Larmes d'un monde

Chapitre 8 : Partie II

      Quand il arrivèrent au quartier général, Koori entra et récupéra quelques affaires puis repartit chez elle, soit chez l'ancien chef avec qui elle vivait la plupart du temps depuis qu'il l'avait adoptée. Maria alla faire son rapport au chef tandis que les autres déballaient leurs affaires. Elle ne put omettre aucun détail, même si toute cette histoire n'était pas entièrement claire. Keita regagna sa chambre et s' allongea sur le lit, perdu dans ses pensées. 

     Un peu plus tard, l'ancien chef arriva au bureau avec un tas de dossiers concernant des demandes de missions.

« Bonjour les jeunes, je vous apporte de la paperasse. »
Maria se retourna directement vers son ancien chef, perplexe. Sora sortit de sa chambre en l'entendant.
« Hou là... ce n'est pas très gai ici... il s'est passé quelque chose...? »
Sora et Maria se regardèrent pour savoir qui d'eux deux allaient prendre la parole, si bien que cela inquiéta le vieil homme. Le vampire se décida à rompre le silence.

« Oui... A vrai dire, notre dernière mission ne c'est pas très bien passé. On a eu un problème avec Kooritsuki. On ne sait pas bien ce qu'il s'est passé et on voulait en parler avec vous... »
- Quel genre de problème ? »
Sora regarda à nouveau Maria qui dit :

« Elle a complètement perdu l'esprit...
- Comment ça ?! demanda le vieux barbu.
- Sora était avec elle, donc il en sait probablement un peu plus...
- C'est justement ça le problème. Je ne sait pas moi même. Elle était un peu bizarre lorsque l'on marchait dans le couloir mais c'est tout, et d'un coup, quand on est arrivé dans le hangar du labo... »
- Quoi, vous l'avez emmené où !? Dans un labo ?! Ou est-elle ?!

- Elle est rentrée je crois... » balbutia le jeune homme avec surprise.
Maria regarda l'homme trapu droit dans les yeux. Il semblait aussi inquiet qu'en colère. Tout deux avaient comme la mauvaise impression d'avoir fait une bêtise sans le vouloir, mais pas une simple petite boulette. Et cette bêtise avait un lien avec les laboratoires. Alors que leur ancien chef allait sortir, Sora le rattrapa par le bras pour le retenir.

« Attendez, s'il vous plaît. Si on fait quelque chose de mal, ou même si on n'y est pour rien, on aimerait savoir ce qu'il se passe et pourquoi ça c'est passé ! »
L'homme s'arrêta et soupira.

« Vous n'y êtes pour rien, c'est en grande partie ma faute. Vous avez parfaitement le droit de savoir... J'aurai dû parler de cette histoire à l'un d'entre vous ou à votre chef. Je vais tout vous raconter, mais laissez-moi juste passer chez moi d'abord. Je reviendrais ensuite... »
Sora acquiesça et lâcha son bras pour le laisser partir.

L'ambiance durant l'attente entre Sora, Maria et ceux qui avaient entendu la conversation était des plus oppressante. Leyra et Kurtz, qui étaient dans leur chambre, échangèrent un regard. La femme-louve fit « Non » de la tête, ce qui déplut à l'ancien policier, mais il ne bougea pas néanmoins.

     La vie sembla reprendre quand leur invité réapparu. Keita rejoignit Maria et Sora, bientôt suivit par le chef du bureau qui était lui aussi intrigué par tout ce bazar. Sans compter que si il y avait à savoir quelque chose sur les membres de ce bureau qui puisse poser problème en mission, il lui paraissait important de le savoir. Pour un aspect pratique, ils s'installèrent tous dans la salle de réunion. Cette fois, Leyra et Kurtz étaient présents. Le vieil homme sortit alors de sa veste un gros document avant de commencer à prendre la parole.
« Bien, avant toute chose, au cas où vous ne le sauriez pas, Kooritsuki n'est pas ma fille à proprement parler. Je l'ai adoptée, mais pas dans un orphelinat où dans une structure dédiée à cette effet. L'histoire est plus compliquée. Il y a un peu plus de sept ans j'ai été envoyé en mission avec mes camarades sur un cas supposé d'expériences illégales. Quand nous sommes arrivés sur les lieux, il n'y avait déjà plus personne, à croire qu'une information avait dû fuiter et que ceux qui travaillaient ici s'étaient enfuis, et ce dans la précipitation, vu le bazar dans leur locaux. On a tout de même fouillé les lieux. Nous avons trouver des fours où étaient brûlés des corps d'humains et d'animaux, ainsi que des cages vides ou avec un cadavre, dans différentes salles. C'est là qu'on l'a trouvée. L'expérience 021... »