Chapitre 9

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      Après environ plus d'une journée de route, ils arrivèrent à destination au petit matin. Maria se gara devant le bâtiment qu'indiquait le dossier, qui était le quartier général des gardes côtes. Ils entrèrent. Un homme bronzé les accueilli avec un sourire jovial.
« Ah, bonjour ! Vous devez être du bureau spécial. Je m'appelle Jones Wall, enchanté. Nous allons travailler ensemble à partir d'aujourd'hui. »
Il donna une forte poignée de main à chacun de ses interlocuteurs. Maria interrompit cet homme un peu trop enthousiaste.
« Excusez-moi, mais nous venons de loin et aimerions nous reposer.
- Ah, bien sûr, bien sûr ! Nous vous avons réservé des chambres à l'auberge au coin de la rue, dites juste que vous venez de notre part.
- Merci. Alors nous reviendrons dans l'après-midi. »
Ils s'éclipsèrent à la-dite auberge.

Maria s'écroula sur son lit dès qu'elle mit un pied dans la chambre. Elle avait conduit pendant tout le trajet et la fatigue se faisait sentir. Sora et la blanche suivirent le mouvement, tout deux affalés sur leurs lits respectifs. Ils eurent un certain mal à dormir. L'une de peur que l'autre ne tente une bêtise. L'autre de peur de s'endormir et d'écraser sa camarade pour finir réveillé par un coup. Rien ne vaut un bon lit rien qu'à soit pour se reposer. Cependant le temps fila très vite, et l'après-midi arriva alors même qu'ils ne pensaient pas avoir dormi plus d'une heure.


     Ils allèrent retrouver M.Wall, qui les reçu avec le même sourire. Il les emmena directement sur la plage la plus proche, où était amarré un bateau portant l'emblème des gardes-côtes.
« Montez, nous allons patrouiller en mer. »
Kooritsuki monta derrière Maria, loin d'être très à l'aise en bateau. C'était d'ailleurs la première fois qu'elle partait en mer. Son camarade derrière elle, qui connaissait bien ses mimiques, n'en perdit pas une miette. La blanche essaya de détourner l'attention de tous ceux qui pouvaient voir son malaise en lançant la discussion.

« Bien, à quel genre de braconniers faites-vous face pour avoir besoin du bureau d'affaires spéciales ? »
Le capitaine des gardes-côtes les emmena d'abord vers la barre avant de répondre à sa question.

« Et bien, nous avons affaire à des gens très spéciaux. Ils arrivent à nous repérer et filer à chaque fois avant qu'on puisse les aborder. Impossible de les attraper. Il n'y a qu'une seule fois où on a réussi à les coincer, sauf qu'en l'espace de quelques secondes, l'équipage s'est retrouvé assommé sans n'avoir rien vu. Ce genre de chose serait difficilement possible pour de simples braconniers. On en a donc déduit que ce n'était pas des gens normaux, ce qui pourrait expliquer la longueur d'avance qu'ils ont toujours sur nous. »
Maria acquiesça.
« En d'autres termes, il nous sera difficile de mettre un plan en place sans les avoir vu au moins une fois...
- En effet, je pense que sans connaître nos adversaires, on part avec un énorme handicap.
- Il va falloir nous armer de patience...
- Il faut trouver un moyen de s'en approcher pour comprendre comment ils arrivent à nous trouver... J'ai peut-être plusieurs suppositions. Mais à l'heure actuelle ça ne reste rien de plus, marmonna Sora.
- Autant en discuter, des fois que certaines s'avèrent juste. » répondit Kooritsuki.
Maria encouragea le vampire à continuer.
« S'ils peuvent nous trouver avant que l'on approche, en prenant en compte le fait qu'ici le vent souffle plutôt de la terre à la mer, il est fort probable que nos braconniers aient un odorat très développé. Si je suppose bien, pour les coincer contre la côte, vous deviez donc être contre le vent. Ça me paraît donc plus logique qu'il s'agisse d'un être avec un bon odorat. Viens ensuite la question de la façon dont ils se sont échappés aussi rapidement. Ça se complique un peu, car peu d'homme-bêtes le peuvent, à part les félins. Et l'eau n'est pas leur tasse de thé... Il faudrait creuser pour en apprendre plus sur eux. Mais dans tout les cas, si ont les prend à revers pour les pousser vers la côte, on devrait pouvoir les piéger. »
Kooritsuki l'écoutait avec attention. Finalement son camarade était plus futé qu'elle ne le pensait. D'après elle, son raisonnement tenait la route.
« La théorie de l'odorat est plausible, mais ça pourrait être aussi une magie de détection... Ce ne sont pas forcément des hommes-bêtes, et leur capacité de fuite ne les mène à rien en mer, intervint Maria.
- Si c'était une magie de détection, ils ne se seraient probablement pas fait coincer une fois vers la côte... Certes, leur fuite serait bien limité sur un bateau, mais pas leurs défenses, pour autant que je sache.
- Au lieu de débattre sans plus d'indices, on devrait tenter le coup pour vérifier dans un premier temps, si la théorie de l'odorat est plausible, les coupa la blanche en soupirant.
- Et si j'ai raison et qu'on se retrouve face à eux sans savoir à quoi s'attendre ? Ce n'est pas une bonne idée, lui fit remarquer son camarade.
- Quoi qu'il soit, j'ai confiance en ma capacité à m'adapter. Je trouverais un moyen d'expédier le problème rapidement, répondit-elle, pressée d'en finir avec des suppositions sans indices qui pourraient réellement les aider.
- On ne sait jamais ce que ça peut être. Si tu es prise par surprise, tu n'auras le temps de rien. Oublie cette idée.
- On verra bien quand on les aura en face de nous » dit Maria, mettant fin à la conversation.
Sora soupira sans retenue. Il aurait dû se douter que la blonde allait de nouveau être d'avis à suivre le plan de Koori. C'était souvent le cas. Pourtant, il espérait qu'elles auraient pour une fois compris que ce genre de plan était risqué.
« Dans ce cas, les prochains jours, on partira assez loin en mer pour se retrouver derrière eux et les prendre en tenaille, annonça Kooritsuki, qui avait oublié qu'elle n'était plus la chef d'équipe car Keith avait choisit Maria pour ce rôle.
- Sauf que nous ne sommes là qu'en soutien pour les gardes-côtes, et qu'ils ont leur propre trajet de patrouille. On a pas d'autre choix que de faire avec, repris Maria.
- Ben, s'ils veulent vraiment en finir rapidement, il va falloir trouver une solution à ce problème... »

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