Ella
Le jour de la rentrée est un jour beaucoup trop stressant à mon goût, je ne sais jamais quoi porter ou quoi mettre dans mon sac.
Je m'étais tournée et retournée dans mon lit jusqu'à trouver le sommeil, seulement à deux heures du matin.
C'est pour ça que je me sens aussi fatiguée. Mes yeux sont cernés et mon visage bouffi, j'essaie avec bien du mal de retrouver un visage humain. Je n'ai pas l'habitude avec le maquillage, ma mère m'a toujours dit que la beauté est bien mieux quand elle est naturelle.
C'est donc sur cette pensée que j'arrête de me maquiller, pensant en avoir assez fait.
Quand je sors de la salle de bain, je me dirige vers la chambre d'amis où Liz a dormi la nuit dernière, c'est devenu une habitude. Quand ses parents se disputent, elle vient à la maison, n'ayant aucun autre endroit où aller.
Quand je suis rentrée dans la chambre, il y a moins d'une heure, la couverture ne formait qu'une boule avec un mince corps à l'intérieur, ses cheveux bruns étaient légèrement ondulés sur l'oreiller. Maintenant le lit est bordé et la pièce ne laisse paraître aucun vêtement. Je sais que Liz se trouve dans la pièce d'à côté grâce au sèche cheveux qui fait écho entre les murs.
Ma mère est sans doute partie ce matin avant mon réveil, elle m'avait prévenu hier qu'elle irait chez Charles pour lui rendre visite.
Charles est notre voisin, c'est un homme honnête et respectueux de l'avis des autres, ma mère et lui sont très proches depuis aussi loin que je me souvienne.
Un bruit provenant de la cuisine me fait sortir de mes pensées. Je descends. Sofia, la femme de ménage, est en train de ranger le lave-vaisselle.
Liz, quant à elle, est appuyée contre le bar les yeux rivés sur son téléphone. Je ne l'ai pas vu descendre.
Je comprends par sa tenue qu'elle a décidé de ne pas se présenter en cours aujourd'hui, même un jour de rentrée.
Cette idée ne me plait pas, elle va sans doute se faire coller. C'est devenu une habitude depuis l'année passée mais, je sais que si je lui en fais part, elle le prendra mal et risque de se sentir obligé de retourner chez ses parents, ce que je ne veux pas.
Je passe mes chaussures à mes pieds et trottine jusqu'à ma voiture garée dans l'allée. Ce matin le temps est doux et la route est dégagée. J'allume la radio et j'écoute les infos.
Quand j'arrive au lycée, le parking est quasiment complet. Quelques places seulement sont libres près de la cafétéria.
Le hall est plein à craquer. Tous sont regroupés devant les fiches qui indiquent nos classes. J'essaie de me frayer un chemin.
J'espère que Liz ou bien Thomas, mon petit ami, seront dans ma classe. Je ne parle pas à grand monde ici, ça me rassurerait.
En rentrant dans la classe, je vois Thomas assis au premier rang. Je pousse un profond soupir et, je me place à ses côtés.
Après 5 minutes de bavardage avec mon copain sur sa semaine passée dans les îles espagnoles, le professeur Girard prend la parole pour se présenter comme notre professeur principal. Il fait l'appel, après quoi il nous regarde un instant, puis reprend :
- Le travail commence dès maintenant. Je vous explique: vous aurez à faire un exposé qui se déroulera en deux parties. La première en classe, où vous aurez une heure pour décrire votre situation familiale et votre vie en générale, tout ça sur papier. Ensuite, pour ce qui est de la deuxième partie, ils vous faudra vous mettre par deux, je déciderais moi-même des binômes, après quoi, vous devrez vous trouver un point commun avec votre partenaire quel qu'il soit afin de le présenter à l'oral qui se déroulera la semaine prochaine.
Quand le professeur Girard arrête son explication, je sors une feuille de papier et je prends mon stylo plume en ne faisant pas attention à Thomas qui s'agite sur sa chaise. Les mots viennent s'écrire sur la feuille s'enchaînant les uns après les autres.
