Sorora

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Ils avaient errés toute la journée dans la Cité détruite d’Australia, sans rencontrer à nouveau de machines. L’endroit était plus que désert et, maintenant que la nuit allait tomber, il fallait trouver un refuge pour dormir. Ils avaient pu faire quelques provisions sur la route, ayant trouvés des barres chocolatées ainsi que des bouteilles d’eau. Ils finirent par trouver un parking, situé en peu en périphérie de la ville. Composé d’un immense plateau, il était presque entièrement vide, ce qui permettait de voir arriver de loin d’éventuels problèmes. Seules cinq voitures étaient disséminées ça et là sur la gigantesque plaque bitumée. Ce qui choqua le plus le petit groupe fut que les voitures aient des pneus et soient posées au sol. Eux qui venaient de presque mille ans dans le futur, n’avaient pas l’habitude de voir une chose pareille.

Ils s’installèrent au fond du parking, près d’un mur de béton gris et froid. A part dormir par terre, avaient-ils une autre solution ? Mieux valait rester groupé que de se trouver un petit hôtel et se faire abattre un à uns.

Ils désignèrent donc des tours de gardes et Jonathan prit le premier. Armé de son nouveau fusil préféré, il scruta attentivement les alentours, assis en tailleur sur le béton glacial.

Une heure après leur arrivée, au moment où l’on s’endort à peine, un bruit déchira le parking. La porte du fond venait d’être défoncée, et était maintenant entourée d’un nuage de fumée d’où rien ne filtrait. Tout le monde se releva prestement, et sorti ses armes. Jonathan se mit sur la droite, équipée de son arme à énergie, et Jeremy fit pareil sur la gauche. Droit devant eux, à environ trois cents mètres, le nuage de poussière s’éclaircit. Un robot comme ils en avait déjà vu apparut. Aussitôt, Jonathan et Jeremy firent feu. Deux boules d’énergie sortirent des fusils, passèrent par-dessus les voitures en stationnement, et vinrent frapper la machine qui s’effondra au sol. Jeremy baissa son arme, et regarda Jonathan.

-On est des pros de la gâchette, mon gars !

Soudainement, une boule verte fonça vers lui. Jeremy eut à peine de temps de se jeter au sol avant que le projectile verdâtre ne vienne s’écraser sur le mur de béton derrière eux, y créant un trou de cinquante centimètres de diamètre.

Aussitôt, Jeremy et Jonathan se remirent en position de tir. Cette fois-ci, ce ne fut pas un, mais cinq robots qui sortirent, et qui commencèrent à canarder les humains. Les flux d’énergie sifflaient dans tous les coins, aux oreilles de l’ancien équipage du Discovery, qui réussit tout de même à abattre les machines.

Ils restèrent un moment comme cela, sans bouger, prêts à faire feu dès qu’il le faudrait, mais rien ne semblait plus venir. Quelques secondes passèrent, et un nouveau vacarme se fit entendre. Une fois de plus, le mur du fond vola en éclat dans un nuage de poussière. Sans chercher à réfléchir, Jeremy et Jonathan ouvrirent le feu et arrosèrent copieusement la zone. Mais ce n’était pas suffisant. Un char sorti du nuage de fumée, immense véhicule de près de dix mètres de large sur quatre de haut. Avançant sur des chenilles, sa tourelle frottait le plafond du parking, provoquant des gerbes d’étincelles autour d’elle.

Jeremy et Jonathan continuèrent de tirer des salves verdâtres sur l’engin qui n’eut aucune réaction et continua d’avancer. Soudainement, la tourelle du char tira un projectile, non pas verdâtre, mais rouge. Quand le flux d’énergie vint percuter le mur situé derrière les humains, celui-ci s’écroula par pans entiers.

Continuant d’avancer malgré les tirs humains, le char atteint bientôt deux voitures, stationnées l’une face à l’autre. Loin de faire un détour, le char percuta les deux véhicules qui furent propulsés chacun d’un côté du parking.

-On est mal, lança Jonathan.

-Tu croies, lui répondit Sophie.

C’est à ce moment qu’une sorte d’écran bleu semi transparent vint s’intercaler entre le groupe d’humains et le char. Surpris, l’équipage du Discovery fit un bond en arrière, comme un seul homme. Le char fit feu une nouvelle fois, mais la boule couleur rouge feu vint s’écraser sur le mur bleuté.

-Qu’est-ce qu’il se passe, demanda Jeremy.

-Ben, j’en sais trop rien, répondit Jonathan.

-C’est moi.

La voix venait de leur droite. C’était une femme, d’une trentaine d’années. Habillée d’une combinaison noire tels que ni Jonathan ni ses compatriotes n’avaient jamais vus.

-J’avoue, continua la femme. C’est ma faute. Mais bon. Ce char ne vous veut pas que du bien, il me semble.

-Qui êtes-vous, demanda Jonathan.

-Je suis le Lieutenant Sorora Wayans. De la Flotte Spatiale des Mondes Réunifiés. A votre service, Capitaine.

-Comment savez-vous que je suis Capitaine ?

Sorora souri. De l’autre côté de l’écran bleu, le char continuait d’avancer, lançant ses projectiles de plus en plus souvent. Tous s’écrasaient lamentablement contre l’écran.

-Aux petites barrettes situées sur votre uniforme, Capitaine McCarthy.

-Mon nom n’est pas inscrit sur mon uniforme.

Sorora souri à nouveau.

-Je vous expliquerai plus tard. Pour l’instant, arrêtons de faire languir ce char. Je pense qu’il à très envie de vous tuer.

-C’est réciproque, lâcha Christie.

-Approchez-vous de moi, continua Sorora. On va s’en aller.

-Vous avez une technique magique pour sortir d’ici sans se faire tuer, demanda Stéphane Knight.

-Et c’est quoi la Flotte Spatiale des Mondes Réunifiés, enchaîna Jonathan.

Sorora s’arrêta et les regarda.

-Vous posez toujours autant de questions ou c’est juste parce que vous êtes en danger de mort ?

La phrase eut le mérite de les faire taire quelques instants. Derrière l’écran bleuté, le char était presque là, et continuait de tirer désespérément. Les humains, quand à eux, s’étaient regroupés derrière Sorora.

-Allez, dit-elle. On s’en va.

Elle tripota un appareil fixé à son bras gauche, et l’écran bleuté vint s’enrouler en une boule aplatie de dix mètres de large sur trois de haut, autour des humains.

-Qu’est-ce que c’est que ce machin là, demanda Jeremy.

-Juste un écran de protection, répondit Sorora. Rien ne peut passer au travers. Même pas l’air, c’est pour dire !

Derrière eux, le char, furieux, continuait d’envoyer des salves qui venaient s’écraser contre l’écran, sans que cela ne lui fasse le moindre effet.

Sorora se mit alors en marche, tournant le dos au char. Les autres lui emboîtèrent le pas. Devant eux, un mur se profilait.

-Lieutenant, dit Jonathan. Il y a un mur, là. On pourrait prendre la porte, ce sera mieux, non ?

-Des murs, des portes, pourquoi s’attarder sur des objets physiques comme ça ?

Elle continua d’avancer, et, lorsque la bulle bleue vint heurter le mur, celui-ci disparut, comme si la bulle découpait le mur sur son passage, à sa forme. Ils passèrent le mur, voyant la structure même du béton et de ses renforts sur les côtés puis, lorsqu’ils furent passés, le mur se recomposa au fur et à mesure que la bulle le quittait, jusqu’à être intact, comme si rien ne s’était passé.

-Mais comment vous faites ça, demanda Sophie. Et vous venez d’où ?

Derrière eux, le mur explosa au passage du char, continuant de les pourchasser.

-Arrêtez de poser des questions idiotes, répondit Sorora. Vous saurez tout ce que vous devez savoir en temps utiles. D’ici là, profitez de la ballade.

-Et pour notre ami, on fait quoi, demanda Stéphane Freeman, pointant le char du pouce, par-dessus son épaule.

Sorora réfléchit un instant, puis souri.

-On va lui réserver une surprise.

Elle recommença à tapoter l’appareil situé sur son bras gauche, l’air enchanté.

-Et voilà !

Derrière le char lança de nouveau un projectile qui, au lieu de s’écraser sur la bulle bleutée, rebondit, vint frapper le plafond pour également y rebondir, et finit sa course dans le char, qui s’arrêta immédiatement, en émettant des volutes de fumées bleues foncés.

l'Odyssée des étoiles - Tome 2 : Les Disparus Et l'EmpireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant