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Si nous étions fait l'un pour l'autre, nous serions déjà ensemble. _____
Voir Lucy me trainer par la main tout en souriant, me ferait presque oublier ce qui s’est passé la veille. Comment peut-elle sourire alors qu’elle est une sans-abri ? Mange-t-elle bien au moins ?
Je devrais arrêter de trop m’inquiéter, ce ne sont pas mes affaires après tout et puis nous ne sommes même pas vraiment amis.
Mais je lui ai payé un Starbucks ce matin—ce que des amis feraient.
Je la contemple. Son sourire est rayonnant à cause de lever du soleil. Et il m’est adressé. Si elle me fait un tel sourire, que sommes-nous alors si nous ne sommes pas des amis ?
« Dépêche-toi ! — Si on est en retard, c’est de ta faute. C’est toi qui voulait t’arrêter au Starbucks, je parviens à dire entre deux souffles.
— Ce nouveau Teavana Mangue-Ananas en valait vraiment la peine ! elle se justifie avant de pouffer de rire. »
Un rictus s’installe sur mon visage et je rétorque :
« Peut-être, mais la balade au parc n’était pas nécessaire, encore moins la balançoire—ne me regarde pas comme ça, tu sais que j'ai raison !
— Sans cette balade, je ne t’aurais jamais vu danser, elle réplique.
—Ouais mais bon, je n’ai fait que te faire tournoyer, ce n’est pas vraiment de la danse ça… »
Mais elle secoue sa main pour me montrer qu’elle n’écoute pas.
Arrivés devant le lycée, nos routes se séparent et nous faisons comme si nous ne nous connaissons pas.
C’est bien ce que je pensais. Pas des amis, mais des connaissances plutôt.
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« Pourquoi tu es là au juste ? j’arque un sourcil.
— Je n’ai nulle part où aller alors j’me suis dit que j’pouvais squatter ici un moment. — Tu ne vas pas à la pool party d’Ichiya ? — Je ne suis pas fan de la piscine, elle hausse les épaules. »
Mensonge. Elle adore l’eau—elle me l’a dit un nombre incalculable de fois. Mais visiblement, elle ne s’en souvient pas. Ou alors elle était persuadée que je ne l’écoutais pas—j’avais souvent les yeux fermés quand elle me parlait.
« Ah, c’est la seule chose qui sort de ma bouche. »
Je n’ai aucun intérêt à essayer de savoir pourquoi elle m’a menti. Ça m’importe peu. Elle devient de plus en plus distante et me raconte moins ses problèmes, et ça, c’est son choix.
« Je vais faire une petite sieste. Il y a des chips dans le premier placard à la cuisine et des yaourts dans le frigo si tu veux. Ah et tu peux aller sur mon ordi, juste ne le tripote pas—je le saurais de toutes les façons, je lui propose tout en m’inclinant pour prendre mon ordi et mettre le mot de passe.
— T’es un homme à marier ! elle rit doucement. Natsu ?
— Hm ?
— Je-euh… elle soupire. Merci.
— Ce n’est rien, je me gratte la nuque. Si t’as besoin de moi, juste réveille-moi. »
Je passe la couette sur moi et ferme les yeux, sans pour autant réussir à dormir. Mais ce sont ses pleurs qui ont réussi à me bercer.
Et quand je me suis réveillé, elle était déjà partie.
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Je range mon cahier dans mon sac et sors tout en parlant à Lucky—enfin, elle me parle et je fais semblant d’écouter.
« Natu, c’est ça ? »
Je tourne la tête et rencontre une chevelure bleue. Levy. Je souris, amusé.
« Tu veux dire, Natsu ? Je trouve que je ne ressemble pas à Natoo moi, je plaisante.
— Pardon ! Je n’étais plus certaine de comment tu t’appelais alors voilà, elle bafouille.
— Je rigolais. Qu’est-ce que je peux faire pour toi ?
— Je peux te parler ? elle lance un regard à Lucky. En privé ?
— Bon, euh, on se retrouve à la fin de la récré, dit Lucky avant de se diriger vers Dranbalt. »
Je reporte mon attention sur le rat de bibliothèque devant moi. Elle est vraiment petite de taille…
« Ça ne te dérange pas de parler tout en faisant des tours ? J’aimerai me dégourdir les jambes, elle me demande.
— Comme tu veux, je fais un sourire crispé. »
Je voulais m’assoir moi. On commence à marcher tout le long de la cour, en silence—ce qui est un peu gênant pour ma part. Je pouffe doucement en la voyant galérer avec trois livres en main et décide d’en prendre deux.
« Oh, merci ! elle souffle de soulagement.
— T’inquiète. Mais du coup, de quoi tu voulais me parler ?
— De Lucy. »
Je grimace un peu. Je croyais qu’elle allait garder ça pour elle et ne jamais en parler.
« Écoute, je sais que ça ne t’enchante pas de parler de ce qui s’est passé il y a deux jours mais il faut qu’on fasse quelque chose !
— Ah oui ? je souris ironiquement. Comme quoi ?
— On peut en parler à la psychologue du lycée et—
—Oh, surtout pas ! je grogne. Ça n’emmènera que des emmerdes, non seulement à Lucy, mais à nous aussi.
—C-Comment ça ?
—Si on va la snitcher, je vois Levy grimacer, elle aura des problèmes pour consommation de drogue et pourra se faire virer. Déjà qu’elle a fugué, elle ne sera plus scolarisée. Et avec ses parents, ce ne sera pas mieux. Elle n’a pas de bonnes relations avec le copain de sa mère et sa mère la néglige si je peux me permettre de le dire. Personnellement, je préfère qu’elle reste à l’hôtel plutôt que de savoir qu’elle est avec des parents pareils.
— Oui mais si ça continue, elle deviendra dépendante de la drogue, répond Levy, inquiète. »
Je soupire et passe une main dans mes cheveux.
« Je sais que sa situation est inquiétante mais si elle n’en parle pas d’elle-même, je ne vois pas pourquoi on irait s’immiscer dans sa vie. Je veux dire, je reprends en voyant le regard estomaqué de la bleutée, elle-même ne nous en a pas parlé—déjà, je ne vois pas pourquoi elle m’en parlerait—et elle est assez grande pour savoir ce qu’elle fait. Ça me ferait chier si des gens s’occupaient de mes problèmes alors que je ne leur ai rien demandé. Tu vois où je veux en venir ?
— Ouais… mais j’ai l’impression de l’abandonner en faisant ça, d’être une mauvaise amie.
— C’est mieux ainsi que de prétendre savoir ce dont l’autre a besoin, je roule des yeux. »
Elle hoche doucement la tête.
« Une dernière chose, j’ai une question que me trotte l’esprit depuis un moment, elle hésite.
—Hm ?
— Quelle est ta relation avec Lucy ? Je veux dire, vous devez être plutôt proche vu qu’elle était chez toi et—
— Nous sommes juste des connaissances, rien de plus, je lui coupe la parole.
— Tu ne vois pas qu’elle tient beaucoup à toi ? elle regarde l’horloge qui est placée dans la cour, elle tient à toi plus que tu ne le penses, vous n’êtes pas que de simples connaissances. »
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Elle ne peut pas autant tenir à moi, nous ne sommes que des connaissances après tout. N’est-ce pas… ? À moins que nous soyons plus ? Je ne sais pas. Et je ne sais pas non plus pourquoi cette pensée me fait autant plaisir…
Chapitre 5 : ℙ𝕖𝕣𝕕𝕦
° ° ° ° °
Unforgivable
Et comme promis, voilà le chapitre 5 !
S'il y a de choses que vous ne comprenez pas, dites le moi ;)
