Chapitre 2 : Partie III

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      Le matin où le chef du bureau fut parti avec Kurtz pour surveiller la cliente, Leyra était déjà partie. Elle s'était levée très tôt et se préparait à sortir alors que tout le monde était encore endormi. Mais elle réveilla Kurtz en mettant un pistolet dans son sac qui émit un petit cliquetis. Il marmonna, à moitié endormi.

« Tu vas quelque part ?

- Oui, le cas d'hier m'a laissé avec un mauvaise pressentiment.

- Effrayant. Et comment tu comptes justifier ton absence ?

- Je doute qu'il y ait des missions nécessitant obligatoirement ma présence, et comme Keith est au courant de mes connexions avec l'armée, s'il demande, je bouge par ordre de l'armée.
- Mmh... »

Kurtz fixa un moment Leyra qui finalisait son petit sac à dos et s'apprêtait à sortir, puis se retourna face au mur en s'enroulant dans la couette. La femme-louve sortit et traversa silencieusement le couloir puis le hall, et quitta le quartier général. Le soleil se levait à peine.


     Après avoir quelque peu marché, elle arriva dans un coin de la ville sombre et peu accueillant. Les murs étaient couverts de peintures aux sens artistiques variés et discutables, les rues étroites étaient parsemées de taches d'origines toutes aussi douteuses que les devantures des quelques échoppes ouvertes à cette heure bien trop matinale. Elle s'engouffra dans une petite ruelle, et après avoir tourné à droite puis à gauche, elle s'arrêta devant un bâtiment de la même apparence que tous les autres. Compact, seulement deux étages, gris. Elle toqua à la porte et attendit un moment. Une jeune fille en blouse d'infirmière lui ouvrit. Un sourire éclaira son visage parsemé de taches de rousseurs.

« Oh ! Doc ! C'est Leyra ! »

Elle repartit à l'intérieur chercher le médecin. Leyra entra s'installa dans la pièce de consultation. Peu après, la petite infirmière revint, un café à la main.

« Tiens. J'en ai fait un pour le Doc, car il était debout presque toute la nuit.

- Merci. Des patients ?

- Oui, même s'ils sont tous partis maintenant.

- Pour ?

- Eh bien... »

Le médecin apparu dans l'encadrement de la porte, une tasse de café dans la main droite. Main qui ne comportait plus que trois doigts. L'auriculaire et l'annulaire manquaient.

« Ne t'inquiète pas Lili, elle est une exception en ce qui concerne la confidentialité des patients.

- Quel médecin digne de confiance ! »

Leyra montra un sourire espiègle tandis que le médecin haussa les épaules.

« De toute façon tu trouveras bien un autre moyen de me soutirer des informations. Donc ?

- Je voulais savoir si tu avais noté un quelconque détail par rapport à tes patients ces derniers mois. N'importe quoi, une hausse d'un certain type de blessure...

- Mmh... Il y a une globale augmentation du nombre de patients, toutes races confondues... Bien que peut-être les hommes-bêtes plus que les autres. Beaucoup présentaient des signes d'injections dans les avant-bras et au niveau des cuisses, même s'ils ne venaient pas pour ça. Pour des blessures venant de bagarres internes le plus souvent. Peut-être assez pour qu'il soit intéressant de le noter. Et je pense que c'est tout.

- C'est suffisant. En échange, j'ai quelque chose à te montrer.

- Je doute que l'échange soit bénéfique pour moi. »

Larmes d'un mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant