Depuis le Premier Jour

#5- Piégé(s)

Ashley se retrouva seule dans l'appartement de Taehyung. Une fois la porte claquée, encore sous le choc de ce qu'il venait de se passer, elle regarda le désordre dans la pièce où elle ne se sentait plus à l'aise. Elle pensait appeler Luke pour lui raconter, elle ne pouvait pas garder tout ça pour elle seule. Elle pensait aussi à la famille de Taehyung. Il n'avait pas de frère ni de sœur à sa connaissance mais peut être que le numéro de ses parents était quelque part. Elle respira une grande bouffée d'air pour se donner du courage et commença ses recherches sans savoir vraiment où jusqu'à apercevoir le portable de Taehyung sur la table basse du salon. Les policiers avaient voulu garder le carnet à mot de passe de Taehyung mais n'avaient pas pensé à lui prendre son portable ? Quelle bande d'incapables. Elle le prit et voulu le déverrouiller mais un code l'en empêcha. Elle réfléchit à une autre solution mais revenait sans cesse vers le téléphone de son ami. Elle composa les fameux " 1234 " et " 0000 ", sans succès. Alors elle essaya avec le jour et le mois de l'anniversaire de son ami et l'écran se déverrouilla. Elle sourit devant le fond d'écran qui n'était autre qu'une photo de son ancien chat, Dickens, et se sentit un peu triste. Elle alla directement dans ses contacts et défila les noms en se demandant si finalement elle devait vraiment appeler quelqu'un. Elle tournait autour de la table pendant de longues minutes peut être même des heures en se demandant ce qu'elle devait faire. Elle revoyait le visage de Taehyung, si joyeux d'habitude, entièrement fermé, triste et humilié. Elle se souvint soudain de la photo et d'à quel point elle avait eu l'air de compter pour lui. Elle l'avait vu cette photo, elle avait vu le bonheur qui y régnait et plus elle y pensait, plus le nom du visage inconnu aux côtés de Taehyung lui semblait être une évidence. Elle ne savait rien de cet homme, visiblement si jeune au moment de la photo, si ce n'est qu'il semblait proche de Taehyung et que la polaroid avait était jusqu'à présent cachée dans un carnet. Et que son ami lui avait caché sa relation avec ce jeune homme jusqu'il y a encore peu de temps. Elle se demanda pourquoi ils avaient rompu. Si Taehyung l'aimait encore plus ou moins inconsciemment dix ans après, ça signifiait que c'était l'autre qui avait rompu. Ou peut être pas. Une seule chose était sûre, pour aider Taehyung, elle allait devoir en savoir plus sur cette relation. En défilant les noms dans la liste de contact de son ami, elle avait hésité entre un certain «Lee Jeungku » et « Jeon Jungkook ». Les deux prénoms sonnaient pareil dans son oreille américaine et elle les répétait plusieurs fois en repensant à Taehyung le prononcer. C'est la prononciation de la première particule du prénom qui trancha son choix et elle ne saurait expliquer pourquoi mais c'était bien Jeon Jungkook qu'elle était en train d'appeler avec le portable de Taehyung.

Mais il ne répondit pas.

POV Taehyung

J'étais dans la salle d'interrogatoire et j'attendais que quelqu'un vienne me voir. Ils ne m'avaient pas menotté à la table car je ne m'étais pas débattu et que je n'avais rien dit depuis qu'ils m'avaient emmené. Je voulais partir d'ici en courant et ne jamais revenir ou mieux, partir à l'autre bout du monde où personne ne pourrait venir me trouver. Finalement, un homme en costume bleu ouvrit la porte et entra, Lorsqu'il se posta devant moi, je le reconnu directement: c'était le type qui m'avait fait faire l'empreinte le jour où j'avais pu retourner chez moi après la thérapie. Il s'avança, me sourit et jeta une pile de documents sur la table, sous mes yeux.

-Kim Taehyung ! Enfin ! Je me sentirais presque heureux de me retrouver devant vous après tout ce temps à enquêter sur votre petite personne ! Je me présente officiellement cette fois, je suis l'agent Han.

-...

-Bien ! Regardons ce que nous avons là.

Il ouvrit une pochette et étala cinq photos face à moi. Je détournais la tête au moment où j'aperçu le corps inerte et en début de décomposition de Minsu. Les quelques secondes à les voir m'avaient donné suffisamment froid dans le dos.