HARD Perfection - Saison 2 [TERMINÉ]

13. Bleu

✨ FAITH ✨

L'esprit ailleurs, je gare la Harley au pied de mon immeuble. En fouillant mes poches à la recherche de mes clés, mon regard tombe sur une voiture qui m'est familière, d'un bleu ciel si pâle qu'on ne peut pas la confondre avec une autre. Je sais de source sure qu'au rétroviseur intérieur, des petites peluches colorées y seront accrochés. Des cadeaux de ses élèves de maternelles. 

Juliette est déjà arrivée avant même que je réponde à son message. Elle savait que j'allais lui accorder cette visite, qu'elle pouvait faire interruption dans ma vie sans que j'y vois d'inconvénients. 

Je suis vraiment pitoyable. 

Au fond de moi, quelque chose me pousse à courir vers l'ascenseur, appuyer plusieurs fois sur le numéro de mon étage et me lancer vers cet ange blond. L'autre n'a qu'une seule requête : prendre la route et fuir le plus loin possible de celle qui m'a brisé le coeur. 

Ma cigarette se consume et je n'ai plus d'excuse pour rester sur le parking brulant de mon immeuble. Je rassemble tout le courage qu'il me reste pour rentrer. Dans l'ascenseur, je reste plus longtemps que nécessaire sans appuyer sur le bouton qui me guidera à la femme que j'ai aimé si fort. J'essaye de calmer mon excitation, d'effacer tous les espoirs qui naissent dans mon esprit depuis la réception de son message et je prends une grande inspiration pour calmer mon coeur. 

Les portes s'ouvrent et comme dans rêve, je l'entends avant de la voir. Une voix si douce, cristalline et innocente... 

— Faith, c'est toi ? 

Je fais un pas, et je la vois devant ma porte. Comme d'habitude, elle est élégante avec un simple jean bleu et un chemisier à fleur. Une grande fée en talon rouge et aux cheveux coiffés de deux petites nattes attachées ensemble sur une cascade blonde à la Daenerys. 

Le bruit de ses pas sont étouffés par la moquette si bien qu'on dirait qu'elle vole jusqu'à moi. Ça fait si longtemps que nous n'avons pas été si physiquement proche que je suis surpris par sa beauté naturelle. Pas une trace de fond de teint, mais je sais qu'elle applique une crème hydratante qui sent le jasmin. Ses yeux d'un bleu très clairs sont uniquement relevés d'un fin trait d'eye-liner qui lui donne un air de petite biche irréprochable. 

— Tu n'as pas dormi de la nuit ou quoi ? Tes vêtements sont aussi froissés que ton visage, rigole-t-elle. 

Je me fait la réflexion que c'est l'un des plus beaux sons sur terre. Il ressemble à celui d'une enfant. 

Pure. 

— Heu... ouais. J'étais à une soirée et j'ai dormi là bas... murmuré-je, mal à l'aise. 

J'ai l'impression d'être à côté de mes pompes, pas présentable et j'en ai terriblement honte. Quand on trainait ensemble, je faisais toujours un effort de présentation. Je m'habillait convenablement, je me coiffais et... je prenais au moins une douche.

— Oh... murmure-t-elle en regardant ailleurs, tu as des soucis ? Rajoute-t-elle comme si je venais de lui annoncer que j'étais un alcoolique. 

Peut être qu'elle le pense réellement. Va savoir ce que mon frère lui dit de mon état ! Il me dénigre sans arrêt donc ça ne m'étonnerait pas qu'il ai exagéré. 

— Non, aucun. Les cours ont commencé et j'ai pris de l'avance. 

— Et le boulot ? Félix m'a dit que tu avais quelques problèmes d'argent et...

Je l'interrompt en passant à côté d'elle pour avancer vers mon appartement. Je n'ai pas spécialement envie de parler de mon compte en banque au milieu du couloir.