Deux personnes

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J'atterris sur les genoux, dans une prairie de fleurs. Le vent plutôt froid me léchait les joues, et les herbes hautes me chatouillaient les bras.

Je me relevai.
La nuit était calme, mais tout sauf rassurante. Une atmosphère lourde appuyait sur mes épaules.
La peur me nouait le ventre.

Je n'osait pas m'avancer vers l'ombre imposante de la demeure de Straloski Junior.

Je n'arrivais pas à croire que je venais seule ici. Pourquoi ? Pourquoi j'avais fait tout ça? Finalement, ce voyage ne m'a rien apporté !

Quelle serait la réaction de Lia, Cascandra et Léo quand ils apprendrons que je suis venue seule? Ils seront désespérés...

Je remarquai la petite route qui menait jusqu'à la maison, celle qui m'avait amenée ici la première fois. Je décidais de ne pas la prendre pour éviter de me faire remarquer.
La façade où se trouvait la porte était recouverte de lière, comme celle de droite, qui contenait la seule fenêtre de toute la maison.

Je me baissai pour marcher à quatres pâtes jusqu'à la fenêtre. Les rideaux ne laissait apparaître aucune lumière.
Peut-être Junior dormait-il? Si c'était le cas, mon plan sans adultes serait franchement plus facile.

Soudain, une idée affreuse se faufila dans mon esprit.
Si Junior baissait la garde, peut-être cela signifiait que tout était fini. Qu'il avait opéré.
Qu'il avait récupéré une quantité suffisante de sang à mes amis.

Qu'ils étaient morts.

Non. Non, ça ne pouvait pas être vrai. Non. Je ne les aurais pas abandonner. Cette idée me torturait l'esprit avec la facilité des ciseaux de Grimalkin.
Des larmes glissèrent sur mes joues.

Je pris une grande inspiration et regardai le ciel. Les étoiles étaient magnifiques.
La lune brillait de mille feux et mes amis se glaçaient dans une cave.

Soudain, j'aperçus une mignuscule lueur qui se faufilait à travers le lière. Elle venait d'une petite fenêtre ronde que je n'avais jamais encore remarquée.

Cela voulais dire deux choses. Straloski ne dormais pas.
Et j'avais un mauvais sens le l'observation.
Il était vrai que j'avais déjà vu qu'il y avait deux étages, mais pour moi, une maison sans fenêtre, c'était normal pour un lieu de kidnapping. Enfin normal...

J'hésitai un instant, allais-je grimper pour pouvoir voir ce qu'il se tramait dernière la vitre?
Si je m'y aventurai, je risquais gros. En plus de la probabilité de me faire remarquer, le deuxième étage était plutôt haut, et je n'étais pas une perle en terme d'escalade.

En commençant mon ascension, je remarquai que le lière m'offrait de belles prises et finalement, ce n'était pas si difficile.
Arrivée à hauteur de la fenêtre, je trouvai une pause pour minimiser les risques de chute.

Délicatement, pour ne pas tomber ou me faire remarquer,j'arrachai le lière qui recouvrait la fenêtre avec ma main libre. La vitre était très abîmée, et on n'y voyait pas bien.
Par contre, l'isolation de la maison n'était pas de très bonne qualité, donc je pouvais entendre quelques bruits.

En me concentrant, les formes que je voyais à travers la fenêtre se précisaient, et je pus deviner notre kidnappeur.

Il parlait au téléphone. Je tendis mon oreille pour mieux écouter.

_Non! Puisque je te dit que non! Je ne peux pas commencer !

Une petite voix s'échappa du téléphone.

_Pourquoi? Tu me demande Pourquoi ? Mais enfin! Tout simplement parce que je n'ai pas assez de sang! Il le manque deux enfants, plus la téléportatrice qui s'est échappée! Écoute, même si je prends aux enfant qui sont dans ma cave le plus de sang possible, je n'en aurais pas assez!

Le petite voix reprit.

_Je sais, je sais que toi tu y a arrivée pour me augmenter mes capacités. Mais c'était différent. C'était un adulte,il en contenait donc beaucoup plus, et tu as rajouté ton sang et le mien pour arriver à la dose suffisante.

Il s'arrêta pour laissez parler la personne au bout du fil.

_Non. J'ai pris la décision, je utiliserai pas mon sang. J'en ai déjà trop perdu! Non, malheureusement, il n'y a pas d'autres solutions. A moins que... il réfléchit. A moins que ces deux personnes en savent un peu plus...

Cette fois l'individu du téléphone s'exclama, et je l'entendis parfaitement :
_ DEUX PERSONNES ? QUI?

_Enfin, tu ne connais pas la nouvelle ? Je l'ai pourtant communiquée à toute la famille ! Bref, pendant ma recherche de la petite fugitive, je suis tombé sur deux personnes qui s'interrogent aussi sur les spéciaux ! N'est-ce pas fabuleux? Ils se sont mis au courant de toutes nos recherches postées sur internet ! Ils m'ont même demandé une démonstration de mes pouvoirs ! Bien sûr, au début, je ne leur faisait pas confiance. Je n'avais pas envie de révéler tous les secrets de notre famille, mais ils avaient l'air tellement passionnés! Malheureusement, je n'ai pas retenu leurs noms. Mais j'ai leur contact!
Et tu sais quoi ? Leur sujet préférez était la chasse aux spéciaux ! Ces personnes m'ont confier qu'il avaient trouvé un spécial extrêmement vieux. Et qu'ils l'avaient d'ailleurs tué en faisant des expérience. Ne nous ressemblent-ils pas?

Cette discussion était sordide. Comment pouvait-on parler d'autant de morbidité avec calme et banalité ? Ces gens avaient la capacité émotionnelle d'une petite cuillère. Je ne savais pas si j'avais vraiment envie d'en entendre plus. Ces paroles sanguinaires resteraient à jamais gravées dans ma mémoire. Des images affreuses de Straloski se baignant dans une marre de sang se glissèrent dans mon esprit. Les sang de Léo, Lia et Cascandra. Je les chassai au plus vite.

Je descendis sans difficulté avec une envie de vomir. Je n'arrivais pas à croire que je m'étais embarquée dans une aventure pareille.
Je possèdais des capacités hors du commun, mais j'avais aussi un psychopathe à mes trousses. Le combo parfait.

Un point positif ressortait de tout ce sang. Straloski n'allait pas opérer avant qu'il m'ait mis la main dessus. J'avais donc tout mon temps, et mes amis n'étaient pas en danger pour l'instant.

Des idées pour les sauver fusaient dans ma tête. Elle étaient nombreuses, mais je n'en retenus qu'une seule.

Pendant ma visite de la bibliothèque José Cabanis, j'avais utilisé un ordinateur pour repérer la maison de mon kidnappeur sur "Google Map". Aux abords de celle-ci, un petit village se dressait sur une colline. Il n'était pas très loin et je pouvait facilement l'atteindre en trente minutes de marche.

Mon désir de sauver mes amis avec des adultes n'était peut-être pas perdu.

Je m'apprêtais à prendre la route quand je me suis souvenu que je pouvais me téléporter. Je sortis l'Atlas mignature de ma poche et cherchai le département du Cantal. Sur la carte, je voyais figurer un petit village se nommant "Pierrefort".
(Ce village existe vraiment)

Je me concentrai sur le village.
Je senti un élan d'espoir qui me téléporta jusqu'à Pierrefort.

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