Chapitre 12

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-PV Thomas-

J'ouvris les yeux. Je suffoquais, j'avais si mal. Mes joues étaient noyées de larme, ma vue était troublée. Malgré les douleurs je me mis sur le côté pour ramper vers sa place et venir poser mon visage sur son oreiller. Je n'avais que faire à ce moment que l'on me voit aussi pathétique. J'avais mal. Mal comme jamais. Je venais de perdre la seule personne qui m'avait donné l'impression d'être en vie. La seule personne qui faisait battre mon cœur.

J'hurlais de peine contre l'oreiller et serrais mes poings dans les couvertures.

Lowan était resté tout ce temps près de moi, à me voir m'agiter, gémir le prénom de ma douce, pleurer, suffoquer. Lui nouant la gorge et lui arrachant à lui aussi des larmes. Mon frère. Il ne m'avait pas abandonné. Il avait été là pour m'ouvrir les yeux. C'était juste moi. Moi qui les avais ouverts trop tard.

Epuisé, essoufflé, je me mis à trembler et il vient s'assoir à côté de moi. Avec une délicatesse qui lui était peu commune, il vient glisser mon fils contre moi. J'abaissais aussitôt mon visage vers ce petit être, cette petite vie et vient lui effleurer le visage. La main de mon ami s'appuya contre mon épaule.

Lowan : « Tu dois reprendre des forces je vais te chercher à manger »

Il ne me laissa pas le temps de lui dire que je n'avais pas faim, qu'il partit. Je me suis tortillé pour m'allonger à la place de ma douce et j'ai observé longuement cette petite chose qui dormait. Lowan a finit par revenir et poser un plateau sur le lit.

Thomas : « Je n'ai pas faim Lowan »

Lowan : « Cela fait deux jours, il faut que tu manges et reprenne des forces. Au moins pour lui »

Je lui en voulais de jouer sur ça, mais j'aurais probablement fait pareil. Je veillais à ce qu'il mange aussi.

Thomas : « Deux jours ? »

Lowan : « Hm »

Je soupirais et mangeai doucement avant de voir le petit s'agiter. La porte se fit entendre et je vis Ugénie approcher. Son regard à mon égard était bien sombre et je ne pouvais que la comprendre. Je pris le biberon qu'elle me tendit après m'être redressé pour le donner à mon fils. Je n'avais cœur à lui donner un nom. Je voulais le faire avec Ellyn. La servante s'apprêta à partir.

Thomas : « Ugénie »

Elle s'arrêta et se tourna sagement vers moi.

Thomas : « J'aimerais que ce soit vous la gouvernante »

Ugénie : « Monsieur, je ne sais pas »

Thomas : « Ellyn vous faisez confiance. Je compte me rattraper »

Elle abaissa le visage.

Lowan : « Autre chose. Nous n'avons déclaré la mort de la reine. Et cela ne doit pas être fait »

Ugénie : « Pardon ? »

Thomas : « Pour des raisons qui nous sont personnels, nous attendons qu'un mois s'écoule »

Ugénie : « O.. Où est-elle ? Où est son corps ?! Comment vous pouvez lui faire ça ?!! Elle vous a tant aimé ! Comment ne pouvez-vous même pas lui accorder un enterrement descend !! »

Lowan : « Reprenez-vous ! »

Siffla-t-il pour la calmer. Pour bien moins que cela, j'aurais pu sortir de mes gongs et brandir ma lame. Mais je me sentais étonnamment calme.

Thomas : « Je comptes faire le nécessaire. Mais dans un mois. En attendant, tiens ta langue »

Je voyais de l'incompréhension sur son visage et je détournais le mien avant qu'elle ne s'incline et ne sorte. J'ignorais comment j'allais pouvoir tenir ce mois-ci. Les jours me semblèrent particulièrement longs et angoissant. J'avais fait arrêter Amelia, Oriane ainsi que Ketly. Elles agonisaient de peur dans les prisons sans savoir pourquoi, ni ce qui les attendait.

EllynOù les histoires vivent. Découvrez maintenant