●○ Partie XII ○●

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Après avoir passé les barbelés de ce camp où nous sommes entassés, je vois une grande bâtisse éclairée et surmontée d'une cheminée d'où de la fumée s'échappe. Je crus retourner à Auschwitz et je commençais à paniquer en voyant qu'on se dirigeait vers ce bâtiment qui ressemblait à un crématoire. Je ne voulais pas y aller... Alors, je ralentissais laissant passer les autres puis je rampais pour échapper à ce bâtiment mais la foule me poussait vers son entrée. C'était l'enfer : les hurlements, les aboiements des chiens et l'éclairage renforçaient ma panique. Cependant, nous avons dépassé ce bâtiment de malheur et nous avons été conduit dans ce qu'ils appelaient le petit camp. Nous étions nombreux dans ce camp car avant notre arrivée se trouvait déjà des détenus. Ce camp regroupait les arrivants d'Auschwitz, de Gross-Rosen, des juifs et des malades.

Buchenwald était un camp où se trouvaient de nombreux résistants. Et tout comme ce jeune homme qui avait rejoint mon groupe à Gleiwitz et qui s'appelait Jacques Zylbermine, je fis la connaissance de l'un d'entre-eux et c'est ce qui me sauva la vie. En effet je pus le rejoindre dans le block 57. C'était dans ce block que se trouvait Marcel Paul qui fait partie du Comité international clandestin du camp. C'est grâce aux résistants du block je pus échapper aux évacuations du camp qui commencèrent le 6 avril et aux exécutions massives qui firent plus de 30 000 morts... Je suis resté dans ce block jusqu'à la libération du camp le 11 avril 1945 mais le désordre régnait depuis le début du mois d'avril. Les SS étaient stressés et nerveux ce qui les rendait encore plus violents et ils n'hésitaient plus à tuer les détenus. Tout s'accéléra le 10 avril car des avions de reconnaissance de l'armée américaine survolèrent le camp. De plus, les résistants venaient de recevoir une réponse d'un mot envoyé aux Américains : "KZ Buchenwald. Tenez bon. Arrivons à votre secours. Signé de l'État-major de la IIIe Armée américaine." Dans la nuit du 10 et 11, les SS qui sentaient que leur fin était proche, ont pendus 60 prisonniers dans le crématoire. Le 11, le comité militaire clandestin du camp a sorti les armes clandestines et les a distribué aux résistants. Je faisais moi-même parti des résistants. Dans le camp, la tension était palpable et elle augmenta lorsque les Américains survolèrent de nouveau le camp. Lorsque nous avons observé qu'une grande partie des SS et de leurs armements était partie du camp nous avons décidé de passer à l'action. Nous avons attaqué la tour de contrôle et comme les SS étaient peu nombreux nous les avons vaincu. Pour signaler que le camp était désormais contrôlé par la résistance du camp, les chefs ont hissé un drapeau blanc en haut de la tour de contrôle. Nous venions de libérer le camp...

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Hans MüllerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant