Personne ne demande à ce que sa vie change, pas vraiment. Mais elle change. Qui sommes-nous ? Des désespérés, des marionnettes ? Non. Des évènements essentiels vont se produire et tu n'y pourras rien. C'est ce que tu feras après qui est important, q...
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Je fixe — toujours avec autant de surprise et de colère — le visage très blême de mon père. En pratiquement trois années celui-ci n'a pas du tout changé mis à part sa perte de poids, d'environ vingt kilos qui le rajeunis malgré sa pousse de cheveux gris et de sa petite barbe très bien entretenue au premier coup d'œil.
— Bruna, souffle-t-il en me regardant tendrement, mettant un terme au silence qui ne me gênait aucunement, Tu es d'une beauté. Si tu savais à quel point tu m'as manqué. Je suis si heureux de te revoir.
Celui-ci s'apprête à me prendre dans ses bras mais aussitôt je recule, démontrant clairement que je ne veux pas recevoir de contact physique avec lui.
— Je ne peux pas en dire autant te concernant. Si tu me disais pourquoi es-tu là et comment tu m'as retrouvé ? je dis froidement en croisant mes bras contre ma poitrine.
— Je l'ai bien mérité celle-ci. Pouvons-nous rentrer ?
— Non, tu ne peux pas. Discutons ici.
— Ce n'est pas une très bonne idée, réplique-t-il en daignant ma voisine Catherine âgée d'une quarantaine d'années qui est du genre très curieuse ce qui n'enlève en rien sa grandiose sympathie, C'est vraiment très important. Je t'en supplie nous avons besoin d'en discuter en privé. Puis je m'en irais. Évidemment si tu le souhaites parce-que me concernant ce n'est pas le cas. J'aimerais qu'on rattrape les années que nous avons perdus loin de l'un et de l'autre. Je m'en veux énormément pour cela.
Je n'ai aucune envie de le faire rentrer dans mon nouveau cocon. Je me suis toujours promis de ne pas le faire pour la simple raison que je me sentirai extrêmement mal à l'idée de savoir que l'une des personnes venant de Seattle, de mon passé, vienne salir ma nouvelle maison.
— Parlons ici, objecté-je en croisant mes bras contre ma poitrine.
Mon géniteur se gratte le menton t'en se sent-il mal à l'aise. Ce qui n'est pas de mon ressort.
— Si tu insistes mais sache que ça concerne de ta vie privée. Veux-tu qu'elle soit étalée de la sorte, devant tous ?
— Je me fiche pas mal qu'elle soit étalée. Parle.
— Bon. Très bien, lâche-t-il en soupirant, Comme tu dois t'en douter il ne s'agit pas principalement d'une bonne nouvelle mais d'une mauvaise.
