●○ Partie I ○●

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Mon nom est Hans Müller et voici mon histoire, l'histoire de ma vie... Moi, opposant politique allemand qui ai eu le malheur d'écrire un livre qui allait à l'encontre de la pensée nazie, j'ai été déporté pour avoir écrit mes idées, ma philosophie. J'étais au mauvais endroit au mauvais moment. Je vivais en Allemagne, une Allemagne qui était libre et qui donnait à ses habitants le droit de penser et d'écrire librement. Cette liberté a été petit à petit détruite avec la montée du nazisme mais ce n'est qu'en août 1934 qu'elle a totalement disparue... Hitler devenait le Führer du IIIème Reich. La liberté a commencé à disparaître le 30 janvier 1933 avec la nomination d'Hitler au poste de chancelier. Suite à son arrivée au pouvoir, de nombreux malheurs vont s'abattre sur nous, les allemands... Les juifs vont être les plus touchés mais nous tous allons perdre notre liberté.L'incendie du Reichstag, le 27 février 1933, marque le début de cette répression puisqu'il permet à Hitler de supprimer les libertés individuelles et d'emprisonner les opposants politiques dans les premiers camps de concentration. Le 24mars 1934, il obtient les pleins pouvoirs et met en place une dictature qui signe la fin d'une Allemagne libre. La descente en enfer pour les juifs, les homosexuels, les tziganes ou encore les opposants politiques vient de commencer et rien ne peut l'empêcher...Les lois de Nuremberg en 1935 et les lois économiques de 1938privent les juifs de tous leurs droits. Le pogrom de la nuit de cristal les 9 et 10 novembre 1938 ouvre la voie à la répression. En1942, le jour où mon cauchemar va débuter, cette liberté n'était plus qu'un vague souvenir, un de ces souvenirs que l'on peine à se rappeler mais que l'on ne peut pas totalement oublier.

Il y a de nombreux jours que l'Histoire ne peut oublier, moi, il y a quatre jours que je ne pourrais jamais effacer de ma mémoire...Quatre jours qui ont donné un tournant à ma vie. Je retrouve ces jours dans mes cauchemars que je continue à faire depuis que je suis redevenu un homme libre. Ces quatre jours correspondent au premier jour de ma déportation, à mon arrivée à Auschwitz, au début des marches de la mort et enfin au jour de la libération de Buchenwald qui était alors le camp où j'étais interné. Certains me disent que j'ai eu de la chance de survivre à tout ce que j'ai vécu mais je leur réponds que j'aurais préféré mourir dès le début plutôt que de subir toutes ces épreuves. Ils ne peuvent pas s'imaginer tout ce qu'il m'est arrivé. J'ai, certes, survécu à la déportation, aux camps de la mort, à la privation, à la maladie, aux marches de la mort et au froid mais dans quel état ? Le temps ne guérit pas tous les traumatismes...

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Hans MüllerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant