III. Au revoir, cher Bilbon

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Du haut de Cul-de-Sac, on entendait les exclamations et les appels des convives, cherchant vainement Bilbon dans la nuit noire. C'est alors que d'un coup, le portillon du smial s'ouvrit tout seul et que des pas très ténus se firent entendre, grimpant l'escalier qui menait à la porte ronde et verte qui s'ouvrit elle aussi toute seule avant de se refermer. A l'intérieur, Bilbon réapparut, riant de sa bonne blague, tout en fixant dans sa main l'objet qui lui avait permis pareil prodige. Un simple anneau en or, lisse, sans aucune détérioration qui aurait pu être causé avec le temps... Il le lança dans les airs, chantonnant avant de le rattraper et de le ranger dans la poche de son veston. Puis il commença à rassembler ses affaires, en commençant par attraper son bâton de marche et se dirigeant vers son salon, des bougies en main.

- Je suppose que vous vous trouvez particulièrement malin, résonna une voix dans la pièce, faisant se retourner Bilbon, surpris, avant de constater qu'il s'agissait du magicien gris, se tenant près de la cheminée où un feu crépitait.

- Allons Gandalf, commença le semi-homme en se dirigeant vers sa table où tout un tas de documents et parchemins étaient étalés, et où un gros sac en cuir était posé sur la chaise à côté. Vous avez vu leur tête ? Rit-il, en rangeant dans son sac les derniers objets et affaires qui lui manquaient, son bâton de bois adossé contre la table.

- Il y a plusieurs anneaux magiques en ce monde, Bilbon Sacquet. Et aucun ne doit être utilisé à la légère, réprimanda le magicien gris en s'approchant de son ami.

- Oh ! C'était pour rire un peu, se justifia le vieux semi-homme avec un sourire mais face à l'expression peu amène de l'istari, il soupira. Vous avez sûrement raison... Comme toujours.

Il alla vers sa cheminée, attrapant sa pipe qui était posée sur le rebord avant de s'adresser à Gandalf, changeant de sujet.

- Vous garderez un œil sur Frodon, n'est-ce pas ? demanda-t-il.

- Les deux, répondit le vieil homme alors que le hobbit alla chercher un grand cahier pourvu d'une couverture en cuir rouge rangé avec des livres sur le rebord d'une de ses fenêtres. Aussi souvent que faire ce peu.

- Je lui lègue tout ce que je possède, informa Bilbon, retournant à son paquetage.

- Quand est-il de votre anneau ? Vous le lui laissez aussi ? Questionna le magicien.

- Oui, oui, répondit-il, en rangeant sa pipe et son cahier dans son sac. Il y a une enveloppe là-haut sur le rebord de la cheminée, désigna-t-il.

Gandalf hocha de la tête, heureux de l'entendre, se détournant de son ami. Mais il se stoppa en entendant ce dernier.

- Non, reprit Bilbon, en suspens, fronçant des sourcils et apportant sa main à la poche de son veston. Attendez... Il est dans ma poche...

Il le sortit et le contempla, un sourire étrange sur son visage, caressant l'objet du bout des doigts.

- N'est-ce pas curieux ? Commença-t-il, le regard perdu sur l'anneau. ...Oui... Après tout, pourquoi pas... Pourquoi ne le garderais-je pas ?

- Vous devriez laisser l'anneau ici, je pense, Bilbon, intervint Gandalf, s'approchant de lui. Est-ce...si difficile ?

- Mais non, fit son ami, se tournant vers lui avant qu'il ne change d'avis, le regard plus sombre, reposant son attention sur ce si petit objet. Oh, si... Maintenant qu'on y est, je n'ai pas envie de m'en séparer, siffla-t-il, attirant le regard inquiet du magicien. Il est à moi, je l'ai trouvé, il est venu A MOI !!!

La Communauté de l'Anneau (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant