Leyra venait d'arriver au port de Tran. Elle avait laissé à l'entré de la ville les chevaux qui l'avaient accompagnés dans son voyage. Cette petite ville portuaire à flanc de montagne grouillait de vie en ce début d'après-midi. Elle aborda un marin.
« Lequel de ces bateaux va à Qrahn ?
- Celui-là, là-bas, qui est en train d'être chargé. Il part demain matin.
- Merci. »
Elle alla devant le bateau désigné. Un homme qui semblait superviser le chargement donnait des ordres à quelques esclaves.
« Excusez-moi, j'aimerais me rendre à Qrahn.
- C'est 100 sylv, départ demain matin à 6h, pas de chambres individuelles. »
Elle lui donna l'argent et monta sur le pont. Elle longea le long couloir jusqu'à trouver une chambre où il restait un lit de libre. La petite pièce comptait quatre lits superposés. La femme-louve s'installa en haut de ceux se trouvant à sa droite. Elle plaça son sac dans le coffre à cadenas magique prévu à cet effet. Il fallait placer sa main sur l'objet afin d'enregistrer l'utilisateur, et de cette manière, personne d'autre ne pouvait l'ouvrir.
Le lendemain, à 6h tapante, le bateau prit le large. Leyra était allongée sur son lit, un livre dans les mains. Dans les lits de l'autre côté se trouvait un couple d'humains, dont l'homme avait ouvertement montré son mécontentement envers Leyra.
« Comme si ces bestioles n'étaient pas déjà partout » l'avait-elle entendue murmurer. Visiblement, il ne savait pas non plus que les homme-bêtes possédaient une ouïe supérieure. Sa femme semblait tout aussi hautaine sans même avoir dit un mot. Ils étaient sortis de la pièce, ne souhaitant pas partager sa compagnie.
« Ça s'annonce bien ! » lança la quatrième personne, assise dans le lit sous celui de Leyra.
Il s'agissait d'un homme roux au visage souriant.
« En effet, marmonna l'intéressée.
- T'as pas l'air dérangée.
- Si je devais l'être à chaque remarque, ça ne finirai jamais.
- Pas faux, ricana-t-il. Tu viens faire quoi en Quilah ? »
Elle fit mine de ne pas avoir entendu. L'homme haussa et les épaules et continua.
« Personnellement je viens retrouver ma famille. J'ai travaillé quelques années en Toran et il me tarde de montrer ma fortune ! se vanta-t-il. Ma famille possède une ferme. Avec cet argent on va pouvoir l'agrandir. »
Elle cessa de lui prêter attention et il parla dans le vide pendant une bonne partie de la traversée. Les repas servit étaient frugaux mais suffisants.
Ils débarquèrent au port de Qrahn au bout de quatre jours. Il lui restait encore presque une semaine de trajet pour atteindre la capitale, et elle se mit en route dès qu'elle posa les pieds sur la terre ferme. Elle loua un cheval et repartit.
Arrivée dans la capitale, Seidis, elle se dirigea vers le Palais, où résidaient, en plus de la famille royale, ses ministres. Elle s'infiltra dans le palais en prenant soin de ne pas perturber la barrière magique déployée en permanence, censé empêcher les intrus de pénétrer dans l'enceinte du palais. Elle se glissa dans l'aile appartenant au premier ministre en évitant les quelques servantes dans les couloirs. Sans autre préambule, elle entra dans le bureau du-dit ministre. Ce dernier sursauta et renversa son encrier sur un luxueux tapis oriental. Il se leva en bafouant.
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Larmes d'un monde
FantasyAvec la fusion des bureaux Est et Ouest, un nouveau bureau d'enquête spéciale voit le jour à Toran. Et ses membres ignorent encore que leurs quêtes vont les mener vers les secrets les plus sombres de leurs coéquipiers, de ce monde... Histoire coécri...