Mauvaise rencontre

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-Niveau survie, dit Séverine, ça va commencer à devenir chaud.

-Même si elle touche à sa fin, continua Jeremy, la guerre va encore durer deux ans.

Jonathan fit une moue de la bouche.

-Merde, finit-il par lâcher. C’est pas notre époque, bordel !

-Qu’est-ce qu’on fait, demanda Johnson.

Jonathan soupira. Tout le monde le regardait. C’était toujours lui le maître à bord, même si il n’y avait plus de bord à proprement parler.

-On va commencer par se planquer. Je n’ai pas super envie de finir en steak haché. Et on va explorer le coin. Peut-être que les machines ont désertés la ville. Après tout, elle n’était encore qu’en construction au moment de la guerre. Il ne doit pas y avoir grand-chose qui les intéresse dans ce coin.

-Tu oublies une chose : rappelle-toi tes cours d’histoire. La seule chose qui intéressait les machines était d’anéantir toute vie humaine de la surface de la Terre.




La pluie avait cessée, et le petit groupe errait maintenant depuis près de deux heures dans la cité fantôme. Se déplaçant discrètement, l’oreille attentive au moindre bruit, leur avancée vers le cœur de la ville était assez lente. Le seul bruit que l’on pouvait entendre était celui de leurs pas dans les flaques. Arrivé à un croisement, ils firent comme à chaque carrefour : il se cachèrent derrière un mur pour vérifier que la voie était libre. Jonathan ouvrait la voie, Johnson la clôturait. Quand Jonathan se colla contre le mur, les autres le suivirent, un à uns, leurs pas provoquant à chaque fois un clapotis dans l’eau. Johnson les rejoignit enfin, et s’immobilisa contre le mur, derrière les autres. Jonathan scruta du regard l’endroit où il souhaitait aller, quand il entendit deux bruits de pas dans l’eau. Il se retourna pour souffler un « chut », qui se répercuta dans toute le file, jusqu’à arriver à Johnson.

-Mais j’ai rien fait, moi !

A peine eut-elle dit cela, tout le monde se retourna lentement vers elle. Elle pâlit, puis se retourna également. Face à elle, un être à l’allure humanoïde, de deux mètres de haut, entièrement recouvert de métal et aux yeux lumineux rouge vif, les regardait avec curiosité. Il pointa sur Johnson l’arme qu’il tenait dans la main gauche.

-Feu à volonté, hurla Jonathan.

Aussitôt, un tonnerre de balle s’abattit sur la machine. De petits impacts apparaissaient sur sa structure, mais rien ne semblait la gêner.

La machine fit feu également en direction de Johnson, ce qui eut pour effet de faire sortir une boule verdâtre de l’arme. Johnson mit moins de trois secondes pour terminer en amas de chair fumantes, dans un hurlement de douleur abominable.

Alors que les balles continuaient de pleuvoir, la machine pointa Séverine avec son arme. Au moment où elle allait faire feu, une balle vint se loger dans ce qui devait lui servir d’œil gauche. Aussitôt, son autre œil s’éteint et la machine tomba au sol.

Un long silence s’installa pendant que les membres du groupe regardaient à la fois la machine et ce qu’il restait de la pauvre Trompette Johnson.

-Apparemment, finit par dire Sophie, il faut leur tirer dans l’œil.

-Ca à l’air efficace, renchérit Stéphane Freeman.

Jeremy s’approcha du robot, et lui prit son arme.

-Qu’est-ce que tu fait, demanda Valérie.

-Je lui pique son flingue. Avec ses conneries j’ai descendu un chargeur et demi. J’espère que ça marche sur eux.

-Ben essaye, lança Stéphane Knight.

Jeremy pointa le fusil vers son ancien propriétaire, et fit feu. Une boule verdâtre fonça alors vers la machine et la percuta. Aussitôt, le robot fut pris de tremblements, et d’épaisses volutes de fumée noires en sortirent, avec une vilaine odeur de silicium brûlé.

-La dernière fois que j’ai senti cette odeur, lança Christie, c’est quand mon grille-pain a cramé.

-Garde le flingue, Jeremy, dit Jonathan. Il pourrait encore servir.

A peine avait-il dit cela qu’un nouveau bruit de pas se fit entendre, derrière eux. Ils se retournèrent. Une autre machine, strictement identique à la première, était là. Elle leva son arme vers eux, mais Jeremy tira le premier, gardant la gâchette enfoncée, ce qui eu pour effet d’envoyer une longue salve de boules verdoyantes. Alors que la deuxième boule frappa sa cible qui se mit à fumer et tomba au sol, les autres projectiles lui passèrent par-dessus et vinrent heurter le bâtiment situé de l’autre côté de la rue, lui créant un énorme trou à chaque impact. Le deuxième robot, quand à lui, avait son compte.

-J’aime assez bien ce flingue, lança Jeremy.

-N’oublie pas ce qu’il fait sur un humain, répondit Séverine.

Jonathan approcha du second robot et lui prit son arme. Soudainement, un grondement sourd se fit entendre. Le bâtiment situé de l’autre côté de la rue, et qui avait reçu les impacts de l’arme des machines était en train de s’effondrer dans un raffut phénoménal et un immense nuage de fumée visible depuis l’extérieur de la ville. Tout le petit groupe se retrouva alors recouvert de poussière, et ils se mirent à tousser. Entre deux quintes de toux, Jonathan souffla à Jeremy :

-Tu as joué la carte de la discrétion sur ce coup-là. C’est bien !

Quand le nuage se fut un peu dissipé, Jonathan regroupa ses compatriotes.

-On va bouger rapidement d’ici. Vu la discrétion avec laquelle on a agi, il y a de fortes chances pour que d’autres machines déboulent en vitesse.

Tout le monde acquiesça. Jonathan et Jeremy, équipés d’un fusil du camp adverse, encerclaient le groupe qui s’éloigna au pas de course, laissant sur place les chairs carbonisées de feu Trompette Johnson.

l'Odyssée des étoiles - Tome 2 : Les Disparus Et l'EmpireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant