Un nom familier

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-Vous ne pouvez pas prendre les rues comme tout le monde, demanda Jeremy.

-Pourquoi je ferai une chose pareille, répondit Sorora. Je ne vais pas à gauche ni à droite, je vais tout droit !

-Oui, enchaîna Jonathan. Mais on vient de traverser cinq pâtés de maisons sans prendre une seule porte et j’avoue que ça fait bizarre.

-Et bien prenez cela comme une sorte de raccourci. De toute façon on est arrivés.

Après avoir franchi un nouveau mur sans le casser, ils débouchèrent sur une sorte de vaste quai. Derrière, des grues en ruine essayaient de traverser le canal.

-C’est un port fluvial, demanda Sophie.

-Oui, répondit Sorora. Mais nous allons le transformer en port spatial.

Elle tapota à nouveau le clavier disposé sur son bras, et la sphère les entourant se mit à changer de forme. Elle s’arrondit encore plus, et devint blanche, presque invisible.

Puis des sièges sortirent du sol, tous fait de cette matière semi transparente.

-Asseyez-vous, je vous en prie, dit Sorora à ses invités.

Sophie s’assit en première, rapidement suivie des autres.

Valérie fit une remarque sur le fait que les sièges étaient confortables, ce que Sorora apprécia, avant de la remercier. Puis elle annonça le décollage.

Aussitôt, le petit vaisseau bulle se décolla du sol, et se mit à grimper vers le ciel. La matière étant transparente, l’équipe du Discovery pouvait voir le sol défiler sous leurs pieds. Et Stéphane Freeman ne semblait pas apprécier.

-Ca va être comme ça pendant tout le trajet, demanda-t-il.

-Oui, pourquoi ? Vous n’aimez pas ?

-Disons que j’ai l’impression de faire du parachute mais de ne jamais descendre. Et l’impression d’être dans le vide ne me plaît pas des masses. En plus, quand on y réfléchit, votre vaisseau n’a pas vraiment d’existence physique…

Sorora tripota de nouveau son clavier, et les parois du vaisseau s’opacifièrent, jusqu'à être entièrement blanches. Stéphane remercia chaleureusement Sorora, qui continua :

-En effet, ce vaisseau n’a pas réellement d’existence physique. C’est un champ de force à rafraîchissement rapide qui nous empêche de retomber au sol, et qui empêche également l’air de sortir de la cabine.

Valérie pâlit.

-Alors si le champ de force s’arrête, osa-t-elle.

Sorora la regarda et lui répondit.

-Adios Amigos.

-Je suis pressée de rentrer chez moi, lâcha finalement Valérie, pour clore la conversation.

-Alors, Sorora, demanda Jonathan. Où nous emmenez-vous ?

-Je vous ramène chez vous. Enfin presque. Nous allons d’abord faire une petite halte dans mon vaisseau, et puis je vous amènerai à votre époque. Un an après votre disparition, pour être exact.

-Un an après, s’emporta Jeremy. Mais pourquoi ? Pourquoi pas au moment même de notre disparition ?

-Les raisons sont complexes, et je ne les connais pas toutes moi-même. Ce que je sais, c’est que quelqu’un, un jour passé ou futur, à crée une boucle. Et il faut respecter cette boucle pour ne pas dérégler le continuum espace-temps. C’est pour cette raison que je suis venue vous chercher. C’est pour cette raison que nous allons vous redéposer un an après votre disparition. Les dates sont écrites dans les livres d’histoire. Il faut les respecter. C’est aussi pour cette raison que nous avons clonés un village entier de la France du Moyen-Âge pour les établir sur Alhundra-03. Cela vous rappelle quelque chose, Capitaine McCarthy ?

-Vous voulez dire que votre vaisseau…

-Oui, Capitaine. Mon vaisseau est le MediaCorp.

l'Odyssée des étoiles - Tome 2 : Les Disparus Et l'EmpireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant