Chapitre 1

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- PV Thomas-

La bataille fut menée rondement. Bouclée plus facilement que je ne l'aurais pensé. J'étais satisfait de mes soldats et ne m'étais pas cette fois privé de leur signaler qu'ils avaient fait du bon boulot. Surprenant de ma part ? C'est vrai, je préférais souligner quand ça n'allait pas, mais Lowan avait raison, si je voulais qu'ils continuent à se battre correctement, je devais me montrer un peu plus modéré. Ce n'était pas si difficile et les voir prendre plaisir à mon compliment avait du bon.

De retour au château, je sautais de ma monture. Je me sentais bien malgré la fatigue. Un palefrenier vient prendre ma monture et je me suis tourné vers mon ami de toujours. Mon frère de cœur, mon bras droit, mon lieutenant, mon premier ministre, Lowan.

Thomas : « Allons manger ! Je suis affamé, pas toi ? »

Lowan : « Aussi, mais je me contenterais de la cuisine ce midi »

Nous avions pourtant l'habitude à ce qu'il soit à ma table, avec ma mère. Et même à l'époque où mon père était encore vivant, il était autorisé à manger avec nous. J'haussais un sourcil suspicieux

Lowan : « Je crois que la reine souhaite te parler »

Voilà qui m'éclaircissait la situation. J'hochais de la tête et lui tapa amicalement le bras avant de me détourner de lui et partir vers le palais. Après un bref détour dans ma chambre pour déposer mon armure, je partis vers la salle à manger. Je demandais au passage qu'on me fasse couler un bain. J'en avais grand besoin.

Arrivé à table, je vis que ma mère était déjà installée, à sa place habituelle, à ma droite. On se salua assez brièvement avant que je prenne place, comme toujours, en bout de table. Un lourd soupire me prit, mes jambes étaient courbaturées et mes épaules raides.

Petra : « Combien sont morts ? »

Thomas : « C'est une guerre, pas un jeu pour enfant. Pourquoi compterais-je le nombre de sang différents qui souillent ma lame ? »

Sensible ? Non, je ne l'étais pas. Il y avait assez peu de chose qui me touchait. Et ce qui le pouvait, je l'éloignais de moi. C'était certainement du à mon père. Il voulait que je sois fort, robuste, que je n'ai peur de rien. Je n'avais jamais eu peur. Jusqu'au jour où il est mort et que je me suis rendu compte que je pouvais éprouver quelque chose, même pour lui. Lui qui ne s'était que rarement montrer tendre avec moi. Ses rares gestes de considération à mon égard étaient la plus part du temps après un combat, une guerre, alors qu'on était couvert du sang de nos ennemis, il venait aplatir sa main lourde sur mon épaule et me souriait. Il n'y a bien que là que je pouvais le voir décrocher un rictus.

Et au désarroi de ma mère, et même un peu de Lowan, je tenais beaucoup de lui.

Je n'en voyais pas le mal. Je ne prenais pas mes adversaires en pitié, je ne m'attachais à aucunes filles. Les deux seuls personnes aux quelles je tenais sincèrement à ce jour, c'était Lowan et ma mère. Même si je le montrais que peu, surtout à ma mère, tous savaient que si le moindre mal leur était fait, je pourrais créer un cataclysme.

Thomas : « Sachez que je les ai félicité pour leur bravoure »

Petra : « Bien, je dois avouer que prendre cette habitude ci est une bonne chose »

Je me penchais pour attraper un bout de jambon avec mon couteau que je viens découper en morceau plus petit dans mon assiette afin de les manger un à un sur un bout de pain beurré. J'avais faim. Cette semaine de campagne, dont les deux derniers jours avec juste un verre d'eau dans l'estomac m'avaient grandement ouvert l'appétit.

Thomas : « Vous dites cela comme si j'en avais une en particulier qui vous déranges »

Ma mère et moi, nous nous vouvoyons. J'ai déjà songé à la tutoyer, et cela m'a surement échappé plus jeune. Mais elle était assez stricte sur le protocole. J'avais donc prit l'habitude de vouvoyer tout le monde, sauf Lowan.

EllynOù les histoires vivent. Découvrez maintenant