Rien.Il ne reste plus rien de mon cœur si ce n'est un champ de bataille accablé par les traces de la guerre que j'ai menée.
Les traces de mes meurtres envers mes sentiments.
Ce fut une guerre sanglante, mais quelle guerre n'est pas sanglante ?
L'Amour ? Je l'ai étouffé. De mes propres mains je l'ai tant serré, lui qui tentait de s'en sortir, il, n'en sortit pas indemne. Il n'en sortit pas tout court. Dans mes mains il ne restait que de la poudre, un piètre cadavre d'un sentiment que l'on dit si grand.
Le Dégoût ? Il a été plus coopératif. Cet escroc a d'abord tenté de me raisonner avant que je ne fracasse à coups de pierre. La Raison ? Le Courage ? Assassinés par la Colère et son alliée la Tristesse. À deux, elles ont dirigé cette émeute.
La Peur ? Démembrée par ses tortionnaires. Elle fut la plus compliquée à exterminer, si fuyarde et belle langue. Elle essayait de les convaincre de la garder en vie, qu'elle se ferait petite et qu'elle ne les gênerait plus jamais. Mais plus de Raison à l'horizon, tout le monde sait que la Peur revient toujours.
La Tristesse ? Étripée par la Colère, sa propre équipière. Cette mauviette a voulu fuir pensant au début qu'elle était plus forte que la Hargne dévastatrice. Celle-ci était bien trop inhospitalière pour laisser ne serait-ce qu'un survivant.
La Colère ? Égorgée par sa propre personne. Il s'agissait de son but premier. Plus de Courage, mais plus de peur. Il ne lui manquait plus rien pour mettre fin à ses jours si ce n'est l'agressivité, l'aigreur et l'amertume qu'elle était elle-même.
Et voilà maintenant mon palpitant vide.
Une vide place de génocide.