Chapitre 15

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-PV Ellyn-

Epuisée, je m'étais bien vite endormit. Je me sentais tant bien contre lui. Ses bras m'avaient tant manqué. Je sentais que je m'éveillais doucement, il ne m'avait pas lâché et je me demandais ce qu'il me dirait pour mon réveil. Il savait que j'étais amnésique, et ignorait que je me souvenais. Je l'entendais soupirer et comprenais qu'il s'éveillait aussi. Et nous n'étions les seuls, des gémissements annonciateurs de cris me crispèrent et firent sursauter Thomas.

Mon fils. Mon enfant.

Mon cœur battait à toute rompe. Le roi glissa lentement, je sentis le froid de son absence. Lentement j'ouvris les yeux et mon cœur se mit à fondre comme neige au soleil en le voyant le prendre avec délicatesse et le serrer contre lui pour le bercer.

Thomas : « Chut, doucement, tu vas réveiller maman, hm ? Elle a besoin de se reposer. Elle est rentrée maman et je vais prendre grand soin d'elle. La, la, ton biberon arrive »

Je le vis tendre une main pour tirer sur la cordelette qui servait à appeler en cuisine. Il se tourna et je vis son visage se figer en croisant mon regard. Oui, je venais de l'entendre parler niaisement à un nourrisson. Sa gêne était visible. Il détourna le regard un instant avant de se racler la gorge et approcher. Il s'est recouché à côté de moi, allongeant le petit contre son ventre avant de tourner son regard vers moi.

Je ne pouvais m'empêcher de vouloir le caresser, le prendre contre moi. Ma main s'approcha et je viens lui caresser le visage, doucement.

Thomas : « Tu t'en souviens de lui ? »

Je n'osais répondre. Je n'avais pas envie de mentir, mais je ne voulais pas parler. Pas maintenant. La porte se fit entendre et je vis Ugénie arriver avec le biberon. Son regard s'illumina en me voyant. Elle donna le biberon au roi qui lui grogna assez gentiment de partir. J'étais heureuse de voir qu'il lui laissait le soin d'être la « gouvernante ». Je la suivis des yeux avant qu'il ne me demande si je voulais le faire. Je me suis légèrement redressé et il me la collé dans les bras. Cela faisait longtemps maintenant que j'avais accouché, et avec de l'avance, mes seins n'étaient pas prêts à allaiter. Je pris le biberon et laissa cette petite chose se nourrir.

Thomas : « Ça te parait peut-être étrange de me trouver dans ton lit à ton réveil mais nous sommes mariés »

Je l'observais du coin de l'œil et il se rapprocha un peu plus pour venir caresser la joue de bébé.

Thomas : « Et c'est notre enfant »

L'entendre dire « notre » avec tant de douceur me fit tourner le visage vers lui.

Thomas : « Je t'ai attendu pour qu'on choisisse le nom ensemble »

Il vient me caresser la joue et je sentis mon regard piquer. Pour ne pas céder, je rabaissais mon visage vers le petit.

Thomas : « Que penses-tu de Grégoire ? Gérôme ? Hm. Baptiste ? Aron ? David ? »

Lorsqu'il cita David, je ne pus m'empêcher de bouger légèrement la tête. Je me souvenais que c'était le premier prénom auquel il avait songé en s'installant à côté de moi à sa naissance.

Thomas : « David ? Ca te plait ? »

J'acquiesçais d'un mouvement de tête.

Thomas : « Bien, alors ça sera David. A y réfléchir, je crois que c'est le troisième prénom de Lowan... »

Il avait plutôt dit sa seconde phrase pour lui, mais cela ne me dérangeait pas, au contraire. Lowan était un ami, quelqu'un de la famille, précieux. Le petit fit ses rots et Thomas se leva. Il me le prit délicatement et alla le coucher avant de partir vers l'armoire, en sortir une robe et la poser sur le lit.

Thomas : « J'aimerais que tu viennes voir quelque chose. Si tu veux, la salle d'eau est là bas »

Il m'indiqua la dite pièce. Je me suis levée calmement pour prendre la tenue et partir me rafraichir. Je reviens prête et il fila se changer rapidement à son tour. J'en profitais pour me pencher sur le berceau de mon fils, il semblait si paisible. J'entendis la porte et je vis Lowan se poster devant la chambre. Je me suis redressée et un sourire lui échappa. Il sembla mal à l'aise et détourna le visage. D'autres pas se firent entendre et je vis Ugénie.

Ugénie : « Majesté ! Je suis si heureuse de vous revoir »

Elle parlait en se précipitant vers moi. Lowan la saisit pour la stopper et la tira en arrière.

Lowan : « Elle ne se souvient pas »

Je sentis que cette idée blessait Lowan. Il est vrai, il croyait donc que je ne me souvenais pas de lui non plus. Ugénie sembla d'abord surprise, puis triste avant de me regarder et sourire de nouveau.

Ugénie : « Je suis votre suivante. Je m'occupe aussi du biberon et du petit quand le roi doit se déplacer »

J'hochais légèrement de la tête quand je vis le concerner sortir de la salle d'eau.

Thomas : « Allons-y »

Je suivis les deux hommes, longeant les couloirs avec une certaine nervosité. J'ignorais ce qu'il voulait me montrer, ce qu'il voulait faire. On arriva dans la cour du palais où je vis trois femmes à genou. Je reconnus aussitôt Amélia et compris qui était les deux autres. Chacune était tenue par un garde, une lame contre leurs gorges.

Thomas : « Chacun d'elle a profité de ma faiblesse, m'a manipulé, m'a... »

Il soupira lourdement et je tournais mon attention vers lui.

Thomas : « Je me suis mal comporté avec toi. Je ne suis pas pardonnable. Mais quand tu reviendras à toi j'aimerais savoir si tu es prête à accepter qu'on recommence »

Je sentis sa main glisser dans la mienne. Il tourna le visage et les gardes tuèrent sans hésitations les trois femmes. La froideur de la scène, l'excès de sang me fit tressauter et j'avais refermés mes doigts autour de la main de Thomas. Le réalisant, j'ai détourné le visage en lâchant sa main. Il est alors venu devant moi, m'a pris doucement le menton et je me suis perdu dans son regard.

Thomas : « Tu es la plus grande des reines. La plus merveilleuse des épouses et sera la meilleure des mères. »

Je frissonnais à ses doigts longeant ma joue, glissant dans ma nuque. Je le vis se rapprocher et je ne réussis à le repousser. Il s'approcha et je sentis son souffle contre ma peau, ses lèvres n'étaient qu'à quelques millimètres. Je le vis fermer les yeux, crisper ses mâchoires avant de reculer calmement et rouvrir les yeux.

Thomas : « Pardon. J'attendrais le temps qu'il faudra »

Ma main vient se glisser dans la sienne et je ne pus m'empêcher de lui chuchoter que j'étais là.

Je vis ses épaules être secouer d'un frisson et une lueur apparaitre dans son regard. Il avait peur. Un silence venait de prendre place. Il s'approcha, lentement, hésitant. Je fermais les yeux et il m'embrassa avec les lèvres tremblantes. Il inspira soudainement et m'embrassa de plus belle avant de me tirer dans ses bras et plonger dans mon cou.

Thomas : « Je suis tant désolé. Je t'aime »

Il chuchotait, mais entendre me dire sciemment ces mots que je n'ai jamais espéré entendre de sa bouche me fit capituler. Je viens m'agripper à lui.

EllynOù les histoires vivent. Découvrez maintenant