Chapitre 11

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-PV Thomas-

Assis près d'elle, je lui tenais la main, froide, et ne pouvais détacher mon regard d'elle. Si vide, sans vie. La petite chose à côté de mit à s'agiter, ma grosse voix avait du le réveiller, ou peut-être avait-il faim ? Je n'en savais rien et m'en moquais bien. Plus que cet enfant, c'était elle que je voulais à mes côtés. Les mots de Lowan résonnaient encore en moi. Je l'avais tué. C'est moi qui l'avais tué. Je savais qu'il n'avait pas dit cela en le pensant réellement, il avait voulu m'ouvrir les yeux. Il avait réussi. Mais je les ouvrais trop tard.

Lowan : « Thomas, ton fils a besoin de toi »

Je sentais sa main amicale et chaude sur mon épaule mais je ne détournais pas mon regard d'elle.

Thomas : « Non... C'est notre fils. Et sans elle, il n'est rien »

Lowan : « Crois-tu que ce soit ce qu'elle aurait voulu ? Que tu l'abandonnes et le laisse mourir ? »

Je me figeais et tourna mon regard vers cet asticot. Je réalisais qu'il pleurait et à la grimace de son visage, ce devait faire un moment déjà. C'était notre fils. Son fils. Il y avait d'elle en lui. Lowan avait raison, je n'avais pas le droit de l'abandonner. Je tendis le bras et viens le prendre contre moi. Il était vif et vigoureux pour un prématuré, mais il finit par se calmer. Machinalement, je levais mon regard vers elle, espérant y voir un regard brillant et un sourire attendrit.

Mais il n'y avait rien.

Lowan : « Thomas »

Thomas : « Hm ? »

Lowan : « Je ne veux pas que tu espères vainement mais... Il y a une sorcière qui vit à la frontière Sud »

Je tournais aussitôt le visage.

Lowan : « C'était il y a environ un an, tu étais parti en bataille et on est allé se balader et y une sorcière qui a voulu traverser. Elle se faisait agresser par des paysans et Ellyn l'a aidé »

Je me levais pour lui faire face.

Thomas : « Comment peux-tu me demander de ne pas espérer et me parler d'une telle chose ?! Personne ne peut ramener un mort à la vie ! »

Je détournais le visage, doutant moi-même et il le vit.

Lowan : « Je peux y aller seul »

Thomas : « Non, je viens »

Grognais-je avant de me tourner vers elle et serrer un peu plus notre fils. S'il doit exister une possibilité, même infime, je devais la tenter. On la redressa et l'enroula dans une cape épaisse, prenant soin de lui cacher le visage avec la capuche. Lowan la portait, je n'arrivais pas à lâcher mon fils. Il devait rester avec moi, près de moi. Je devais le protéger.

Arrivé à l'écurie, on nous prépara rapidement nos montures et on prit route pour le sud. On arriva à la tombée de la nuit devant une cabane en bois où du toit s'échappait un peu de fumée et de la lumière passait à travers les volets entrebâillés. On descendit et on s'approcha. D'un poing fermé je viens frapper lourdement contre le bois. La porte s'ouvrit d'elle-même, comme si elle n'était pas bien fermée. Une femme en train de tricoter sur un rocking-chair leva son regard vers nous.

Un bref silence s'installa avant que son regard ne dévie vers le corps de ma douce. Lentement, elle se leva et s'inclina.

Sorcière : « Mes seigneurs »

Thomas : « Pouvez-vous nous aider ? »

Elle s'approcha lentement et du bout des doigts elle poussa le tissu de la capuche d'Ellyn. Je viens lui saisir le poignet lorsqu'elle se mit à lui caresser la joue. Elle me fixa alors, sans surprise, sans haine.

EllynOù les histoires vivent. Découvrez maintenant