Hermes Corp - Liam [Terminée]

Chapitre 1

                Los Angeles. Véritablement la ville parfaite pour moi. Et pour tellement de raisons ! Tout d'abord, c'est LA ville dans laquelle j'ai pu recommencer ma vie. Personne ne m'a jugée ici, mon passé n'intéresse pas grand monde il faut dire, à part mes amis proches, et c'est bien mieux comme ça. Mon passé est très sombre, torturé et j'en garde quelques séquelles. Il y a encore des moments où j'ai du mal à sourire, quand je vois un enfant seul perdu dans un magasin ou dans la rue, ou pire un avis de recherche pour un enfant disparu, quand j'entends aux informations qu'une femme est morte sous les coups de son mari. Ce genre de situations qui toucheraient toute personne ayant un minimum de cœur, m'oppressent carrément.

Heureusement, Alex et Cristy sont toujours là pour moi et ce, depuis un an et demi que je suis dans cette ville, et dans cette entreprise par la même occasion. De vrais amours. Cristy, ma petite fofolle à moi, avec son teint de porcelaine et ses longs cheveux dorés, elle ressemble à une gravure de mode, avec un cœur énorme et un sacré appétit. Et pas que pour les gâteaux !! Ouais, non, je ne vais pas m'étendre sur ce sujet. Bien que je n'aie rien contre, les hommes de ma vie se résument à... bah à mes collègues. En particulier Alex, mon binôme. Ce mec est un paradoxe vivant. Ancien militaire, une carrure à faire pâlir de jalousie un boxeur professionnel, un visage d'ange, un macho dans l'âme et pourtant je n'en connais pas un seul qui soit aussi romantique que lui. Beau gosse, drôle, mordant, coureur mais fidèle, intelligent mais distrait, délicat et brut de décoffrage... Je ne sais définitivement pas comment le classer. Mais c'est ce qui fait son charme ! Il a le don d'égayer mes journées avec quelques mots, j'ai du mal à ne pas sourire quand je suis avec lui.

Quand à Stefen, qui pourrait rêver meilleur patron ? C'est une véritable crème, toujours à l'écoute, d'un calme olympien. Il gère chaque situation dans son ensemble avec sang froid et lucidité. Au-delà ce ça, c'est un ami précieux avec une sacrée descente et une solution à chaque problème. Autant dire que mon travail est plus qu'un simple gagne-pain, c'est un véritable plaisir. D'autant plus que je peux laisser libre-court à mon imagination sans limite. En tant que roughman, je suis le lien entre le cerveau du client et la publicité aboutie sur papier. C'est à la fois très directif et très libre, je peux facilement ajouter ma touche personnelle tout en collant aux envies du client.

Et comme souvent, j'arrive toute guillerette au travail, motivée à commencer une nouvelle semaine, un panier de muffins tout chocolat à la main. Je salue quelques collègues de l'open-space avant de rejoindre notre bureau privatif à Alex et moi. Je ne perds pas mon temps à chercher Stefen, il est à Tokyo pour encore quelques semaines, afin de gérer la formation de l'équipe de com locale. Il n'y a pas de meilleur pédagogue, ils ont de la chance, même si son absence nous pèse. Son remplaçant, enfin, celui qui depuis quelques mois est devenu son adjoint personnel, ne lui arrive pas à la cheville, que ce soit au niveau du self-control que de son efficacité. Et il est loin d'être aussi agréable que notre manager préféré.

Je me fais cette réflexion une centième fois au moins en passant la porte de notre bureau et est accueillie par... rien du tout. Pas d'Alex, pas de Cristy survoltée, rien. Okay... Un peu déçue, je pose mon panier sur la petite table basse devant le canapé et pose les mains sur mes hanches en soupirant. Soit il a loupé le réveil, soit il a passé un trop bon week-end pour se rappeler que le lundi il faut retourner bosser. Dans les deux cas, je me sens bien partie pour commencer la journée sans mon binôme. Au moment où je me motive à rejoindre mon siège pour éplucher la monstrueuse pile de dossier qui nous attend, deux bras solides m'enserrent par la taille et me soulèvent sans mal. Fidèle à moi-même, je hurle de surprise et bien-entendu, Alex se plie en deux de rire en me reposant au sol. Je me retourne, une main sur le cœur, essoufflée au possible. Lui a les deux mains sur ses genoux et peine à calmer son fou-rire.