Chapitre 4 : Partie II

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      Le lendemain, à la tombée de la nuit, Leyra se trouvait face à la grille arrière du manoir. Elle la déverrouilla rapidement et l'ouvrit en prenant soin de ne pas la faire grincer. Elle prit forme de louve après l'avoir refermée et procéda à une rapide inspection du jardin. Un certain nombre de plantes aux alentours d'une trappe menant à un niveau souterrain étaient desséchées, sinon mortes. La femme-louve remit en cause l'efficacité d'un quelconque jardinier dans cette demeure.

A l'intérieur, quelques objets étaient tombés d'une table.

Intriguée par la trappe, Leyra tourna un peu autour. La louve ne put trouver que l'odeur d'un seul homme. Une brise légère s'engouffra dans les bords de la trappe. Non. Ça n'était pas le vent. Elle leva le nez et huma l'air. Les courant magiques étaient aspirés au sous-sol. Elle repris sa forme habituelle pour ouvrir la trappe qui menait sur un petit escalier en pierre. Elle en descendit lentement les marches. Une faible lueur éclairait le bas de l'escalier. Elle s'arrêta à mi-chemin. Elle sentait l'énergie magique glisser le long de son corps, aspirée dans la cave. L'odeur de l'homme se faisait plus prononcée. Elle avança à nouveau, sourcils froncés. Ce qu'elle découvrit dans la cave lui déplu davantage. Le maître de maison pratiquait une magie bannie, qui prenait l'énergie des êtres vivants autour comme source, à la place de prendre la magie de l'utilisateur. L'homme en prenait tellement de l'extérieur que les courants magiques avaient prit une forme presque palpable, capable de faire bouger de petits objets sur son passage. Elle rebroussa chemin. Une fois dans le jardin, elle ouvrit une fenêtre et se faufila dans le manoir. La femme-louve trouva facilement la trace du passage de Maria et la suivit.

En passant dans un couloir, l'ampoule au plafond se mis à clignoter. Autour de cette dernière, le courant magique avait pris une légère teinte bleutée. Étrange. La magie n'a pas de couleur. Dans la pièce adjacente, un chandelier en cuivre vibrait, produisant un son inaudible à l'oreille humaine. Leyra s'arrêta entre les deux phénomènes pour réfléchir. Il avait été prouvé que l'électricité pouvait passer par les métaux... Mais dû à la nouveauté qu'était le courant électrique, aucune recherche n'avait été conduite quant à sa réaction au contact de la magie. La femme-louve redressa la tête, tous sens en alerte. Elle se changea en louve pour prendre en vitesse de déplacement sans pour autant produire des bruits de pas et suivit la piste de Maria jusqu'à sa chambre. Elle repris sa forme habituelle avant de l'appeler doucement. De faibles bruits venaient de l'intérieur de la pièce, elle n'était donc pas encore couchée. Maria, sur le coup, pensait avoir rêvé, mais après avoir entendu son nom une seconde fois, elle alla ouvrir la porte et fut surprise de découvrir la femme-louve.

« Leyra ?! Mais qu'est ce que tu fais là ? » murmura-t-elle avec étonnement.

Elle entra dans la chambre sans y être invitée et ferma la porte derrière elle.

« Visite surprise. Comme le cas semblait intéressant, je me suis dis que j'allais y jeter un coup d'œil. Et je pense avoir trouvé ce qu'il se passe ici.

- Hein... Quoi, déjà ? Comment tu as trouvé ? balbutia-t-elle d'un air surpris.

- Ne pas être humain offre bien des possibilités. Comme je suis entrée ici de manière pas très légale, je ne vais pas m'attarder. Et en parlant de choses illégales, c'est le cas de ce qui cause ce phénomène. Muchenberg en est à l'origine. Je donnerais les détails à Sora avant qu'il vienne demain, pour que vous puissiez l'arrêter. »

Maria hocha la tête.

« D'accord. Mais maintenant file avant que quelqu'un ne nous surprenne. »

Le visage de la femme-louve se barra d'un léger sourire en alors qu'elle ouvrait la fenêtre de la chambre, juste assez grande pour la laisser passer.

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