Chapitre 13

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Postée dans l'ombre, le plus discrètement possible, je regardait Gisèle. Elle respira longuement, se prépara, et pressa la sonnette. On entendit son bruit étouffé et un silence de mort suivit. Puis, du mouvement se fit à l'intérieur.

La porte s'ouvrit d'abord lentement, nous laissant une très faible vision de Straloski soucieux, puis, visiblement rassuré, il ouvrit en grand.

_ Euh.. Bonsoir? Que puis-je faire pour vous? Demanda-t-il très poliment

Gisèle ne répondit pas tout de suite. Elle tremblait, fixant de ses yeux inactifs le visage de l'homme qui se tenait devant elle. Puis elle se mit à faire de grands gestes avec ses bras, et sa bouche, on aurait dit qu'elle voulait crier mais qu'elle n'en avait pas la capacité.

Gisèle mimait une véritable crise d'angoisse, et elle était très convaincante. J'y aurais presque cru! Straloski, lui, paraissait en panique et il ne savait pas commet réagir.

Puis les mouvements de la femme âgée se transformèrent en spasme et, elle fit tomber ses lunettes au sol.

Junior poussa un cri. Il n'avait pas compris qu'elle était aveugle.

Je ne pus aussi m'empêcher de crier quand Gisèle mima une chute, et tomba à l'intérieur de la maison. Je m'enfonçais un peu plus dans l'ombre.

Paniqué, l'homme mis un genou à terre et secoua nerveusement l'évanouie. Voyant qu'elle ne réagissait pas, il la prit par les aisselles pour la tirer à l'intérieur.  Il ne referma pas la porte, mais, de ma position, on ne pouvait pas voir se qu'il se passait à l'intérieur. Je n'entendais que des bruits indistincts.

Je me rapprochais à quatre pattes, en étant la plus discrète possible. Je jetai un coup d'œil furtif dans l'encadrement, puis je me replaçai directement dans un endroit sans risque. J'avais pu voir Gisèle allongée dans un canapé, mais Straloski, non, aucun signe de lui.

Je jetai encore une fois un coup d'œil et empoigna dans ma poche une feuille blanche et un stylo, matériel fournit par Gigi. Je me mis tout de suite au travail et dessina basiquement la première pièce de la maison de Straloski(voir média).

Un grand fracas retenti à l'intérieur et j'entendis la voix affolée de Junior au téléphone:

_Euh, oui, oui elle respire... non, non ! Je vous ai déjà donné mon adresse! Euh, allez y dictez-moi les instructions.. Sur le coté, la main, euh ok... Normalement, oui, elle est en PLS..

Il avait l'air occupé, c'était maintenant où jamais. Sans un bruit, je m'introduisait enfin dans la maison. A quatre pattes, je me cachais derrière le meuble à couverts. Je respirai.

Je jetai un coup d'œil à l'autre porte. C'était surement celle qui menait à la cave. Malheureusement, elle était fermée. Comment pourrai-je y accéder ?

Straloski se mordait les doigts en regardant le vielle personne. Il marmonnait des choses incompréhensibles. Peut-être il se demandait pourquoi cette dame était-elle atterrie dans sa maison, dans un coin si pommé.  Habitait-elle dans le Cantal? Allait-elle mourir? Etait-elle une spéciale? Je ris intérieurement.

Soudain, j'entendis un bruits. Plus précisément, un éclat de voix.

_ALORS?

J'écarquillai les yeux. Il n'était pas seul. Il y avait d'autres gens dans cette maison. C'était une voix de femme. Elle venait d'en haut. D'en haut? Mais oui, c'est vrai, il  avait un étage! Je tournai la tête, et m'apparut un escalier, un peu caché, dans un coin de la pièce. Je le rajoutais, sans trop m'appliquer, sur le plan simpliste de la pièce.

_M. Straloski ?

Cette fois ce fus la voix étouffée d'un homme. Elle me parut familière, j'avais déjà entendu cette voix... Mince, combien étaient-ils là haut? Etait-ce une sorte de réunion, une conférence? Cela compliquerait mon plan! Ils seront bien plus forts que nous... Junior se leva en se frottant la tête, il avait l'air très préoccupé. Et inquiet. Il inspira et cria, sûrement pour que les personnes d'en haut puissent l'entendre.

_J'arrive !

Yes!

Je restais tapis derrière le meuble à couverts pendant que les pas de Junior retentirent dans l'escalier. J'attendis quelques secondes, et me relevais pour voir Gisèle. Elle était toujours allongée sur le canapé, alors je lui tapotais le bras, et elle m'adressa un sourire.  Je levais un pouce, même si je savais pertinemment qu'elle ne le verrait pas.

Sur la pointe des pieds, je m'avançais vers la porte. Je l'ouvrit, et les fameux escaliers apparurent, plongeants vers l'obscurité totale. Je fus prise d'un vertige, mais, prenant mon courage à deux mains, m'avançai, avec la hâte de retrouver mes amis.

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