Emilie

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La porte s'ouvre puis se referme, ce qui me fait me lever presque instantanément. C'est Jonah. Nous nous regardons en chien de faïence mais je décide d'aller l'embrasser. Il me laisse faire puis me regarde avec des larmes dans les yeux, mais j'ai l'impression qu'elles ne sont pas de tristesse.

- Comment s'est passé ta journée mon chéri ?

- Plutôt bien. Et le tienne ?

- Je ne vais pas te cacher que ça n'a pas été la meilleure. Tu m'as manqué. Tu veux boire un truc ? je lui demande en ravalant mes propres larmes.

- T'inquiète Maman, tout va bien. Et oui, je veux bien boire un truc.

Il me prend par la main et m'emmène dans la cuisine.

- Tu sais que je vie ici aussi, je lui dit calmement.

Il me répond par l'affirmative, me sort deux verres et me les tend. Je les prends et les remplis de jus de fruit. Il s'installe à la table dans la cuisine et je m'assois face à lui.

- Écoutes, je commence, je suis désolée...

- Non, attends, c'est moi qui suis désolé. Ma réaction a été excessive. J'étais, et je suis toujours, sous le choque du fait que tu es enceinte et que je vais être grand-frère...

Il s'arrête net. Je vois dans ces yeux de la confusion et de la joie. Des larmes commencent à couler  sur ses joues. On dirait qu'il n'avait pas vraiment comprit ce que ça impliquait.

- Je vais être grand frère. répète-t-il doucement.

Il colle sa main sur sa bouche pleinement conscient de ce qui va arriver.

- Je vais être grand frère ! répète-t-il à nouveau.

- Oui, et tu en penses quoi ? je lui demande un peu hésitante.

- C'est génial, non ? s'écrit-il en se jetant dans mes bras.

- Oui c'est formidable. Je trouve que les Demonteille te font un bien fou.

- Peut-être, dit-il en se rasseyant en veillant à toujours garder un contact physique avec moi.

- J'ai l'impression que ta relation avec Maxime est une bonne chose.

- Quelle relation ? demande-t-il virant pivoine.

- Ne me prends pas pour une idiote. Je te rappelle que après un de ses départs, tu es sorti de ta chambre torse nu.

- On avait pas couché ensemble. s'innocente-t-il d'un coup.

- OK, mais du moment que tu es consentant je ne veux pas savoir ce que tu fais de ton corps et avec qui. Mais penser à vous protéger, on ne sait jamais.

- Oh la honte. Et en plus, tu aurais peur de quoi ? Que l'un de nous tombe enceint ?

Sa question ne peux m'empêcher de me faire rire. Mais j'essaie de retrouver mon sérieux.

- Non, mais une IST n'est jamais très loin.

- Il est ma première relation amoureuse et je suis aussi la sienne.

- Donc il y a bien un truc entre vous ?

- Oui mais cette information ne sort pas de cette maison, d'accord ?

- Ne t'inquiètes pas. Ses parents ne sont pas au courant ?

Il me regarde presque désepéré.

- Non, et je ne sais pas comment il pourrais réagir.

- Ils sont homophobe ?

- Je ne sais pas. Je sais juste que c'est un sujet plutôt sensible. grimace-t-il avant de boire.

- Je pourrais le vérifier. Que dirais-tu de tous les inviter à dîner un de ces quatre ?

Il pose son verre quelque peu violemment et me fixe comme si j'étais folle.

- Tu ne parles pas sérieusement ?

- Si. Pourquoi ça serait un problème ?

- Pour rien. Je suis juste étonné.

Il ment. Ça se voit mais je ne dirais rien. S'il m'a menti dès le début, il ne me dira pas la vérité juste après. J'espère juste que ce n'est pas trop grave.

Jamais deux sans trois - Partie 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant