devoirs.
- T'sais pas, t'es pas là pour le voir.
- Ok c'est bon tu m'saoules là.

Depuis l'annonce de la grossesse, les rapports entre les 4 protagonistes étaient très compliqués.

Amandine et Eymen s'évitaient à tout prix, ce qui laissait Ambre et Samir dans des conflits incessants.

Samir ne comprenait pas qu'Amandine garde le bébé, ce qui évidemment n'était pas le cas d'Ambre.

Même si ils n'étaient pas concernés par cet enfant directement, les tensions entre les deux futurs parents agissaient sur les amoureux.

- Tu pourras nous aider à monter la poussette de la petite demain ?
- Ouais.
- Samir... Elle y est pour rien la petite.
- J'sais mais j'te jure je comprends pas son choix. On est trop jeunes, elle a même pas de taff tu veux qu'elle l'élève avec quoi ?
- Ah d'accord donc si ça nous arrivait tu voudrais que j'avortes ?
- Nan nan, eh, commences même pas à dire des trucs comme ça. Déjà de un ça risque pas de nous arriver parce que j'suis pas aussi con qu'eux pour pas me protéger, et même si ça arrivait, moi j'sais que t'es la femme d'ma vie. Eux, ils arrivent même pas à s'entendre pour choisir un film au ciné, tu veux qu'ils s'entendent comment sur un gamin ?
- Ils se sont protégés je te signale, c'est un accident et ça peut arriver à tout le monde. Mais c'est vrai... répondit Ambre en posant sa tête sur l'épaule de Samir. Tu penses que ça va aller ?

Samir déposa un baiser dans les cheveux de sa belle avant d'émettre un soupir.

- J'sais pas bébé, là j'sais vraiment pas...

- Tu penses vraiment que j'suis la femme de ta vie ? demanda-t-elle avec un léger sourire en coin.

- Nan j'ai dis ça dans l'contexte.

- Ah... souffla la jeune femme avant de replonger les yeux dans son Code Civil.

Samir tapa dans son épaule avant de venir coller sa tête contre la joue d'Ambre.

- Bien sûr que j'le pense gros steak, d'ailleurs j'vais pas tarder à aller demander ta main à ton père.

Le regard de la jeune femme changea du tout au tout, passant de l'amour à la peur en seulement une seconde.

- Quoi ? Mais... On a jamais parlé de ça.

- Quand tu t'es retrouvée dans cet hôpital, j'ai juré que si tu te réveillais j'allais te marier. J'suis un homme de parole, tu l'sais très bien.

- Oui mais c'est un peu tôt pour penser à tout ça non ?

- Comment ça trop tôt zebi ? On peut pas vivre dans le haram encore des années.

- Oui ça c'est certain mais Samir on a 19 ans, nos parents nous laisseront jamais.

- Ma mère s'est mariée à 18 ans puis de toute façon j'suis son fils, j'fais ce que je veux. Tu penses que ton père va refuser ?

- A vrai dire j'en ai pas la moindre idée...

- Tu lui as jamais parlé de moi j'sais mais là va falloir s'lancer à un moment.

- Oui tu as raison. Pour leur prochaine visite, je me préparerais à t'introduire dans la famille.

- Voilà, et quand ça sera fait je viendrais et je demanderais ta main y'a rien.

Ambre se blottit contre son homme.

Bien entendu, elle avait rêvé de ce moment toute son enfance, comme la plupart des petites filles.

Mais parler avec ses parents allait être un calvaire, elle le savait d'avance.

Ceux-ci étant très conservateurs, elle craignait qu'ils refusent la demande de Samir par simple rejet de sa religion.

Samir quant à lui ne se faisait aucun soucis : sa mère savait pertinemment qu'il comptait demander la main d'Ambre et le reste de sa famille n'aurait même pas son mot à dire.

Finalement, ces fiançailles n'étaient qu'une question de temps.


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Silence - Damso

Les InfréquentablesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant